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Ce dimanche 24 octobre 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Misano World Circuit Marco Simoncelli, au terme du Gran Premio Nolan del Made in Italy e dell’Emilia-Romagna.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui est remonté à la 4e place du championnat, après avoir franchi la ligne d’arrivée en 5e position.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Johann Zarco : « Je suis plutôt heureux ! Je me sens vraiment bien de faire à nouveau un top 5, de marquer de gros points et d’avoir eu la chance d’échapper aux nombreuses chutes qui ont engendré une course par élimination. Mais j’ai pu aussi avoir un bon rythme et prendre du plaisir à doubler d’autres pilotes en retrouvant une bonne confiance. Je suis donc très heureux de ça ! Clairement, quand Bastianini m’a doublé, je savais qu’il pouvait être très fort depuis la dernière course et j’ai pu voir qu’il avait un bon rythme, mais j’ai rencontré un peu plus de problème pour doubler les autres pilotes car je n’étais pas encore confiant à 100 % du travail que je faisais. Mais je suis heureux ! Enfin c’est un bon dimanche, et j’ai été très régulier sans faire trop faire d’erreurs en course, donc c’est très bien pour essayer d’être à nouveau régulier et marquer des points lors des trois dernières courses : ça commence bien ! Je retiens donc le positif de cela et je suis impatient d’être à Portimao pour faire un autre pas en avant afin d’être encore plus compétitif car je n’avais clairement pas aujourd’hui le rythme de Pecco Bagnaia et Marc Márquez en début de course. L’option médium/médium était très bonne pour moi, car même si d’autres pilotes vont croire avaient le soft je ne pense pas qu’il m’aurait beaucoup aidé. Le médium arrière était très constant pour moi et je suis heureux de ça, donc je retiens le positif et je continue comme ça. »

Comment expliquez-vous que Bastianini ait toujours un très bon rythme en fin de course ?
« Lors des trois dernières courses, il a fait un grand pas en avant, et les trois dernières courses sont Misano, Austin et encore Misano. Donc je dirais que nous avons le bon exemple des performances de Bagnaia donc nous avons une sorte de direction pour travailler afin d’être rapide sur la moto. Mais nous avons tous des styles différents. Je ne sais pas comment il est physiquement, et bien sûr il est en bonne forme, mais ce que j’ai pu voir en course c’est qu’il utilisait bien les points forts de la moto au bon moment. Pour faire ça, c’est parfois risqué car vous pouvez croiser l’avant, mais si vous gardez un peu de marge, comme moi, vous perdez quelque chose. Parfois, quand il vous manque un peu, vous perdez beaucoup. Il a donc touché quelque chose qu’il utilise plus en course que pendant les essais, mais quand il l’a, alors il le répète et il est plus rapide que les autres. Donc pour moi, cela peut être physique mais c’est davantage qu’il a le bon feeling, sans faire d’erreurs, donc il prend du plaisir. »

Le titre de Fabio explique-t-il aussi votre bonne humeur ?
« Non. La bonne humeur vient davantage des bons résultats que j’ai obtenus aujourd’hui, les points. Je suis de retour à la quatrième place au championnat, donc je peux avoir cet espoir de la troisième place de nouveau plus clair, et c’est ce qui me procure le plus le sourire. Si je pense pour Ducati, il aurait été bien que Bagnaia puisse reporter le titre jusqu’à la dernière course. Mais ce que Fabio a fait cette saison, c’est qu’il a été plus régulier que Bagnaia. Bagnaia a été extrêmement fort lors des quatre dernières courses, donc il est revenu. Mais clairement, même avec des problèmes Fabio a toujours pu faire de bonnes courses et marquer de gros points, même s’il ne gagnait pas. J’ai été très heureux pour lui, car comme je l’ai dit, nous avons presque 10 ans de différence, et c’est bien pour la France d’avoir un champion du monde MotoGP. C’est la première chose que je lui ai dit quand je me suis arrêté. Je lui ai dit : « tu es champion du monde, mec! Wahou ! » ». C’est pourquoi c’est mieux de partager son bonheur et d’en profiter. Il a fait la saison parfaite, donc respect ! Je suis heureux de ça, et comme je le dis, je suis français et je suis plus heureux que Fabio soit champion plutôt que Marc à nouveau, parce que c’est nouveau. »

