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Schwantz

Si vous devez un jour être évalué par Kevin Schwantz, persuadez-vous que jamais vous n’aurez droit de sa part à la moindre indulgence. Le Texan est de la génération d’avant, de celle où on disait crûment les choses. La culture de l’excuse n’avait alors pas cours. Malgré ce franc-parler que l’on qualifierait de politiquement incorrect aujourd’hui, Schwantz n’a jamais quitté l’auvent Suzuki. Le Champion du Monde 500 pour la marque a toujours été dans les murs. Un ambassadeur de choix mais qui peut aussi être encombrant. Ainsi, il s’est attardé sur le cas d’Alex Rins qui ne l’enthousiasme guère cette saison. C’est le moins que l’on puisse dire…

Pour planter le décor sur le thème d’un Kevin Schwantz qui dit ce qu’il pense des pilotes qui lui ont succédé au guidon des Suzuki, il faut se remémorer des charges répétées qu’il a effectuées lorsque Iannone était officiel de l’usine d’Hamamatsu avec un salaire à 3 millions d’euros. L’Américain ne manquait jamais une occasion pour faire remarquer que le rapport qualité-prix n’y était pas…

Une critique qui semble aujourd’hui touché Alex Rins. L’Espagnol commencerait à agacer le Texan que l’on ne s’y tromperait pas : « Rins montre parfois un bon rythme aux essais » commence Schwantz. Puis il appuie où ça fait mal : « mais il semble qu’il n’est pas en mesure de maintenir ce rythme en course de manière constante ». Et il relate les circonstances de sa blessure qu’il considère comme inacceptables : « la façon dont il s’est blessé le jeudi au GP de Catalogne lors de l’inspection de la piste était assez idiote. Il a percuté la voiture de sécurité par derrière avec son vélo de course. En tant que pilote de course professionnel, vous devez être alerte et concentré à tout moment. Avec une telle « inspection de piste », vous êtes quasiment seul sur le circuit. Vous n’avez qu’à faire attention à la voiture de sécurité garée ! ».

Partant de là, Schwantz porte le coup de grâce : « je doute que Rins soit suffisamment concentré sur son travail. Je pense qu’il se sent trop à l’aise dans sa position. Mais si votre jeune coéquipier vous bat tous les week-ends, vous ne pouvez pas vous sentir à l’aise dans votre position. » Voilà qui est dit.

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Schwantz interpelle Suzuki : “Payez décemment vos employés méritants et gardez-les”

Au passage, Schwantz égratigne aussi les dirigeants de Suzuki dans leur gestion humaine, une critique à laquelle on ne s’attendait pas à l’encontre de la marque japonaise toujours louée pour sa cohésion et sa bonne ambiance. Le légendaire n°34 précise pourtant sur Speedweek : « quand je travaillais dans les relations publiques pour Suzuki il y a trois ou quatre ans, j’ai remarqué à quel point des employés de longue date en Allemagne, par exemple, ont été licenciés après 25 ans et remplacés par des jeunes ».

« On pensait qu’ils pourraient faire le même travail pour beaucoup moins d’argent. Mais quand tu penses comme ça, tu ne regardes que le bout de ton bras. Vous ne pensez pas à ce qui est le mieux pour l’entreprise à long terme. Je me sentais presque coupable d’avoir pris de l’argent à Suzuki en 2017 et 2018 alors qu’ils renvoyaient des employés méritants. J’ai suggéré aux dirigeants de Suzuki : ‘Payez décemment vos employés méritants et gardez-les.’». Une intéressante réflexion qui peut certainement se décliner ailleurs.

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