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Sito Pons

Avant de devenir une équipe phare de la catégorie Moto2, une réputation confirmée par son palmarès fait de victoires de titres, la structure de Sito Pons a été une protagoniste du MotoGP comme feue de la catégorie 500, reine avant elle. L’Espagnol, que le fisc de son pays aurait bien mis en prison pour des décennies avant que la justice n’en décide autrement, a été un satellite de Honda. Mais à l’époque, on était loin d’une alliance défendant les mêmes couleurs et à des années lumières des partenariats actuellement revendiqués par KTM avec Tech3 ou plus récemment Aprilia avec RNF, sur le modèle mis en place par Ducati avec Pramac, Gresini ou VR46. C’était même tout le contraire…

Sito Pons se souvient d’une époque et d’un monde d’avant où en Grand Prix, les ententes cordiales étaient rares. A tel point qu’une écurie qui alignait les motos d’une marque voyait dans l’équipe usine de celle-ci son pire ennemi. Une époque de gladiateurs dont les effets se ressentaient aussi entre les pilotes sur la piste.

Sur Speedweek, Sito Pons se souvient : « ce qui est aujourd’hui est complètement différent d’avant. Nous avons combattu l’usine Honda il y a 20 ans en tant que Camel Pons Honda Team ! Ils étaient nos ennemis sur la piste de course ! Ce n’étaient pas nos amis sur les pistes, c’étaient nos adversaires acharnés ». Une rivalité pas seulement sportive. Il en allait aussi de la survie du team. C’était donc un combat à mort que Pons illustre ainsi : « aujourd’hui, Ducati compte trois équipes clientes et lorsqu’un pilote de cette équipe gagne, ils applaudissent, célèbrent et se réjouissent comme si l’équipe d’usine avait gagné. Lorsque j’étais avec mon équipe en MotoGP, Honda négociait nos pilotes et essayait de nous prendre nos sponsors ».

Sito Pons en tant que directeur de l'équipe Camel Honda à Sepang 2004

Sito Pons : « la situation actuelle est bien meilleure« 

Pouvant comparer deux paddocks aux mœurs différentes, l’Espagnol jette sans hésiter son dévolue sur le plus récent actuellement en activité : « la situation est bien meilleure car davantage de fabricants sont impliqués » dit-il. « Les chronos sont beaucoup plus rapprochés, la concurrence est plus rude, de nombreuses usines ont des motos compétitives. C’est bien. Des équipes satellites comme Pramac peuvent encore gagner aujourd’hui. La structure a changé par rapport à mon passage en classe reine. Parce que certaines usines dirigent désormais une équipe client comme leur B-Team, comme une sorte de deuxième équipe d’usine. Ils fournissent les machines d’usine actuelles et signent les pilotes. C’est complètement différent qu’avant ».

Le patron de 63 ans termine : « c’est autre chose maintenant. Yamaha avait une équipe satellite réussie avec Petronas, Ducati travaille en étroite collaboration avec Pramac, Aprilia s’est maintenant alliée à l’équipe RNF et paie les pilotes. C’est similaire avec KTM et GASGAS. Je pense que le système actuel est meilleur car les équipes privées en profitent et cela valorise le championnat dans son ensemble ».

Sito Pons

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