pub

En ce vendredi 13 novembre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo à Valence au terme de la première journée du Grand Prix de la Communauté Valencienne.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Fabio Quartararo : « Le feeling n’est pas bon. Mais il n’est pas bon et étrange, car normalement, quand nous faisons de gros changements sur la moto, nous ressentons ces changements. Et aujourd’hui a été la première fois où nous avons fait de gros changements en fin de séance, et le feeling était le même : ni pire, ni mieux ! C’est très étrange. Normalement, un pilote ressent beaucoup les changements sur sa moto, mais aujourd’hui c’était la même chose. Nous devons vraiment bien parler avec l’équipe pour planifier demain, mais à coup sûr nous allons faire quelque chose hors de la normale et que je n’ai jamais essayée avant. Il n’est pas facile de comprendre pourquoi nous avons ce problème car nous ne l’avons jamais rencontré. D’habitude, le freinage et la vitesse de passage en virage sont nos points forts, or il y a beaucoup de mouvements au freinage et la moto veut élargir dans les virages. Cela n’a jamais été vraiment un gros problème durant le championnat, donc c’est difficile à comprendre. »

Quel genre de changements avez-vous fait sur la moto ?

« Nous sommes partis en FP1 avec la même base que dimanche dernier. Puis nous avons fait des changements, nous avons rendu la moto plus basse, plus souple de l’avant, nous avons essayé des cartographies, nous avons essayé la moto plus basse de l’avant, nous avons essayé différents ressorts plus souples à l’arrière, c’est-à-dire beaucoup de choses que nous ne faisons normalement pas. Le problème était que nous ne ressentions rien. Normalement, à chaque fois que vous essayez quelque chose, vous sentez la différence. Aujourd’hui, nous n’avons rien senti, donc c’est très étrange. Nous devons voir quelle direction suivre en FP3, mais à coup sûr ce sera quelque chose d’encore plus extrême. »

Êtes-vous inquiet ?

« Un peu, car normalement nous savons pourquoi nous rencontrons un problème. Je ne dirais pas ce problème, car c’est la première fois que nous l’avons. Normalement, quand nous faisons des changements, nous les sentons, soit en positif, soit en négatif. Quand je rentre au box, je dis “la moto est pire”, ou “mieux”, ou “quelque chose s’est passé”. Aujourd’hui, avec tous les changements que nous avons faits, c’était exactement la même chose. Donc oui, je suis un peu inquiet car demain je vais sortir en FP3 avec une moto que je n’ai jamais vraiment pilotée, et ce sera difficile. »

La Yamaha est généralement sensible à l’adhérence. Apparemment, il y en avait aujourd’hui, mais avez-vous pu en profiter ?

« Je n’ai pas pu profiter de l’adhérence, car quand vous n’avez pas de vitesse de passage en virage, vous essayez de compenser avec les gaz en les ouvrant différemment, mais je n’avais pas d’adhérence. En regardant les chronos des Moto3 et des Moto2, l’adhérence est bonne, et en MotoGP, 30.6 et un très bon chrono. Bien sûr, ce n’est pas pareil que l’année dernière, mais selon moi, en regardant les autres pilotes, les conditions de piste n’étaient pas mauvaises. La semaine dernière, c’était difficile, mais cette semaine, quand vous faites 30.6, les conditions doivent être bonnes. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas de points positifs pour faire la différence, là où les Yamaha en ont toujours eu. »

Est-ce dû à la plage étroite d’exploitation de la Yamaha 2020 ?

