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Joan Mir

Joan Mir a de plus en plus de mal à cacher son sentiment d’une saison pliée pour ce qui concerne ses chances de conserver son titre mondial face à Fabio Quartararo. Son discours a des relents de fatalisme teinté d’une colère rentrée à l’encontre de son employeur Suzuki qui a donc sous-estimé ses adversaires tout autant que surestimé le niveau général de sa GSX-RR. Une erreur qu’il a déjà signalée comme à ne pas reproduire en 2022. Et pour bien se faire comprendre des gens d’Hamamatsu, il lève le voile sur 2023 en définissant les limites de sa fidélité à la marque japonaise…

Joan Mir fait le bilan de sa saison 2021, alors qu’il reste encore cinq courses à faire. Dont celle de ce week-end à Misano. Mais d’ores et déjà, il y a des actions correctives à faire afin de se présenter plus fort l’année prochaine. Le Majorquin les a décelées et il ne perd pas de temps pour en informer un employeur sur lequel il ne lâche décidément pas la pression.

L’action selon Joan Mir compte deux volets. Le premier est technique, et le second concerne les ressources humaines. Et le tout se définit avec ce sentiment clairement exposé : « j’aime Suzuki, mais j’aime encore plus gagner » a déclaré le Majorquin dans une interview à la Gazzetta dello Sport. Et il ajoute : « j’aimerais rester, car je pense que Suzuki est ma maison, mais je veux pouvoir à nouveau me battre pour le titre mondial ».

La feuille de route est donc rédigée avec autorité. « Il sera très important de voir comment nous terminons l’année et à quel point Suzuki est impatient de gagner à nouveau. Ce sera la clé pour décider de rester ou de partir ». L’équipe sera aussi évaluée sur sa gestion : « nous avons besoin d’une personne sérieuse, qui crée l’harmonie dans l’équipe et entre les Japonais et les Européens. Et ce n’est pas facile de la trouver ». Joan Mir n’hésite pas à appuyer où ça fait mal, soit sur le non remplacement de Davide Brivio dont la dilution des fonctions au sein des cadres encore présents est définie comme un échec.

Joan Mir

Joan Mir : « il faut mettre Quartararo sous pression« 

Le principal problème pour le Majorquin est cependant d’ordre technique, à tel point qu’il s’est encore plaint d’un écart trop flagrant dans la vitesse de pointe et d’un retard dommageable portant sur l’introduction du dispositif qui abaisse la moto, permettant de meilleures performances en ligne droite. « Le plan était de répéter 2020. Je vais plus fort, j’ai plus de points. Le problème est que tous les autres sont aussi plus rapides » a-t-il expliqué. « Nous ne nous sommes pas améliorés comme les autres. Avant, en allant un peu moins à la limite j’aurais pu monter sur le podium, maintenant, même si je ne suis pas très loin, je n’ai pas la chance de me battre pour gagner. Chez Suzuki, nous pensions que le package était suffisant pour lutter à nouveau pour le titre cette année. Quand ils ont vu que ce n’était pas le cas, ils ont commencé à apporter des mises à jour, comme le dispositif d’abaissement ».

Les problèmes devront être résolus et surmontés déjà par les tests MotoGP à Misano, prévus les jours qui suivront le Grand Prix de Saint Marin, au cours desquels les usines seront invitées à tester de nombreux matériaux en préparation pour 2022. Mais pour Mir et Suzuki, il y a d’abord ce weekend et il y a un championnat du monde qu’il faut essayer de gagner : « il faut améliorer le classement, surtout se battre pour gagner des courses et mettre Quartararo sous pression, qui est très détendu avec 53 points d’avance. Nous devons le rendre un peu nerveux. Nous avons besoin de quelque chose qui, j’en suis convaincu, viendra bientôt ». Sinon, Joan Mir sera clairement sur le marché.

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