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De   / Motosan.es

Le patron de l’équipe satellite de Yamaha a admis dans une interview avec Marca qu’une explosion de talents comme celle de Quartararo n’était pas dans ses plans, et que signer Pedrosa à sa place aurait pu être un problème.

Il est plus que clair que la grande sensation de la saison MotoGP 2019 est Fabio Quartararo. En ce début d’année, le Français obtient des résultats spectaculaires, en particulier le samedi, en concrétisant ses bons rythmes d’essais libres sur une pole à Jerez, devenant ainsi le plus jeune pilote de l’histoire à le faire dans la catégorie reine, une deuxième place au Mugello et une cinquième place au Qatar, pour son premier Grand Prix, comme meilleurs résultats. S’il est vrai que ses résultats régressent le dimanche (sa meilleure position en course est septième à Austin), alors que les problèmes de la Yamaha augmentent, on peut dire que son premier tiers de l’année a été plus que satisfaisant.

Et c’est ce qui se dit dans leur propre équipe. Razlan Razali, qui depuis cette année est CEO du Circuit International de Sepang, a rejoint la direction du team SRT Petronas pour son arrivée en MotoGP en tant que team satellite des trois diapasons. Il a confirmé dans une interview au journal Marca que l’équipe ne s’attendait pas à une explosion du talent du pilote Niçois, surtout après son passage dans les catégories Moto 3 et Moto 2, où sa performance a souvent été pire que prévue.

Razlan Razali en est conscient, et il le dit dans ses déclarations : « Nous ne nous attendions pas non plus à cette performance de la part de Quartararo. Nous avons pris des risques en le signant, et quand nous l’avons annoncé, nous avons été sévèrement critiqués. Les seules choses positives qui ont été dites étaient que c’était pour promouvoir le Grand Prix de France. J’ai même peur de la façon dont ça se passe, ça monte. Il n’est pas tombé depuis son premier test, et c’est une surprise ».

Ce n’est donc un secret pour personne que Quartararo n’a pas été le premier choix de Petronas pour accéder à la catégorie reine. Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa, présentaient de l’intérêt et étaient des noms forts, comme le confirme Razlan Razali dans cette interview expliquant le processus de signature de Fabio, sa façon d’être et son travail au sein de l’équipe : « L’enjeu était de signer Lorenzo, jusqu’à son arrivée chez Repsol Honda, puis Dani, qui était le plus fort. Petronas m’a dit qu’ils aimaient Dani, mais ce dernier m’a dit qu’il prenait sa retraite ». Nous nous sommes dit : « Que faisons-nous ? ». Nous avions Álvaro Bautista, Álex Márquez et Bradley Smith… Mais ils ne nous ont pas fait vibrer. Puis Fabio a gagné à Montmeló et nous avons tous dit : « ce type ». Je ne connaissais pas du tout Fabio. Ils m’ont dit : « quelqu’un qui gagne avec un Speed Up, c’est bien ». Ils m’ont parlé du CEV, ils m’ont dit que ce serait le nouveau Marc Márquez, mais on peut dire beaucoup de choses. Le problème, c’est qu’il n’y avait pas de résultats à montrer. Mais nous savons ce qu’est la Moto 2 et pour gagner, il faut avoir quelque chose. J’ai pensé que si Syahrin, qui n’a jamais rien gagné, avec une Yamaha, avait fait une neuvième place, ce type aurait fait la même chose ou mieux.

« On sait qu’il est très sensible, on ne peut pas lui mettre la pression parce qu’il devient nerveux. Nous avons donc pris soin de ne pas annoncer sa signature jusqu’à ce que nous soyons sûrs. Maintenant il a faim, il est au bon moment, sans pression, comme en Moto2 ou avant. Maintenant il s’amuse, il est en MotoGP, que peut-il faire d’autre ? Le plaisir est plus important que la victoire. Tout est beau, il n’a pas changé les réglages à chaque course, il a beaucoup de talent. Mais c’est aussi une chance. Nous avons été très clairs sur nos objectifs. Pour Fabio, c’est être le rookie de l’année ; Pour Franco, le top 6. Bien sûr, quand on les voit progresser, on en veut de plus en plus. Chaque fois que je parle à l’équipe, je leur dis que ce sont toujours les objectifs, vouloir autre chose serait un problème. Pour un sponsor, c’est plus que ça, c’est gagner, je dois gérer ça. Je sais que Morbidelli a une moto d’usine et qu’il devrait gagner, mais c’est sa deuxième année. Fabio manque encore d’un week-end parfait. Il l’aura. Ce qui est bien, c’est que pour la première fois chez Yamaha, ils partagent des informations. Comme nous travaillons bien, ils nous regardent ».

Après les rêves ratés de Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa, Razlan Razali a voulu aborder le sujet. En ce qui concerne le pilote d’essais du team KTM, il affirme que son arrivée aurait été un problème, surtout à cause de ses blessures. Sur le pilote majorquin du team  Honda, il a déclaré sans ambages qu’il pensait que le team Petronas SRT avait été créé exclusivement pour lui.

« Dani n’a même pas pu faire un test avec KTM, imaginez si nous avions confirmé sa signature… Il s’est cassé la clavicule sans rien faire. Nous aurions eu cinq ou six courses sans pilote. Alors, quelle chance de ne pas l’avoir amené ici, parce que si nous l’avions fait, nous aurions eu beaucoup de problèmes. Souvent, c’est une question de chance, et nous avons beaucoup de chance avec Fabio et Franco. Lorenzo pensait qu’on construisait cette équipe pour lui. Quand il y a eu des rumeurs à son sujet, nous n’avions pas eu une seule conversation avec son manager, Albert Valera, officiellement. Nous avons entendu l’histoire et nous l’avons laissée passer parce qu’à ce moment-là, nous ne pouvions pas confirmer que nous allions en MotoGP. On ne pouvait rien dire. Ils ont créé l’histoire jusqu’à Assen ».

Enfin, Razlan Razali a conclu l’interview en commentant l’avenir des pilotes sous ses couleurs : Pawi, qu’il aimerait engager en MotoGP, Syahrin, qu’il suggère d’engager en Moto 2, ou McPhee et Sasaki, à propos desquels il a été déçu jusqu’au dernier Grand Prix de France.

« Le défi initial pour Pawi était un programme de deux ans pour l’emmener en MotoGP. Nous avons Pasini, que nous aurions aimé engager si nous avions eu une deuxième place. Il se bat pour sa carrière. Il a jusqu’au Sachsenring pour s’assurer qu’il continue. S’il s’en sort bien, j’aurai une situation difficile pour décider s’il faut le retenir ou non. Si un pilote se bat pour le Championnat du Monde, il est difficile de l’arrêter. Avec Syahrin, je n’ai d’autre choix que de l’aider. Nous examinons les options. Si ça se passe mal, ils veulent arrêter, mais s’il travaille dur, cela peut changer. Nous avons vu comment des pilotes comme Lüthi reviennent en Moto 2 et s’en sortent bien. Un pilote avec une moto difficile comme la KTM qui descend en Moto 2 peut bien faire. Sa valeur pour les équipes de cette catégorie peut être intéressante, nous parlons à deux ou trois équipes juste pour établir les bases. Nous sommes à la recherche d’une autre moto pour notre équipe, mais la mettre là sera très difficile. D’autres pilotes viennent nous voir avec l’intention d’aller ensuite en MotoGP, c’est ce que nous voulons avec Pawi. En Moto 3, jusqu’au Mans, nous étions très déçus par les pilotes. McPhee a eu le déclic. Ayumu Sasaki devrait aller mieux, c’est sa troisième année ».

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