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La course du vainqueur du Grand Prix de d’Indonésie sur le circuit de Mandalika, Miguel Oliveira, a été d’une limpidité quasi exemplaire : qualifié 7e, le pilote Red Bull KTM Factory Racing a fait un départ fulgurant lui permettant de passer le premier virage en 2e position derrière Fabio Quartararo avant de conclure le premier tour en tête.

Le pilote portugais a ensuite dû s’incliner durant 3 tours devant Jack Miller, plus rapide à adopter un bon rythme, avant de reprendre l’avantage et de s’envoler vers la victoire sans être davantage inquiété, avec un avantage de 2,2 secondes d’avance sur la ligne d’arrivée.

Sa courbe est typique d’une course sur le mouillé, montrant un rythme en accélération au fil des tours, conséquence d’une moto plus légère, d’une piste en légère amélioration et d’un pilote acquérant de la confiance au fil des tours. Le meilleur temps de la RC16 officielle est de 1’39.205, celui de la Ducati GP22 de l’Australien un peu plus en difficulté de 1’39.356.

Miguel Oliveira : « j’ai pris un bon départ. J’ai suivi Jack Miller l’espace de quelques tours, et cela m’a permis de mieux comprendre les conditions de piste avant de le dépasser et de creuser un écart, que j’ai par la suite pu gérer. Si la course avait duré sept tours de plus, je ne sais pas ce qu’il serait advenu car Fabio Quartararo était très fort. »

Jack Miller : « J’ai réussi à prendre mes marques et à trouver la limite assez rapidement dans ces conditions. J’ai rencontré quelques difficultés avec le grip à l’arrière, mais cela était surtout lié aux réglages de la moto. J’avais pas mal de patinage car il me manquait trop de contact à l’arrière. »

Miguel Oliveira l’a clairement explicité, s’il a pu gérer un peu en fin de course, le danger ne venait pas de Jack Miller mais bien de Fabio Quartararo. Et c’est bien le grand enseignement de ce Grand Prix: le champion du monde en titre, que l’on disait jusqu’à présent peu à l’aise sur le mouillé, s’y est tout simplement révélé… le meilleur !

Bien sûr, parti en pole position et bien qu’ayant fait le holeshot, le pilote Yamaha a payé en début de course une mise en action plus prudente que ses concurrents directs, le faisant rétrograder 5e au 4e tour. Mais si sa place au classement baissait ainsi régulièrement, son rythme s’accélérait sans discontinuer du 1er au 12e tour ! Le Français prenait progressivement confiance en ses pneus et entamait dès lors une  remontée spectaculaire dans le dernier tiers de la course qui le portait à 2 secondes du vainqueur après avoir réalisé le meilleur (de loin) tour en course en 1’38.749, soit à moins de 8 secondes de sa pole position sur le sec (01’31.067). Exceptionnel !

Sa courbe le montre clairement, El Diablo était ce jour là le meilleur sur l’eau, ce qui ajoute une nouvelle corde à son arc et fait assurément encore monter sa cote au mercato !

Fabio Quartararo : « J’ai trouvé quelque chose sur le mouillé. Sur chaque circuit, je demande toujours plus d’adhérence à l’arrière, et ici l’adhérence était fantastique. Cela m’a pris du temps pour réaliser qu’on pouvait aller aussi vite sur le mouillé et à la fin, quand j’ai vu que j’étais P5, j’ai senti que je pouvais faire un peu mieux que ce résultat. C’était rapide car, déjà, quand vous êtes autour de 10 secondes de votre meilleur temps sur le sec, ça commence à être vraiment rapide. Je pense que moins de huit secondes, c’est quelque chose de vraiment particulier et on peut seulement faire ça avec le nouveau tarmac au Sachsenring. Mais oui, l’adhérence était fantastique et j’espère que tous les circuits où nous nous rendrons cette année auront ce genre d’adhérence (sourire). »

Par ailleurs, on regrette quand même un peu le début de course de Johann Zarco, qualifié 3e mais 5e à l’issue du premier tour. Le pilote Pramac avoue lui-même avoir besoin de temps, donc de tours, pour prendre confiance sur le mouillé : « Avec cette quantité d’eau en début de course cela m’a pris trop de temps pour être en grande confiance. J’ai été très impressionné par Miguel et Jack qui ont pu immédiatement prendre un rythme très élevé. Comparé à Jack, comme je l’ai dit, je suis très impressionné de la façon avec laquelle il s’adapte immédiatement aux conditions. Malgré la grande quantité d’eau, il savait qu’il pouvait attaquer alors que moi je me demandais si je pouvais attaquer ou pas. Après quelques tours, j’ai su que je pouvais avoir un bon rythme mais le temps perdu en début de course est difficile à rattraper ensuite. »

Les courbes montrent que le Français est particulièrement sévère avec lui-même mais réaliste, même si son rythme en début de course était quand même bien meilleur que celui de son compatriote: en moyenne, il a perdu une demi-seconde au tour jusqu’au 7e tour sur Jack Miller, soit 3,5 secondes à rattraper alors qu’il termine à 3,1 seconde du vainqueur…
Le pilote Pramac a également perdu du temps, en particulier au 15e tour en se faisant doubler par Fabio Quartararo d’en perdre encore pour dépasser Jack Miller.

Par contre, intrinsèquement, et sa courbe le montre, il avait sans doute les armes pour gagner, avec un meilleur tour en 1’38.843, soit le deuxième meilleur tour en course, réalisé dans son avant-dernier tour ! Dommage, car c’est sans doute une occasion manquée. Mais avec des si…

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