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En ce dimanche 13 septembre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis Misano après le Grand Prix de Saint-Marin.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie (vouvoiement) est traduite de l’anglais.


Fabio Quartararo : « Eh bien, beaucoup d’erreurs de ma part, car c’était difficile. Je n’ai pas pris un super départ mais il n’était pas trop mauvais. Au début, j’ai eu un contact avec Jack, puis quand j’ai doublé Maverick, je me suis dit « OK, je dois attaquer pour rattraper Jack », mais malheureusement j’ai attaqué comme s’il s’agissait du dernier tour, alors qu’il restait 19 tours. Il s’agit donc d’une erreur que j’ai commise moi-même, même si bien sûr quand j’étais derrière Maverick, le pneu a surchauffé et que sa température est montée un peu trop haut. Mais au final, nous sommes seulement dans notre deuxième année de championnat, et je peux dire que j’ai appris de toutes les erreurs que j’ai commises l’année dernière, et que j’apprendrai de celle que j’ai commise aujourd’hui. Je regarderai à nouveau la course. Bien sûr, il est difficile de regarder une course quand on tombe, mais je pense qu’il est important pour moi de regarder où j’ai commis l’erreur. Je le sais parfaitement, mais je veux voir. Bien sûr, ce n’est pas le bon moment pour faire ce genre d’erreurs, mais ça doit arriver un jour. Malheureusement, c’était aujourd’hui mais à coup sûr je ne referai pas la même chose la semaine prochaine. »

Dovizioso a pris le commandement du championnat car il est régulier. Allez-vous commencer à faire davantage l’épicier à partir de maintenant ?

« Non ! Honnêtement, je veux me battre pour la victoire à la prochaine course. Aujourd’hui, je pense que j’étais trop excité car quand j’étais derrière Maverick, j’étais facile. J’aurais pu aller une demi-seconde plus vite. À ce moment, c’était frustrant car vous ne pouvez pas le doubler et vous êtes bloqué. Dès que je l’ai doublé, je me suis dit que je pouvais enfin ouvrir les gaz en grand et freiner tard. Malheureusement, le pneu avant avait surchauffé et la pression était haute, plus une petite erreur de ma part car j’ai glissé un peu davantage dans le virage trois et quand la moto est revenue, je n’ai pas pris les freins comme d’habitude. Je suis parti à l’extérieur, j’ai essayé de freiner, tout en restant très doux avec l’avant, mais comme je l’ai dit c’était à l’extérieur et j’ai chuté. C’est dommage car nous avions le rythme pour nous battre pour la victoire. Nous verrons. C’est très frustrant mais au moins nous avons appris quelque chose. »

Pensez-vous que ce championnat restera aussi serré que ça jusqu’à la fin ?

« Pour moi, c’est étrange car les derniers jours, je pensais que j’allais faire une bonne course. C’est une année étrange car comme je l’ai dit, vous pouvez être rapides tout avoir, mais vous ne pouvez pas acheter l’expérience. Vous devez la vivre et commettre des erreurs, car je pense que tout le monde apprend ! Je suis sûr que même Marc ou Valentino sont toujours en train d’apprendre, alors imaginez quand vous êtes seulement dans votre deuxième année ! Il y a tellement de choses dont je n’ai pas encore eu l’expérience, donc aujourd’hui j’ai connu quand je suis derrière et que je suis plus rapide. J’ai voulu le doubler trop rapidement et je n’ai pas pris mon temps. J’avais peur que Franco s’échappe, ou Valentino, et j’étais trop excité. C’est pour cela que j’ai chuté. Je sais pourquoi j’ai chuté, je connais mon erreur, et j’essaierai de ne pas recommencer, car c’est une bonne leçon pour moi. Malheureusement, c’est dur, mais je suis heureux que Franco ait remporté sa première course et je tiens à le féliciter. »

Pourquoi êtes-vous revenu dans la pitlane avant de reprendre la piste et de tomber à nouveau ?

« Je voulais sentir le sol à droite et à gauche (rires) ! Non, blague à part, j’ai ressenti quelque chose d’étrange sur le moteur et nous avons vérifié comment le Traction Control fonctionnait avec  l’anti-wheelie. J’ai passé une vitesse et le moteur a juste perdu un peu de performance, mais ce n’était pas un problème sur le moteur. Tout va bien, j’ai juste ressenti quelque chose d’étrange, donc je me suis arrêté. L’année dernière, avec le pneu dur, nous devions beaucoup le chauffer. Nous nous sommes dits que nous allions refaire un tour pour voir si tout était OK, mais quand je suis arrivé au virage 6, alors que j’allais doucement et que je voulais simplement tourner, j’ai tout simplement perdu l’avant de façon très agressive. Vraiment étrange. Cette deuxième chute, je ne peux pas vraiment l’expliquer, mais c’est la première qui est la plus importante. Je sais pourquoi nous avons chuté. »

Quel problème avez-vous rencontré avec votre gant durant le warmup ?

