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Un programme MotoGP, pour un constructeur, c’est d’abord une longue élaboration théorique en coulisse avec l’ensemble des forces vives de l’entreprise. Il faut aussi passer sous les fourches caudines des gestionnaires qui sont les gardiens du temple. Il faut de la persuasion et un plan de bataille à la précision chirurgicale, entrer dans les bonnes cases avec les bons chiffres. Ou alors il y a la méthode KTM. On discute un soir et on tombe d’accord pour aller défier les meilleurs dans la catégorie la plus huppée et compétitive du sport moto…

Chez KTM, on s’ingénie à ne rien faire comme les autres. Techniquement, par exemple, on s’est lancé en MotoGP avec un cadre tubulaire acier et on a mis sur sa moto des suspensions WP qui sont de la maison. Mais pas seulement. Pit Beirer se souvient avec un certain amusement comment s’est décidé le projet RC16… Avant qu’il ne prenne forme, il y eu cette discussion hautement stratégique… : « C’était un an et demi avant » se souvient le directeur sportif de la marque autrichienne.

« C’est le genre de grain de folie qu’il y a chez KTM. On a décidé ça un soir. On avait déjà gagné dans toutes les catégories dans lesquelles nous nous étions engagés. C’est alors que notre responsable commercial M. Trunkenpolz m’a dit : « hey Pit, il n’y plus qu’une seule catégorie à faire : le MotoGP ! ». Je lui ai répondu : « bwoah… C’est de la folie man ! ». Et puis on a cherché le gars qui serait le plus courageux pour aller vendre ça au patron Stefan Pierer ».

Le sondage a aussi été plus général : « on a également parlé à Dorna au sujet des règles à respecter, si on nous accepterait dans le paddock et tout ça. Carmelo Ezpeleta a été un vrai vecteur de motivation pour nous. Il nous a dit : « vous pouvez le faire ! Je suis convaincu que vous pouvez le faire. Allez, lâchez les autres disciplines et venez en MotoGP ». A ce moment-là, l’idée était d’aller d’abord en Moto2 puis en MotoGP ».

« Croyez-moi, Brno, ce n’était pas juste une victoire »

On connait la suite : KTM a joué sur les deux tableaux avant de boucler rapidement son programme Moto2, après de bons résultats, dont des victoires et des statuts de vice-champion du monde. Pit Beirer poursuit : « on s’est lancé en MotoGP. Mais on n’avait pas vraiment une idée sur ce que serait la moto, pas plus qu’une évaluation du budget et encore moins de ce dont nous avions besoin pour être en MotoGP. KTM a décidé d’aller en MotoGP, à notre manière un peu folle, et je crois que l’annonce s’est faite le jour suivant. Et puis on a commencé tout de suite ! »

Les débuts ont eu lieu en 2016, et le premier aboutissement est arrivé à Brno, cette année, avec la victoire de Brad Binder : « croyez-moi, ce n’était pas juste une victoire » se souvient Beirer sur motogp.com. « Je veux dire qu’il y avait tellement de choses qui étaient difficiles que nous ne savions pas comment les gérer, comment les créer, et comment le faire. Toutes ces choses comme le châssis en acier, la suspension WP, tout ça. Mais à ces nombreux points d’interrogation, nous devons répondu avec cette victoire de Brno. C’était donc un moment très spécial pour nous ». Un instant qui s’est ensuite répété sur le Red Bull Ring avec Miguel Oliveira, au guidon de la machine du partenaire Tech3

 

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