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La terrible nouvelle du décès de Jason Dupasquier lors du Grand Prix d’Italie au Mugello a véritablement choqué l’entièreté du paddock mais a aussi engendré quelques polémiques, à la fois sur le bien-fondé de la minute de silence juste avant la course des MotoGP mais surtout sur la rediffusion, certes limitée mais rediffusion quand même, des images de l’accident.

Même si, par décence, ce n’est certainement pas le moment d’attiser le feu, comment ignorer la supplication de Bryan, le jeune frère de Jason, pour supprimer d’Internet la vidéo de l’accident ?

Parmi les innombrables messages ou gestes de soutien, des jolis mots de Miguel Oliveira à ceux de Valentino Rossi, en passant par le tatouage de Filip Salač et le difficile mais admirable appel à la famille par un pilote MotoGP dont nous tairons le nom, les mots de Paolo Simoncelli prennent forcément une épaisseur qu’on ne peut ignorer, les yeux embués par le final.

Le papa de Marco ne s’est pas dérobé face à ce très délicat exercice et a publié un communiqué de presse dont nous avons extrait le passage suivant.


C’est difficile à dire, et difficile à entendre, mais le motocyclisme prétend parfois à quelque chose en retour, comme un impôt à payer. C’est un sport risqué, coûteux, les motards le savent, nous le savons tous, mais quand vient le moment de payer, nous ne sommes jamais prêts. Mes pensées vont à la famille de Jason, je connais ce type de douleur et il n’y a aucune consolation. Je sais qu’ils ont un autre fils qui roule, et maintenant ils devront faire face à une autre décision difficile.

Dans toutes les interviews que j’ai faites au cours de ces années, j’ai toujours dit que j’avais eu de la chance, à cause de la façon dont j’ai perdu Marco, sans qu’il souffre, en faisant ce qu’il aimait le plus, sans vivre dans la douleur ou la souffrance, ou limité après la vie pleine d’expériences qu’il a eue. Parce qu’une chose est de naître dans une certaine condition, une autre est de s’adapter après un accident à une vie sans l’usage de ses bras et de ses jambes, et je pense qu’il serait difficile de l’accepter. Mais samedi, j’ai vu Elvio pour la première fois après l’accident de l’année dernière, avec son père Aligi Deganello qui le dorlotait, tous deux souriants.

 Elvio était le même Elvio qu’il a toujours été, malgré tout. Ils ont encore la chance de se serrer dans les bras, de rire ensemble, de parler. Je suis tellement heureux pour eux et les voir encore plus proches qu’avant m’a fait penser que… “non, peut-être que je n’ai pas été aussi chanceux que ça”.

-PaoloSic58-

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