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Pecco Bagnaia

Après un Grand Prix de France marqué par une troisième chute en six courses disputées cette année, Pecco Bagnaia a montré qu’il était un champion à réaction et non en gestion. A chaque fois, ses accidents ont eu lieu lors de la course comptant pour le gain du Grand Prix, soit l‘instant où il y a le plus de points en jeu. Après Le Mans, l’officiel Ducati reste en tête du classement général, mais pour un seul point devant le vainqueur dans la Sarthe Marco Bezzecchi qui compte à présent deux victoires comme lui, mais plus de podiums. C’est aussi un pilote d’une écurie satellite, à l’instar de Jorge Marin et de Johann Zarco du team Pramac, quatrième et cinquième de la même hiérarchie provisoire du championnat. La compétition est donc plus ouverte que jamais, ce qui ne réjouit pas le Champion du Monde en titre qui voudrait ouvertement restaurer la noblesse des pilotes officiels, et cantonner à nouveau les autres à la cour des miracles. De quoi relancer la lutte des classes, à n’en pas douter…

C’est un point de vue étonnant voire décevant de la part d’un Pecco Bagnaia qui souhaiterait apparemment retrouver le bon temps des privilèges pour les pilotes d’usine. Sur Motosprint, il s’est offert une sortie qui ne manquera pas de faire réagir dans le paddock. On lit ainsi de celui qui a connu, le week-end passé, au Mans, une nouvelle déconvenue dans un Grand Prix cette saison : « de la première à la dernière moto, tout le monde peut viser à monter sur la plus haute marche du podium ».

Une évaluation de prime abord enthousiasmante puisque gage d’une compétition ouverte et un satisfecit à donner à Dorna pour avoir établi le cadre réglementaire pour permettre ça, comme à Ducati pour jouer le jeu en proposant huit motos capables d’offrir du grand spectacle.

Pecco Bagnaia

Pecco Bagnaia : « la stratégie que beaucoup mettent en place en course est mauvaise »

Mais ce n’est pas le sens que veut développer Pecco Bagnaia. Pour lui, ce resserrement des valeurs est une faute… Il ajoute ainsi : « par rapport à l’époque des quatre fantastiques – Rossi, Stoner, Pedrosa, Lorenzo – les prototypes sont tous plus similaires en termes de performances et donc tous peuvent bien performer. À mon avis, nous devons revenir à un plus grand écart entre les motos d’usine et les satellites ».

La conclusion laisse sans voix comme la démonstration qui, au passage, dévalorise le parcours des quatre précités qui ne pouvaient finalement que concrétiser, non pas tout à fait grâce à leur seul talent, mais aussi parce qu’ils étaient les mieux équipés techniquement. Pecco Bagnaia voudrait ainsi être au-dessus de la mêlée au nom de la noblesse d’usine. Et briller en bonne compagnie, laissant loin le reste de la meute, à jamais interdit d’accéder au festin des rois surarmés.

Un fantasme que l’on retrouve encore dans ce qu’il aimerait voir définir comme une philosophie de course universelle : « tous les pilotes veulent gagner dès le premier tour depuis deux ans, mais c’est impossible. La stratégie que beaucoup mettent en place en course est mauvaise. A mon avis, risquer autant après le départ est inutile. Nous devrions réfléchir et attendre le bon moment, car de cette façon, ce n’est pas sûr ».  Et il l’a appris à ses dépens le week-end dernier au Mans. Une claque qui a apparemment laissé des traces. Sinon, les team satellites, vous en pensez quoi de la lutte des classes version Pecco Bagnaia ?

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MotoGP France J3 : classement

France

Crédit classement motogp.com

 

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