« Oui, je dirais que c’est l’un des points importants. L’année dernière, avec une base de réglage normal, vous pouviez vous adapter à la moto, mais cette année, la différence entre se battre pour la victoire ou pour les points est très étroite. C’est quelque chose de difficile à comprendre et c’est critique lors des courses doubles : tout le monde progresse, mais pour le moment nous ne progressons pas. Normalement, quand vous faites de gros changements comme nous en avons fait aujourd’hui, vous les ressentez. Aujourd’hui, c’était la même chose. Pour moi, c’est le problème principal : tout d’abord, vous êtes très facilement perdu mais il est également difficile de comprendre. Le problème que j’ai rencontré aujourd’hui, c’était la première fois que je l’avais. »

Vos propos sont assez similaires à ce que disait déjà Maverick Viñales l’année dernière…

« Vous savez, l’année dernière, le feeling était bon. Comme je l’ai dit, quand j’étais mal sur la moto, je me demandais quel était le problème. C’est l’avant ? Je compensais avec mon style de pilotage ou avec mon corps, et à la fin, c’était OK. Ce n’était pas le meilleur feeling, mais je m’adaptais moi-même, et c’était toujours très bien durant les séances d’essais libres été toujours dans le top trois ou le top cinq. Cette année, c’est tellement difficile, tout le monde peine et la marge pour faire fonctionner la moto est très étroite. Si on regarde, on a directement commencé à Jerez avec pole position, victoire, pole position, victoire. Puis vous êtes perdu et vous êtes huitième, 13e, 14e. Vous vous sentez plutôt bien et vous faites une très bonne course à Misano et à Barcelone, puis vous êtes perdu un nouveau… »
« L’année dernière, j’ai trouvé que j’étais régulier, alors que cette année, c’est beaucoup plus difficile. »

Vous semblez aborder les deuxièmes courses des courses doubles comme si c’était la première fois que vous arriviez sur ce circuit…

« A Jerez, c’était beaucoup plus facile, puis on a eu la première double course en Autriche, et comme tout le monde le sait, on a eu des problèmes de frein et électronique. Beaucoup de problèmes, donc on ne peut pas vraiment dire que l’on est parti de zéro. À Aragón et à Valencia, c’est différent car je ressens Aragón comme l’endroit où on a essayé beaucoup de choses mais nous n’avons pas senti d’amélioration, et ici c’est difficile car on a eu des conditions particulières la semaine dernière. Je ne dirais pas que c’est le premier Grand Prix mais nous n’avons pas beaucoup de datas de la semaine dernière. Donc sur cette piste, c’est un peu un départ de zéro. »

Maverick Viñales a souvent dit que si le feeling n’était pas bon lors de la première journée, il était globalement impossible de faire un bon weekend. Êtes-vous d’accord ?

« Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour demain mais ce n’est pas parce vous avez eu une mauvaise FP1 ou une mauvaise première journée que c’est terminé ! C’est vrai que nous peinons plus pour y arriver mais c’est quelque chose que je ne veux pas me mettre en tête ! Nous avons connu un vendredi très très difficile et je pense que c’est le premier où j’ai autant peiné car normalement, lors de l’attaque du chrono, même si la moto est différente, je mets un pneu neuf et je fais une grosse amélioration. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Nous peinons donc beaucoup, l’équipe va trouver quelque chose et moi-même je vais m’adapter davantage à la moto, mais c’est finalement plus difficile à s’adapter à la moto que l’année dernière. »

Aimeriez-vous parfois emmener la moto dans des domaines qui vous sont interdits par les ingénieurs ?

« Pas vraiment, mais disons que le protocole ou la façon de… »
« D’après les commentaires des pilotes, tout le monde a des problèmes similaires, mais ce qui est sûr, c’est que la moto a un grand potentiel. Car quand tout se passe bien, on a pu voir que Yamaha a remporté six courses cette année, soit presque la moitié du championnat. On ne peut donc pas dire que la moto n’est pas bonne, et nous manquons simplement de constance et nous devons prendre plus de risques pour progresser. »

Résultats FP2 du Grand Prix de la Communauté Valencienne MotoGP à Valence :

Résultats FP1/FP2 du Grand Prix de la Communauté Valencienne MotoGP à Valence :

Crédit classements : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Fabio Quartararo

Tous les articles sur les Teams : Petronas Yamaha Sepang Racing Team