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En ce samedi 10 octobre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis Le Mans au terme de la qualification du Grand Prix de France.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « P9 aujourd’hui, troisième ligne : Je pense que c’est bien, car le chrono est très intéressant, et comparé à la FP3, cela a été un grand pas en avant. Donc je suis heureux d’avoir pu suivre les autres et d’avoir toujours été dans le bon groupe en compétition avec eux. La confiance prend vraiment beaucoup de temps, pour bien la contrôler, et je sens que dès que je pourrais mieux le faire, je progresserai beaucoup. Ce n’est pas encore automatique pour moi et c’est peut-être ce qui manque. Mais cela fait partie du jeu et je sens que j’ai bien le weekend sous contrôle, et c’est pourquoi je suis heureux. Globalement, c’est bien que tout puisse être fort dans le futur. Donc un très bon samedi ! Quand il fait un peu plus chaud, tout le monde peut clairement être plus rapide car les pneus fonctionnent bien mieux. Quand c’est plus froid, vous devez être plus prudent mais en même temps vous devez être rapide, et je pense que c’est pourquoi la confiance que j’aie dans l’avant, en particulier du côté gauche, prend trop de temps pour pouvoir me battre dans le top cinq ou même pour un podium. Nous verrons demain ce que je peux faire au départ. »

Il y a cinq Ducati dans le top neuf. Pouvez-vous nous dire pourquoi elles fonctionnent soudainement si bien ici ?

« L’année dernière également, les Ducati étaient rapides ici. Je pense que l’accélération après le dernier virage ainsi que dans la ligne droite de derrière peut nous apporter une sorte d’avantage à ces endroits, plus le fait qu’il s’agit d’un circuit stop and go. Je pense que cela aide les Ducati. Le feeling sur l’avant est très bon si vous comprenez comment fonctionne la moto et vous pouvez aller très vite. Jack Miller contrôle bien, Petrucci sait aussi comment faire, Dovizioso le sait aussi parfaitement mais il est plus sensitif, donc il peine parfois, et moi je suis en train de l’apprendre. Et pour Pecco, cela prend du temps, mais quand il l’a, il est rapide. Je suis donc heureux pour Ducati qu’il y ait ces cinq motos dans les neuf premières. On pourrait aussi dire que c’est une piste pour Yamaha, car il n’y a que des Yamaha et des Ducati. »

Il semble que seuls les pneus tendres fonctionnent. A quel point cela est-il difficile de gérer le weekend quand on utilise que des pneus tendres ?

« Heureusement, on a eu un peu de pluie lors de la première séance d’essais, donc cela a aidé à économiser quelques pneus. Si nous avions eu des températures un peu plus hautes, l’allocation aurait été bonne, mais comme cette saison est un peu particulière, nous rencontrons un peu plus de problèmes et nous essayons d’anticiper pour Aragon et Valencia. Ou vous demandez à Michelin de fournir deux jeux supplémentaires de pneus tendres, car on sait déjà que lors des prochaines courses on utilisera également uniquement les pneus tendres, car au moins à l’avant, il y a des virages, comme le deuxième virage à Aragón, qui peut être très délicat, ou alors il faut avoir des bi-gommes comme ils faisaient avant. Maintenant, ils ont trouvé de la constance avec l’avant et ils font un pneu avant normal, pas un bi-gomme. Mais clairement, avec cette saison spéciale, nous demandons soit des bi-gommes, soit plus de pneus tendres. »

En avez-vous parlé à la commission de sécurité hier ?

« Oui ! »

Cela a-t-il été adopté ?

« Non, pas encore. C’est juste une proposition de ce que nous pouvons faire et de ce que nous demandons. Mais pour Aragón et Valencia, si nous voulons être en sécurité, nous n’aurons pas de bi-gommes mais la chose la plus simple pour Michelin et de fournir deux jeux supplémentaires de pneu tendre pour avoir une marge. Mais si vous faites trop de tours sur le pneu tendre, vous ne pouvez pas attaquer. Nous verrons si nous faisons quelque chose ou pas, mais sinon nous nous adapterons, comme nous l’avons fait ce weekend. »

Avez-vous besoin de l’unanimité des constructeurs ?

« Je ne connais pas le règlement. »

On parle de mettre des panneaux lumineux autour de la piste. Que pensez-vous de cela ?