« Vous n’allez pas me croire mais j’ai utilisé le holeshot device au moment du freinage. Je l’utilise avec deux doigts, l’index et le majeur. Il y a un creux dans mon gant et ce dernier est resté coincé avec le levier du holeshot device. Donc dès que j’ai freiné, ma main était à l’intérieur et je ne pouvais pas la bouger. Je l’ai simplement retiré c’était très étrange jusqu’à la fin de la session. Donc rien à voir avec le syndrome des loges, mais simplement quelque chose de très étrange qui est difficile à croire. »

Avez-vous été surpris de la façon dont Maverick s’est comporté avec vous durant la course, en étant très agressif et en fermant toutes les portes ?

« Oui. Au final, il semble que nous devions courir comme ça. Même durant le tour de chauffe, c’était un peu agressif. C’est étrange parce que nous n’étions pas premier et deuxième. Nous ne sommes pas que deux à courir, mais il y a tous les pilotes. Bien sûr, c’est une compétition entre deux pilotes Yamaha, mais je pense que ce n’est pas la chose correcte. Peut-être que c’est son style de pilotage, puisque je n’ai pas vraiment roulé avec lui. Au final, ce qui est important pour moi est de me battre pour ce que je veux, c’est-à-dire la victoire. Au final, je devrais peut-être être plus agressif car il était très difficile de doubler, il n’y a rien eu d’étrange : c’est peut-être son style de pilotage. Mais j’ai beaucoup peiné à le doubler. »

Est-ce difficile d’apprendre les particularités de chaque pilote en course, comme vous venez de le faire avec Maverick ?

« C’est difficile mais la performance de notre moto en accélération et en vitesse de pointe n’est pas excellente. Mais je pense que le plus important est de ne pas se concentrer sur ces points. Après la course, j’ai eu un très long meeting avec mon équipe et nous avons tout analysé : La moto de l’année dernière, la moto de cette année, ce qu’il nous manque, ce que nous avons gagné,etc. Oui, il est important pour nous de rester concentrés sur notre travail, qui est d’essayer de faire le mieux possible dimanche. Malheureusement, j’ai commis une erreur, mais je le sais. Il faut donc simplement penser au positif et être clair en ce qui concerne les points négatifs. Ne plus y penser mais être clair. »

L’année dernière, vous vouliez sans aucune pression et vous étiez très rapide. Cette année, vous étiez en tête du championnat et cela apporte forcément de la pression. Est-ce difficile de gérer cela ?

« Honnêtement, beaucoup de gens pensent que j’ai eu de la pression parce que je menais le championnat, ou quelque chose comme ça, mais je peux vous dire que je me moque vraiment d’être le premier. Le principal objectif quand j’arrive ici est que je veux être rapide et avoir la possibilité de me battre pour la victoire. Au final, ce n’est que ma deuxième année et j’ai 21 ans. Bien sûr, je veux gagner le championnat, mais il n’y a pas de pression maintenant pour devoir penser au championnat. Aujourd’hui, c’était clair parce que j’étais derrière et j’avais Jack devant, mais je voulais simplement me battre devant. Et ce n’est pas en terminant quatrième ou cinquième que vous pouvez être champion du monde. Pour le moment, je suis simplement satisfait de ce week-end parce que j’étais là pour me battre et j’avais le rythme, mais j’ai été trop excité. Parfois, quand vous voulez trop quelque chose, vous êtes trop excité et vous commettez des erreurs. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui. Dans ce genre de situation, je dois simplement être plus relaxe sur la moto. Nous avons un test mardi et un autre week-end de course la semaine prochaine. Donc j’ai vraiment hâte. Il sera difficile d’attendre vendredi les essais, mais je suis content car nous avons une autre course à Misano et je veux performer. »

Est-ce plus facile pour vous quand vous avez un objectif à rattraper devant vous ?

« Ce n’est jamais facile ! Je ne peux pas dire que je n’ai aucune pression, et je ne peux pas dire que je ne suis pas nerveux. Bien sûr, si vous n’êtes pas nerveux ou stressé, vous ne faites pas de compétition. Cela fait partie de notre travail. Quand je vais m’entraîner en motocross tout seul, là il n’y a pas de stress et de pression. Mais quand nous sommes en compétition les uns avec les autres, si quelqu’un dit qu’il n’a pas de stress et de pression, cela veut dire qu’il ne fait pas la compétition. Si quelqu’un dans le paddock vous dit qu’il n’a pas ce genre de ressenti, c’est un menteur. »

Classement Grand Prix Lenovo de Saint-Marin et de la Riviera de Rimini MotoGP à Misano :

Crédit classements : MotoGP.com

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