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La question de voir le encore jeune Champion du monde actuel Toprak Razagatlioglu faire le saut en MotoGP anime les débats dans le paddock et parmi les vétérans, dont un qui a fait ce saut en tant que titré qu’est James Toseland. Ce dernier peut donc donner un avis éclairé et il l’a fait en rappelant certains impératifs qui montrent à quel point le sujet est sensible…

James Toseland a été double Champion du Monde en WSBK et il a connu une expérience en MotoGP. Il remplit donc les conditions pour évaluer ce que serait une arrivée de Toprak Razgatlioglu en Grand Prix. Il ne s’en est d’ailleurs pas privé pour livrer son expertise sur les ondes compatriotes de crash.net. L’ancien de Honda, puis de Ducati en WSBK et enfin de Tech3 Yamaha en MotoGP a arpenté les deux mondes, et ce n’est pas peu dire.

L’Anglais rappelle que, non seulement les machines sont très différentes par leur nature et leurs évolutions électroniques, mais, qu’en plus, les pneus sont aussi spécifiques à chaque compétition. Il se souvient ainsi à propos des Michelin et des Pirelli : « je me souviens quand je courais avec Biaggi quand il est passé du Grand Prix au Superbike la première année. Je lui tournais autour parce que les Michelin mettent deux tours pour s’échauffer alors qu’il ne suffit que de deux virages pour les Pirelli. Comprendre les pneus est la clé la plus importante pour pouvoir piloter n’importe quel package jusqu’à ses limites. Les deux championnats étant sur des pneus différents, il faut un peu de temps pour s’y habituer ».

James Toseland

James Toseland : « vous emmenez Quartararo à Donington en WSBK, vous lui donnez une moto d’usine et il se battra peut-être pour le podium« 

« Ce sont ces détails que chaque pilote doit connaître. Jonathan Rea pousse sa moto exactement aux mêmes limites que Quartararo sur la Yamaha. Mais parce que la technologie est si bonne en MotoGP maintenant, cela aide presque le pilote à pouvoir la pousser à ses limites ». Pour se faire comprendre, Toseland prend le problème à l’envers : « vous emmenez Quartararo à Donington en World Superbikes et lui donnez une moto d’usine complète, un support d’usine à l’identique et il se battra peut-être pour le podium. Mais il ne gagnera pas avec cinq secondes d’avance contre Bautista, Jonathan et Toprak. Ces gars poussent ces motos jusqu’à leurs limites. Il n’y a personne qui va arriver et juste gagner avec dix secondes d’avance ».

En revanche, il faut éviter absolument un scénario qui pourrait se révéler désastreux pour la discipline réservée à a moto issue de la série : voir un champion du WorldSBK manquer de compétitivité, ou pire encore, finir dernier : « ce serait un désastre ! Ce serait aussi un désastre pour Dorna. Cela ferait passer les Superbikes pour une catégorie tellement secondaire alors que ce n’est pas le cas » prévient Toseland qui termine : « cela pourrait vraiment nuire à la perception et au respect des pilotes en Superbike et vice versa. Je pense que nous devons juste respecter chaque catégorie et être conscient que ces pilotes poussent les motos à leurs limites absolues ».

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