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Maio Meregalli

Après les discours martiaux entendus lors de la présentation des troupes en Indonésie, on est pour le moins saisi par cette douche froide du team manager Yamaha Maio Meregalli. La nouvelle M1, avec ses atours de treillis camouflage, est très attendue sur la piste de Sepang en Malaisie du 10 au 12 février, et notamment du côté moteur duquel on espère plus de puissance du désormais seul quatre cylindre en ligne du plateau MotoGP. Il devrait en effet y en avoir un peu plus. Mais pas tant que ça…

Maio Meregalli a pour le moins cassé l’ambiance chez Yamaha en reconnaissant qu’il ne faudrait finalement pas s’attendre au grand soir mécanique sur une M1 qui devrait aborder la saison 2023 avec un moteur dans la lignée des versions déjà vues, et regrettées par Fabio Quartararo, en 2021 et 2022… Pourtant, l’embauche du motoriste Luca Marmorini, avec son équipe, a eu lieu à grand renfort de communication. Une démarche qui a pesé dans le renouvellement du contrat du Champion du Monde 2021 jusqu’en 2024. Celui qui a travaillé sur le V4 Aprilia et sur les moteurs de Formule 1 devait métamorphoser la mécanique Yamaha. Une magie qui ne s’opérera apparemment pas en 2023.

On lit ainsi du team manager sur Corsedimoto : « le fruit de la collaboration avec Marmorini sera vu en 2024. Le moteur de cette année est encore l’enfant de celui de 2021 et 2022, il se concentre sur le prochain ». Vu comme ça, que pourra-t-on espérer de Yamaha cette saison ? « La spécification du moteur 2023 sera certainement meilleure » glisse le même Meregalli. « La priorité était d’améliorer la vitesse. Les chiffres que les ingénieurs nous ont présentés sont réconfortants ».

Maio Meregalli

Maio Meregalli : « on s’est aussi concentré sur l’aérodynamisme et surtout sur les virages, pour aller un peu dans le sens de Morbidelli« 

Les chiffres sont une chose et la piste en est une autre. Et celle de Valence, théâtre du dernier test en date, n’a en rien rassuré sur une remise en cause chez Yamaha. Maio Meregalli répond à propos de cette déception qui avait été aussi celle de Fabio Quartararo : « nous avions essayé trop de choses ensemble ou dans le mauvais ordre, et ce que le moteur devait donner, quelque chose d’autre l’a enlevé. Heureusement, c’est arrivé à Valence et on a pu réparer ça. Car ça aurait été bien pire à Sepang ».

Mais cela sous-entend aussi que le gain moteur encore supposé est si faible qu’il peut être annihilé facilement. Au passage, le team manager ne cache pas qu’à Iwata, on a gardé la même idée maitresse en termes de développement : « on s’est aussi concentré sur l’aérodynamisme et surtout sur les virages, aussi pour aller un peu dans le sens de Morbidelli. Il a beaucoup plus souffert que Quartararo sur la moto 2022 ».

Décidément, les prochains tests de Sepang qui marqueront la grande rentrée du MotoGP dans ce millésime 2023 seront à suivre de près. Les mots de Maio Meregalli laissent craindre néanmoins que chez Yamaha, on n’a pas opté pour l’audace européenne qui est apparemment l‘actuelle recette du succès en Grand Prix. Attendre 2024 pour enfin voir le fruit du travail de Marmorini et son équipe semble bien loin. Car Fabio Quartararo veut en sentir les effets dès cette année tandis que, pendant ce temps, la concurrence n’attendra pas Yamaha. Le soufflé de la grande guerre promise par Lin Jarvis vient déjà de retomber.

MotoGP, Massimo Meregalli

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