pub

En ce vendredi 25 juin 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit d’Assen, à l’issue de la première journée du Grand Prix des Pays-Bas.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français, auteur de solides performances tant sur le sec que sur le mouillé, et qui a bouclé ce premier round d’observation à une prometteuse huitième place au classement des temps combinés.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme (vouvoiement pour les questions internationales et tutoiement pour les questions françaises).


 

Johann, comment s’est déroulée cette première journée à Assen ?

« Ce fut plutôt une bonne journée. Je suis assez content car le travail qu’on a fait lors des FP1 a été bon. Ce n’était pas simple ici à Assen de bien régler la moto en raison du nouvel asphalte, et je suis satisfait qu’on ait pu trouver de nombreuses choses pour avoir au moins une bonne pointe de vitesse rapidement. »

« A présent qu’on a cette pointe de vitesse nous allons pouvoir travailler sur la régularité. Cet après-midi j’ai été en mesure d’améliorer un peu mes chronos avant que ne tombe la pluie, ce qui est en soit une chose positive. J’ai eu de bonnes sensations avec les pneus pluie, en tout cas meilleures qu’à l’accoutumé, donc c’est quelque chose dont je suis aussi content. Je pense que la piste procure également un bon niveau de grip, donc ça aide. Dans l’ensemble je suis donc content de cette première journée. »

« J’ai eu de bonnes sensations avec les pneus pluie »

Peut-on dire qu’il s’agit d’une piste favorable aux Ducati ?

« Je pense qu’il peut effectivement s’agir d’une piste favorable aux Ducati pour peu que vous régliez tout correctement. Je pense que Spielberg est davantage une piste pour les Ducati, mais je pense tout de même que nous pouvons être rapides ici. C’est vrai que quand on voit la performance de Viñales ce matin, on aurait plutôt tendance à dire qu’il s’agit d’une piste pour les Yamaha. Mais si on gère bien les réglages, je pense qu’on peut très bien figurer. »

Quelle est la portion du circuit qui serait la plus défavorable aux Ducati ?

« Le secteur 4, en raison des différents changements de direction, notamment les virages 13 et 14. On peut aussi citer les virages 6 et 7 dans le deuxième secteur, et cela malgré la ligne droite qui s’y trouve. Ce sont les deux endroits où nous avons plus de difficultés, mais je suis sûr que nous pouvons trouver de bons réglages ici, et quand je les aurai trouvés je suis certain que je pourrai prendre beaucoup de plaisir. »

Avant l’apparition de la pluie, vous étiez en train de rouler avec le pneu soft, là où la majorité des autres pilotes évoluait avec le medium. Est-ce qu’il y a une raison particulière pour avoir utilisé celui-ci ?

« Les sensations sur le mouillé ont été bonnes, y compris lors des huit dernières minutes. D’habitude j’ai besoin de pas mal de temps pour être en confiance, mais là c’est venu rapidement. Cet après-midi, quand nous avons vu qu’il ne faisait pas vraiment plus chaud que dans la matinée, j’ai pris le parti d’utiliser le pneu soft car il restait encore des choses à régler sur la moto, mais je l’ai surtout utilisé pour des raisons de sécurité. »

 

 

Quelles sont vos sensations avec la nouvelle surface ? Comment jugez-vous le niveau de grip et est-ce qu’il y a toujours des bosses ?

« Il me semble qu’il y a encore une grosse bosse entre les virages 7 et 8, et je dois dire que la moto bouge beaucoup dans le virage 6 également, mais c’est plus lié à notre vitesse d’approche qui est très élevée à cet endroit. On arrive très vite et on est obligés de forcer sur la moto pour changer de direction. En revanche je dois dire que la dernière partie a vraiment été très bien faite, et c’est d’autant plus perceptible sur le mouillé. »

« De façon générale je ne peux pas dire qu’il y a plus de grip que par le passé car je n’avais jamais roulé ici sur une Ducati avant aujourd’hui. Mais il n’y a qu’à regarder les autres catégories, par exemple le Moto3 où Tatsuki Suzuki a signé un chrono vraiment très rapide. Je suis donc content de la piste, qui nous permet d’avoir plus de vitesse en virage, c’est mieux qu’avant. »

Dimanche tu étais en attente d’analyses pour juger de ton rendement en Allemagne. Est-ce que tu les as eues depuis ?

