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« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », Johann Zarco aime bien citer cette célèbre phrase de Mark Twain qui, de fait s’accorde plutôt très bien à son parcours parfois quelque peu erratique.

Car depuis ses débuts lors de la première Red Bull MotoGP Rookies Cup qu’il remporte en 2007, le chemin du Français qui a fait ses arme en Pocket-bike n’est qu’une suite de rebondissements qui, à chaque fois, engendre le doute sur le bienfondé de ses décisions…

Qu’on en juge plutôt, en 2008 il quitte la Red Bull MotoGP Academy en Espagne, suite logique de la Red Bull MotoGP Rookies Cup, pour aller faire quelques piges en Italie, dont une victorieuse avec le team Gabrielli à Vallelunga,

Malgré cette escapade transalpine surprenante, le Cannois parvient à rejoindre le championnat du monde 125cc, au sein de l’équipe WTR San Marino pour deux années d’apprentissage, avant d’intégrer l’équipe d’Aki Ajo en 2011, dans le sillage de Marc Marquez.

Tout le monde se souvient de cette terrible saison 2011 lors de laquelle celui qui a pris le numéro 5 doit faire face à Nico Terol, parfois à grand renfort de manœuvres très particulières…

Sa première victoire en GP lui est retirée à deux reprises (Barcelone et Sachsenring) avant d’être officialisée au Japon.

Son statut de vice-champion du monde lui ouvre les portes du Moto2, mais dans des teams « exotiques », comme JIR, Ioda et Caterham, de 2012 à 2014, période où il progresse de façon constante et acquière son qualificatif de « pilote laborieux ». Durant cette période, on se souvient également du volte-face soudain de son management alors qu’on le pressentait l’année suivante chez Marc VDS, un des top teams de la catégorie…

Encore une fois c’est Ajo Motorsport qui permettra finalement au Français de montrer son talent, avec le titre mondial à la clef.

Mais Johann Zarco n’en profite pas pour passer en MotoGP et préfère redoubler dans la catégorie intermédiaire plutôt que d’arriver dans un team de second ordre. Un pari risqué et contesté à l’époque, le train du MotoGP passant rarement deux fois…

Un deuxième titre Moto2, une première dans la catégorie, démontre une nouvelle fois la force du garçon, et lui ouvre les portes de Tech3 en 2017.

Après deux années à faire vibrer les fans français, l’entourage de Johann Zarco refuse toute discussion concernant une Honda aboutie et signe avec KTM pour une RC16 en plein développement. Encore un pari très risqué qui, cette fois, se terminera mal, avec l’abandon de sa place de pilote d’usine en cours de saison, du jamais vu à l’époque.

« J’avais peur de perdre mon côté pilote rapide. Vous devez pensez à la victoire, mais profiter de tout le reste pour apprécier votre moment. Vous ne pouvez le faire que si vous êtes mûr. Certains pilotes sont mûrs à 22 ans, d’autres à 30 ans » a-t-il expliqué récemment lors du dernier Grand Prix à Valence à son partenaire Red Bull. A l’époque des faits, le Français avait 29 ans…

Après une pige chez LCR au guidon de la Honda (comme quoi…), Johann Zarco trouve refuge chez Avintia (comme quoi…) avant de s’épanouir chez Pramac ces trois dernières années.

Trois années mises à profit pour, enfin, obtenir cette fameuse première victoire, en 2023 en Australie.

« Quand on dit “Johann Zarco, MotoGP™ winner”, je me sens assez fier. Je fais partie de ce groupe de vainqueurs et j’en suis très heureux. Ça a vraiment touché l’ego, disons. Mais ce n’est pas le même sentiment que lorsque je l’ai fait et que j’ai franchi la ligne. Ce n’était pas une question d’ego à ce moment-là, je n’étais pas fier, j’étais heureux et soulagé. Maintenant, je peux respirer davantage et être heureux de l’avoir fait. C’est un sentiment de fierté. »

« Quand vous êtes plus jeune, vous pensez que remporter une victoire en championnat du monde – pas seulement en MotoGP™ – ou même devenir champion du monde changera votre vie, parce que vous serez riche et que tout sera plus facile. Mais vu la façon dont ma carrière s’est déroulée, je n’ai pas eu cela. C’est sûr, j’ai une meilleure vie, plus riche financièrement, mais pas au point de ne plus avoir besoin de travailler et de simplement vivre sur une île. »

Malgré cet aboutissement tant désiré, Johann Zarco a encore fait un choix qui interpelle pour la saison 2024 : abandonner la Ducati championne du monde pour rouler sur la Honda dernière du classement constructeurs !

« Je suis très heureux de tourner la page et de commencer un nouveau chapitre. J’ai fait mon temps chez Ducati. »

Décidemment, Johann Zarco n’a pas fini de nous surprendre… mais finalement toujours en bien !

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