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MotoGP pilote

Durant la première moitié de saison, nous avons largement félicité le pilote MotoGP Augusto Fernández pour son travail en tant que rookie. Mais l’honnêteté intellectuelle prime ; depuis quelques courses, il peine considérablement et ceci n’est remarqué nulle part. Plus largement, d’ailleurs, on note que Pierer Mobility Group connaît parfois de gros trous d’air. Faut-il se méfier d’une baisse de forme au sein de l’écurie Tech3 ? Analyse.

 

Un pilote MotoGP en difficulté sur la tournée outre-mer

 

Pour bien comprendre le phénomène, il faut remonter au début de l’année. Pendant une demi-saison, Augusto était très bon dans son rôle ; il apprenait sereinement, sans jamais chuter, même s’il manquait de quelques résultats forts pour marquer de son empreinte cette saison 2023. L’Espagnol faisait du très bon travail, seul, en l’absence de son coéquipier Pol Espargaró.

Puis, la situation se débloqua chez Tech3, où l’on apprit sa confirmation pour 2024 après un imbroglio long de plusieurs mois. Mais depuis Misano, la situation a changé. À la 16e position, il concluait son pire week-end en MotoGP, et par ailleurs, c’était la première fois qu’il ne marquait aucun point un dimanche de course durant cet exercice. La première chute lors d’un Grand Prix intervint en Inde, avant de se rattraper avec un beau résultat au Japon (7e), dans des conditions particulières cependant.

 

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Petit temps faible pour le champion du monde Moto2 2022. Photo : Michelin Motorsport

 

Puis, deux nouveaux volumes consécutifs en Indonésie et en Australie, alors que ce pilote nous avait habitué à une très belle régularité dans la performance. À Buriram, il connut une véritable désillusion. D’abord en Q2, il ne put faire mieux que 17e sur la ligne d’arrivée, la faute, aussi, à un problème de frein dans le premier tour. Une dynamique négative est en train de se créer, pour quelqu’un qui avouait ressentir une certaine forme de frustration à l’issue du week-end thaïlandais.

 

Son problème principal

 

Ce qui est difficile dans son cas, c’est qu’il n’y a pas d’explication à sa baisse de forme générale. C’est dur à accepter, mais c’est ainsi ; il ne progresse pas beaucoup depuis le début de l’année. Certes, il prend en expérience mais on ne le voit que trop rarement « profiter » de son année rookie pour se projeter devant, oser, ne serait-ce qu’un temps. D’ailleurs, les chutes ne sont pas dommageables, car le MotoGP moderne requiert de tomber pour performer. Il y a juste à étudier les deux protagonistes du championnat pour s’en convaincre.

 

 

Mais ces 16e et 17e places à Misano et à Buriram sont plus inquiétantes car on l’imaginait passer un cap sur la GasGas au deux tiers de la saison. Comme pour Jack Miller d’ailleurs, il est très étrange qu’il ne montre pas des signes de progression dans les résultats.

 

Est-ce personnel ou global ?

 

À sa décharge, d’autres pilotes KTM peinent beaucoup ces derniers temps. Malgré de belles performances en Sprint sur la machine d’usine, « Jackass » connaît des faiblesses le dimanche, et semble carrément régresser. Nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement. Brad Binder est toujours très fort, mais de deux choses l’une. Premièrement, ce n’est pas surprenant au vu de son niveau, et encore, je pense personnellement que son talent lui aurait permis de faire encore mieux dans certaines situations. Puis, finalement, Pol Espargaró, qui ne voit plus le jour depuis la fin du Sprint en Autriche – où il fut héroïque. Un temps, on pensait Augusto menacé par son propre coéquipier revenant de blessure, mais au vu des dernières manches (six résultats blancs dont trois chutes en huit courses pour Pollycio, le tout pour quatre points), ça ne fait aucun doute ; le choix de Pierer Mobility Group concernant Pedro Acosta était cohérent, à défaut d’être optimal selon moi.

 

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Son coéquipier n’est plus une menace, loin de là. Photo : Michelin Motorsport

 

Pourquoi il faut faire attention à ce paramètre

 

En MotoGP, et plus largement chez KTM, les places coûtent cher. L’équipe KTM Red Bull Ajo en Moto3 et en Moto2 a un rendement absolument démentiel, rarement vu au plus haut niveau. Elle fournit l’équipe d’usine en talents incroyables depuis plusieurs années maintenant, qu’ils aient le temps de s’adapter à la catégorie reine, ou non.

Et face à ce qui arrive, Augusto Fernández doit progresser s’il espère garder un guidon en MotoGP pour 2025. Deniz Öncü, Celestino Vietti, José Antonio Rueda et les autres, qui peuvent accéder au plus haut niveau en moins de temps qu’il faut pour ne l’écrire. On l’a déjà étudié ensemble : le taux de renouvellement est de plus en plus élevé notamment grâce (ou à cause) de la politique de KTM. En trois ans, des pilotes peuvent passer du Moto3 au MotoGP dans l’environnement orange.

Pour s’installer durablement dans le paysage, il faut absolument qu’Augusto trouve de la performance en 2024, ce qui s’annonce difficile surtout si l’usine KTM ne lui met pas à disposition les améliorations utilisées par l’équipe officielle. Je pense à ce cadre en carbone qui se fait attendre du côté de Tech3. Il ne doit pas se concentrer sur la régularité, car il a montré qu’il pouvait tenir de bons résultats sur une période significative. Mais surtout, améliorer sa pointe de vitesse, et se rendre assez à l’aise pour créer quelques exploits dans la saison qui feront la différence. Il y a juste à regarder le cas de Fabio Di Giannantonio, qui, en deux semaines, passe de futur retraité du MotoGP à candidat au guidon Honda Repsol.

Que pensez-vous de ce pilote ? Dites-le nous en commentaires !

 

J’avais peut-être mal anticipé la chute de performance de Pol Espargaro. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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