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Depuis quatre décennies qu’il exerce ses talents dans le paddock, Guy Coulon est sans doute le plus connu des responsables techniques des teams MotoGP et, sans aucun doute le plus reconnaissable.

Outre sa chevelure quelque peu débridée, l’homme possède également nombre de caractéristiques qui le différencient de ses collègues, à commencer par le fait qu’il n’a que faire de voyager en business class ou même des simples commodités d’une chambre d’hôtel. Guy (prononcez Gaille) ne vit que pour la moto, 24/24 et 7/7 !

En toute logique, il ne voit donc aucun intérêt à quitter le paddock et dort dans un des camions du team Tech3, où il peut tranquillement penser à ses réglages du lendemain et/ou raconter à un inconnu de passage que l’arbre de sélecteur de la Honda 69 deuxième série avait une cannelure de moins mais une bague de 1,2 mm plus large…

Parce que,  autant que les MotoGP sur lesquelles il officie, ce qui passionne vraiment ce technicien dans l’âme, ce sont les vieilles “trapanelles” de compétition, dont il est par ailleurs une authentique bible. Aussi, durant la pause estivale où la plupart des membres du paddock se reposent et se ressourcent parfois aux quatre coins du monde, l’associé d’Hervé Poncharal passe son temps à Bormes-les-Mimosas le nez sur les machines confiées à Tech3 Classic puis, quand les clients sont comblés, sur ses propres motos dont il possède une collection à rendre jaloux bien des directeurs de musée, y compris au Japon…

Enfin, à quelques heures du départ pour Brno, l’éternel jeune homme s’est rendu sur le circuit d’Eyguières pour y régler trois bijoux dont il vient de finir l’assemblage. Deux magnifiques 4 temps Honda compétition-clients d’époque, (un mono 50 CR 110 8 vitesses et un sublime twin 125 CR 93), les deux étant bien sûr des double-ACT à 4 soupapes par cylindre, accompagnées par la 125 Kawasaki KR-2 (ou KA-1 ) ex-Dave Simmonds, twin 2-temps dont la carrière a commencé en 1965 jusqu’en 1971, baptisée “Yamasaki” puisque son pilote avait installé un 250 Yamaha dans la partie-cycle de cette 125.

A Eyguières, elle était évidemment équipée de son moteur d’origine et en configuration 8 vitesses alors que pour correspondre aux règles FIM, elle avait deux rapports bloqués en 1969.

Sous un soleil de plomb, Guy Coulon n’a eu de cesse de travailler à genoux (parfois casqué) et d’aligner les séries de tours au guidon des trois machines, revenant à chaque fois pour changer aiguilles et gicleurs jusqu’à ce que les engins sonnent clairs, que ce soit en mégaphones ou en pots de détentes.

Notez l’importance que le bonhomme accorde aux “accessoires”, tels le “cuir”, les bottes, les gants ou le casque presque d’époque… Et vous comprendrez alors à quoi marche Guy Coulon : à la passion de la belle mécanique, 100% pur jus ! Le reste n’a aucune importance, selon l’éternel adolescent ! De l’essence doit lui couler dans les veines… Sacré personnage !

Pourquoi le circuit d’Eyguières ?

Cette piste de 1100 mètres située près de Salon de Provence et gérée par Laurent Fellon est homologuée jusqu’à 500 cm3 par la FFM et est soumise à une limitation de décibels… beaucoup moins stricte que partout ailleurs ! On peut même la louer pour la journée à prix abordable auprès de l’école ZF Grand Prix.

 

 

 

 

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