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© Photo de Honda.

A l’occasion des 57 ans de Freddie Spencer, intronisé Légende du MotoGP, Motociclismo est revenu sur une longue interview réalisée en 2014, dans laquelle le pilote américain s’était confié. En voici un extrait.


Tu as grandi dans l’Etat le plus français des Etats-Unis, la Lousiane… As-tu une relation particulière avec la France?
Je la ressens beaucoup dans la partie Sud, à la Nouvelle-Orléans, à Baton Rouge, à Lafayette… Je me sens bien évidemment à l’aise en France. Cela a été super de remporter le Grand Prix du Mans. J’ai également gagné au Paul Ricard. Avoir deux victoires sur les deux principaux circuits français est très bien… A ma meilleure époque j’ai eu trois succès en France, deux en 500c et un en 250cc. En étant de Lousiane, on sent forcément un lien.

Quand t’es-tu rendu compte que tu avais un « don » pour la moto ?
Eh bien, je ne me le suis jamais demandé dans ces termes… En réalité, et aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours dit que je devais être pilote. Je n’ai pas oublié ma fracture de la main à l’âge de deux ans, lorsqu’elle a été totalement brûlée et l’on a dû me faire plusieurs greffes de peau. Ma sœur me consolait en permanence, cela me faisait mal. Mais je pensais déjà à rouler de nouveau sur mon petit circuit. Je me sentais vraiment à ma place sur la moto. De plus, j’adorais la relation que j’avais avec mon père et avec les autres personnes du milieu. Je me souviens de ma première course, à cinq ans.

Quel est ton circuit préféré ?
Spa, sans aucun doute. C’est un circuit magnifique, avec une histoire, et où j’ai remporté mon premier Grand Prix de 500cc, le 4 juillet 1982. Mon virage préféré est le double gauche rapide de Blanchimont. Ces deux courbes sont un concentré de ce que le pilotage peut apporter au niveau des sensations. Le moment crucial de cette zone est l’entrée. Si on entre bien, le reste du virage s’ouvre et pour moi le pilotage consiste en ceci : ce que l’on fait à un endroit influence ce qu’il se passe ensuite.

Ton père était un pilote amateur et tu as commencé à courir en dirt track à l’âge de quatre ans. Tu as donc un talent particulier pour contrôler les dérapages de la moto. D’un autre côté, tes relations avec la presse n’ont jamais été très bonnes… Ces deux éléments me rappellent un certain Casey Stoner… Qu’en penses-tu ?
C’est possible… J’ai du respect pour Casey, il a un don. Pour cela il n’y a aucun doute, mais c’est vrai que c’est parfois difficile avec la presse. Je ne peux parler qu’en mon nom, mais c’est comme dans toute relation : il faut qu’il y ait une bonne communication. J’étais très jeune lorsque j’ai commencé à courir et cela me rendait plus intéressant aux yeux des journalistes. C’est vrai que je n’étais pas très à l’aise avec cette situation.

As-tu connu Stoner ?
Oui, oui, bien sûr. La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était à Laguna Seca, lorsque j’étais commentateur pour Speed Channel en 2007, et il avait remporté la course avec la Ducati. Je me souviens qu’il sortait de son camion, il m’avait paru être un bon gars. Il m’avait alors dit qu’il aimait l’époque des 500c et la pureté de la mécanique de cette époque.

Tu as déclaré quelques fois que tu regrettais de ne pas avoir arrêté au sommet, après tes deux titres simultanés en 250cc et 500cc en 1985. Tu penses toujours que tu aurais dû partir comme Casey et arrêter la compétition à seulement 23 ans ?
C’est une bonne question et la réponse est très simple : oui ! Je crois que cela aurait été le meilleur moment pour arrêter. Je commençais déjà à rencontrer des problèmes avec mon poignet droit. De la même façon que j’avais eu l’intuition que je devais passer chez Honda, j’ai ensuite eu l’intuition que c’était le moment d’arrêter.

© Photo de Motociclismo.

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