« Nous en avons également parlé à la commission de sécurité et nous avons obtenu les commentaires très positifs. Ici, au Mans, les panneaux lumineux sont proches de la piste donc on peut très bien les voir. Mais cela nous a fait rigoler hier, car on a dit qu’il était facile de les voir au Mans car il fait sombre toute la journée (rires). Non, ça fonctionne bien, ça plus les drapeaux. Hier, on a eu beaucoup de chutes en FP2 et nous avons eu quelques tours annulés, mais nous étions d’accord pour dire que nous avions tous tout vu. »

Comment est l’usure du pneu tendre sur la durée de la course ?

« Au-delà de 20 tours, j’ai encore un doute parce que je pense que je n’ai pas encore assez d’aisance sur la moto, et dès que le pneu s’use davantage, je perds encore plus d’aisance, ce qui peut me mettre en difficulté sur la fin de course pour le moment. Je n’ai pas encore assez de confiance sur la moto pour bien me servir des pneus usés. »

Tu détiens toujours le record du tour ici avec la M1. Qu’est-ce qui te sépare de ce chrono avec la Ducati ?

« Je pense que sur un tour chrono, ça reste un avantage de pouvoir passer vite en virage. Là, j’arrive à avoir pas mal de vitesse et je pense que ça peut devenir un confort quand on l’aura bien contrôlé. Mais clairement, ce jour là sur la Yamaha avec plus de chaleur, ça a été un super tour et tout s’est bien goupillé. Là, je me souviens encore du tour, et je ne peux pas pousser comme j’ai poussé il y a deux ans, parce que je n’ai pas non plus envie… Il y a des endroits où je garde de la marge, parce que si je passe la marge, je pense que je chute. Donc on attend que le feeling arrive pour défendre le temps. Si j’avais été première ligne, je pense que j’aurais été en dessous des 31.5. »

Tu n’as pas été déconcentré par ton déclassement d’hier ?

« Hier, les chronos n’étaient pas rapides car il y avait quelque patchs sur la piste, donc ce matin, même si c’était froid, quand on a vu que c’était sec, c’était sûr que les chronos allaient descendre. Donc même si j’étais resté quatrième hier, ça n’aurait pas suffi. C’est pour ça que cela a aidé à rester serein, en sachant que c’était pratiquement remis à zéro encore ce matin. »

Comment vois-tu le départ, qui n’est pas facile ici, après celui de Barcelone ?

« Je vois que je suis sensible à la température des pneus qui est un poil limite. Là, en partant neuvième, je suis bien à la corde pour m’insérer au premier virage, et l’autre virage se fait en freinant. Donc tant que tu freines, tu gardes de la température sur le pneu, alors qu’à Barcelone, c’était juste un petit coup de freinage alors que j’étais déjà sur l’angle. Il faudra être un peu prudent car même l’arrière, sur les premiers freinages, peut partir. C’est dur d’anticiper mais il faudra voir, car il faut attaquer tout en restant prudent. »

Tu as fait la qualification avec un pneu avant qui n’était pas neuf. Pourquoi ?

« J’ai fait exprès de partir avec un pneu usé car le pneu neuf met un peu de temps à vraiment être bien. Donc c’était fait exprès et ça m’a aidé, sinon je n’aurais pas pu attaquer autant. »

Tu parles toujours de la confiance sur l’avant…

« Oui, c’est ça. Par expérience, il y a des zones où je sens que si je pousse plus, je vais sans doute chuter, et je préfère progressivement. Mais je vois qu’ils arrivent à me le donner car eux aussi sont en train de trouver ce qui va le mieux pour moi. Mais je n’ai pas envie de chuter, car sinon on perd encore plus de temps. C’est pour ça que, comme même en gardant une marge je ne suis pas si loin, je préfère actuellement la jouer comme ça. »

Est-ce que toutes les chutes qui ont eu lieu ici à la chicane Dunlop avec les motos électriques vont inciter à la prudence demain ?

« Oui, mais elles sont dures à arrêter car les motos qu’ils ont sont très lourdes. Là, à mon avis, les pneus avaient peut-être un poil refroidi même s’ils ont remis les couvertures chauffantes. Le premier drapeau rouge ne les a pas aidé. Et comme ils avaient déjà fait un départ et un demi-tour, ils avaient usé 50 % de leurs batteries. Là, ils étaient repartis pour quatre tours et c’est normal qu’ils ne peuvent pas prendre trop de marge au premier virage. Et malheureusement, ça donne ça. Mais bon, c’est bien pour Mike Di Meglio qui peut nous faire un beau podium. »

Classement Qualification 2 du Grand Prix de France MotoGP :

Classement Qualification 1 du Grand Prix de France MotoGP :

Crédit classements : MotoGP.com

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