« On a en effet pu analyser la contre-performance sur la seconde partie de course. Je pense qu’on aurait pu mieux faire au niveau des réglages de l’électronique, on a été un peu limités là-dessus, et même simplement au niveau du pilotage j’avais du mal à compenser cela. Cela nous a permis de voir des choses, mais je pense qu’il faut aussi qu’on se fixe d’autres objectifs lors des essais libres pour contrôler encore mieux la moto. Ce sont vraiment les deux aspects qui sont ressortis : Trouver des réglages différents et aborder différemment certaines séances. Mais c’est vrai que sur l’électronique on a un peu raté quelque chose. »

« Sur l’électronique on a un peu raté quelque chose au Sachsenring »

Est-ce que tu te fais déjà plaisir sur la Ducati ici ou tu en es encore à “faire de la muscu” ?

« Le plaisir commence à venir. C’est vrai que ça a ressemblé à de la muscu lors de la première séance, et en particulier lors des deux premiers runs, mais ensuite sur la fin de séance ça a commencé à devenir intéressant. Durant l’après-midi il y a eu aussi de bons tours, et j’étais d’ailleurs en pleine amélioration lorsque j’ai dû couper pour ne pas doubler Binder. 

Quelle est ton opinion quand tu vois des pilotes comme Pol Espargaró assumer qu’ils vont copier leur coéquipier et reprendre ses réglages ? Est-ce que c’est une situation que tu as déjà rencontrée dans ta carrière, le fait d’être perdu au point d’en venir à ce genre de démarches ?

« J’ai surtout vécu ce genre de situations en Moto2, mais normalement avec notre niveau d’expérience cela ne devrait plus exister. Mais la partie mentale joue beaucoup. Me concernant j’ai découvert ça en Moto2. Après je n’ai pas de souvenirs de ça lors de ma période chez Yamaha, car la base était vraiment bonne. »

« Même Viñales, ce qu’il a fait ce matin comparé à dimanche dernier au Sachsenring, c’est juste hallucinant. J’ai peu de commentaires à faire là-dessus. Moi ça m’est effectivement arrivé mais c’était en Moto2 où il y a eu des périodes où j’étais moins serein et où je ne savais parfois pas trop quoi faire, y compris au niveau du pilotage. »

 

 

Comment as-tu perçu le nouveau revêtement, que ce soit sur le sec que sur le mouillé ?

« Je n’ai pas ressenti quelque chose d’extraordinaire au niveau du grip, mais je dois dire que les motos sont tellement puissantes que sitôt qu’elles ne sont pas très bien réglées ça glisse dans tous les cas. En ce qui concerne la qualité de l’asphalte, vu comment les Moto3 ont roulé vite ça m’incite à dire que la piste est nickel. »

« Mais j’ai trouvé que la qualité de la piste était surtout remarquable sous la pluie, car j’ai trouvé que ça collait bien, et c’était d’ailleurs très agréable de piloter sur le mouillé, alors qu’il y avait pourtant beaucoup d’eau, et de gros nuages noirs dans le ciel. J’ai eu de bonnes sensations, même s’il peut y avoir encore quelques endroits où il reste des bosses. Globalement la piste a été bien resurfacée. »

« La piste a été bien resurfacée »

Les virages présentant un dévers n’ont pas été aplanis ?

« Non, ils ne l’ont pas été. J’ai pu faire un tour du circuit en courant mercredi et j’ai trouvé que l’inclinaison était même encore plus marquée qu’avant. Si on est à l’aise avec la moto il y a même possibilité de jouer et d’utiliser cela comme un avantage. Mais c’est clair qu’ils ont su conserver ce bon côté d’Assen. Parfois ça semble serré mais dans les faits tu peux passer très vite. »

Lors de l’effort chronométrique que tu as fourni dans la matinée, tu avais déjà des infos sur le fait qu’il risquait de pleuvoir dans l’après-midi ?

« J’ai fourni mon effort alors que j’étais en pneus usés, il y avait donc encore possibilité de progresser même dans cette configuration. Lors des FP2 on est repartis avec des pneus neufs que je n’ai certes pas su bien faire fonctionner tout de suite mais qui au moins m’ont permis de faire un temps et de rester dans le jeu. »

Sur un circuit fluide comme Assen, est-ce que tu te sers du holeshot device ?

« On pensait le mettre sur ce circuit, mais finalement il y a tellement de choses à régler avant que j’ai préféré le mettre de côté. »

 

MotoGP Assen – Classement des temps combinés FP1-FP2 :

Crédit classement : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Pramac Racing