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Clap de fin pour les essais de Jerez, qui avaient lieu jeudi et vendredi derniers. L’occasion pour Darryn Binder de faire ses grands débuts en MotoGP, réalisant ainsi le grand saut depuis le Moto3, un grand écart que seul Jack Miller avait réalisé par le passé en 2015.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote sud-africain, auteur du 26e chrono à l’issue des tests organisés en Andalousie.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Darryn Binder sans la moindre mise en forme.


 

Darryn, vous faites vos débuts en MotoGP dans une équipe en pleine restructuration. Pouvez-vous nous dire comment cela se passe jusqu’ici ?

« Il y a effectivement pas mal de gens nouveaux dans l’équipe, et je pense donc que c’est vraiment cool d’apprendre tous ensemble. De l’autre côté du garage l’équipe dispose de beaucoup plus d’expérience, donc si nous avons besoin d’aide nous n’avons qu’à demander. Il y a pas mal de visages que je connaissais déjà par le passé, et je dois dire que j’ai bénéficié d’un formidable environnement lors de ces deux journées. J’ai vraiment pris du plaisir au cours de ces essais. »

« J’ai bénéficié d’un formidable environnement au cours de ces deux journées d’essais »

 

Vous avez réalisé une grosse progression aujourd’hui, car vous avez gagné deux secondes par rapport à hier, et le fait d’être à trois secondes du pilote le plus rapide [Pecco Bagnaia, ndlr] est plutôt un bon résultat pour une première sur une motogp. Pouvez-vous nous décrire votre progression à partir du moment où vous avez commencé à jouer sur certaines choses telles que le ride-height device ?

« Au début de la journée, nous nous sommes contentés de rouler et d’accumuler des kilomètres. J’ai commencé à aller de plus en plus vite et j’ai ensuite commencé à toucher entre autres au ride-height device. Malheureusement vers la pause déjeuner j’ai été victime d’une grosse chute, donc cela a mis un coup d’arrêt à nos essais. »

« Mais cet après-midi nous avons tout de même réussi à nous relancer. Je ne me sentais pas au mieux, mais nous avons tout de même pu essayer différents trucs au niveau de l’électronique, et je me suis de nouveau mis à progresser, avant de chausser le pneu medium et le soft à la fin. L’idée était vraiment d’appréhender toutes ces choses et de progresser tour après tour, de prendre du plaisir. »

« Je pense donc que nous aurions pu encore mieux faire sans cette chute qui nous a privés d’un temps précieux en piste. Mais cela fait partie de l’apprentissage, et il faut tout simplement que je ne reproduise pas ces erreurs à l’avenir. »

 

Que s’est-il exactement passé lors de votre accident ?

« Au moment de l’accident, j’avais déjà réalisé deux sorties avec le pneu medium, et je pensais vraiment qu’il ne me fallait qu’un tour pour mettre le pneu arrière à la bonne température. Beaucoup de gens m’avaient prévenu de bien monter la gomme en température avant d’attaquer, mais quand je me suis élancé dans mon tour rapide, j’ai vu que j’avais d’autres pilotes plus rapides derrière moi. »

« J’ai donc passé les premiers virages à fond, avant de me retrouver dans la ligne droite et de ralentir afin de les laisser passer et ne plus les gêner. J’ai par la suite repris mon tour à un rythme plus soutenu mais le fait est que mon pneu était retombé à une température plus basse. Je dois dire que je n’ai pas attaqué plus que cela, mais l’arrière s’est dérobé à l’entrée d’un virage et quand il a raccroché j’ai eu un gros highside. »

« Il faut aussi dire qu’à ce moment-là le vent s’était bien levé en piste et qu’il y avait par conséquent pas mal de poussière sur le tarmac, et cela n’a donc pas aidé. Le fait est que je n’étais pas au-delà des limites, et qu’à l’inverse je n’étais pas non plus sur un rythme de sénateur. J’en conclus que garder les pneus dans la bonne fenêtre de température est donc quelque chose de très délicat. »

« Garder les pneus dans la bonne fenêtre de température est quelque chose de délicat »

 

Avez-vous établi avec l’équipe un programme qui puisse vous permettre de vous adapter encore plus rapidement au MotoGP à la suite de ces tests ?

« A l’issue de la journée nous allons faire un gros débriefing pour définir les domaines sur lesquels je dois travailler durant l’hiver. Une chose est sûre : A mon retour en Afrique du Sud je vais beaucoup rouler sur des motos plus lourdes afin de prendre le pli. Je dois également gagner en force, car l’écart d’exigence physique entre le Moto3 et le MotoGP est important. »

« Je veux donc accumuler les kilomètres sur une machine plus lourde afin d’avoir plus de force et au final être plus régulier, car j’ai vraiment eu le sentiment aujourd’hui que je me débrouillais sur beaucoup de choses, mais que je ne parvenais pas à tout « souder » sur un tour. »

Compte tenu de votre grande taille, trouvez-vous plus facile de manœuvrer une moto aux dimensions plus imposantes telle une motogp plutôt qu’une machine de Moto3 ?

« Il est clair que je suis plus à l’aise, mais quand je mets les gaz sur la motogp je dois dire que je dois encore bien m’accrocher ! Mais je me sens tout de même bien plus à l’aise, c’est clair. »

 

Passer directement du Moto3 au MotoGP constitue un grand écart qu’il est difficile d’effectuer, et votre arrivée dans la catégorie a pu laisser certains perplexes. Avez-vous ressenti la moindre pression au cours de ces essais ?

« Pas du tout, et je dois dire que l’équipe m’a beaucoup aidé à gérer la situation. Tout le monde a vraiment gardé son calme, et l’idée était vraiment de faire nos premiers pas en attendant de passer aux choses sérieuses l’an prochain lors des essais à Sepang [les 5 et 6 février 2022, ndlr]. »

« Pour l’instant il est donc surtout question d’apprendre le plus de choses possibles sur la moto. Vous dites que j’ai progressé de deux secondes d’une journée à une autre, mais très honnêtement je ne pense pas que cela fasse la moindre différence. Je prends les choses comme elles viennent pour l’instant. »

« Pour l’instant il est surtout question d’apprendre le plus de choses possibles sur la moto »

 

Avec votre frère Brad présent dans la catégorie depuis 2020, vous n’êtes pas la première fratrie à être présente en MotoGP. Mais le fait est que le second arrivé dans la catégorie a toujours un peu plus de mal à s’adapter, entre autres raisons parce qu’il ne peut généralement plus prendre conseil auprès de son frère en raison de la confidentialité bien compréhensible entre constructeurs [Brad Binder évolue chez KTM, alors que Darryn sera au guidon d’une Yamaha en 2022, ndlr]. Pensez-vous que l’absence de retours de la part de votre frère va vous porter préjudice dans votre adaptation à la discipline ?

« On continue toujours de parler entre nous, mais cela porte davantage sur notre approche de certains virages en termes de pilotage, ou bien encore sur la gestion des gommes. Très honnêtement je ne pense pas que notre relation change à l’avenir. Je pense que mon frère va beaucoup m’aider à être compétitif. »

 « La relation avec mon frère ne va pas changer à l’avenir »

 

Classement Essais Jerez MotoGP, J2 :

Crédit Classement : MotoGP.com

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