Penses-tu que ce weekend soit un week-end charnière pour toi, sur lequel tu peux t’appuyer pour travailler pour l’an prochain ?
« Le résultat fait énormément de bien. Peut-être pas pour vraiment du travail pour l’an prochain, mais ça met un bon élan pour les deux prochaines courses, donc les deux dernières. Je suis content de ça ! On voit qu’aujourd’hui c’était quand même des conditions spéciales, parce que j’ai fait preuve de constance mais ceux qui arrivaient à aller plus vite étaient un peu plus limites, puisqu’il y a eu de la chute. J’étais donc content de tenir et d’avoir le beau cadeau de cette cinquième place à la fin. Déjà, retrouver du plaisir en fin de course et repartir avec le sourire à la maison, ça apporte cette bonne énergie pour la prochaine à Portimão. »

On imagine que le titre de Fabio Quartararo est une chose énorme pour tout le paddock français…
« C’est énorme, oui ! La MotoGP, c’est la meilleure des catégories : C’est la Formule 1 de la moto, et on a un Français Champion du monde. Et ça, c’est top ! Il faut donc profiter de ça, et comme je l’ai dit en anglais, il vaut mieux que ce soit un Français, même si ce n’est pas moi, comme par exemple Márquez pour une 9e ou 10e fois, je ne sais plus combien il a de titres. Moi aussi je souhaite gagner, mais il faut profiter aussi et saluer cette performance. C’est unique, donc il vaut mieux partager son bonheur aussi, et pour la France c’est top : Ça va parler de motos et ça va faire rêver des jeunes. Cet hiver, pour la fédération, on commence un peu à redonner ce goût et un bon exemple pour les plus jeunes. On ne va pas créer tout de suite des filières comme l’Espagne et l’Italie, mais au moins on a des éléments pour rêver, et ça c’est bien. »

En tant que témoin, comment as-tu vu la montée en puissance de Fabio et le déclic qu’il a eu en MotoGP ?
« À mon avis, c’est ultra intéressant, parce que lui, c’est vraiment l’école de la précocité : Très, très fort très jeune, ultra doué, il ressent le truc et c’est un seul coup une star montante : Il arrive en Grand Prix à 15 ans, alors que la règle est à 16 ans, parce qu’il a gagné le championnat d’Espagne à 14 ans. Ça va contre les nouvelles règles de pouvoir atteindre plus de maturité avant de pouvoir commencer le championnat du monde. Donc c’est l’exemple de précocité, et si précoce que… Déjà c’était une star montante, ensuite on dit « Ça y est, ça prend la grosse tête chez Leopard. Il ne va plus y arriver » parce qu’il n’a pas eu le temps de confirmer des choses, et ensuite il passe en Moto2. Il fait ses classes en Moto2 où des fois il galère 20e et des fois il gagne, donc des choses presque dures à cerner. Et il chope cette opportunité de la MotoGP, et la MotoGP lui a donné un feeling qu’il n’avait pas en Moto2, parce que la Moto2 est une question de compromis alors que la MotoGP c’est « all in ». C’est un peu ça les deux définitions des catégories. Moi le compromis, je l’ai trouvé, j’ai eu mes deux titres, mais j’ai du mal à mettre « all in » en MotoGP. Après, il y a aussi d’autres choses dans ma carrière qui ont fait que je n’ai pas encore gagné, mais lui qui était plus du genre impulsif et « all in », ça a marché sur la Yamaha. Et de là, la grosse leçon de maturité, pour lui, c’est de l’an dernier à cette année. Cette année, il y a eu zéro erreur, et ça c’est beau ! Donc ça fait un champion du monde. »

 

 

 

Résultats du Grand Prix d’Émilie-Romagne MotoGP à Misano :

Crédit Classement : Motogp.com

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