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La conférence tenue à l’issue du Grand Prix d’Autriche MotoGP sur le circuit du Red Bull Ring a accueilli Andrea Dovizioso, Marc Márquez et Fabio Quartararo.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Marc Márquez, sans la moindre interprétation journalistique.


Marc, vous avez toujours 58 points d’avance au championnat, mais avez-vous été surpris par la combativité Andrea et en particulier par sa manœuvre au dernier virage ?

Marc Márquez : « oui, c’était une belle bagarre car nous nous respectons l’un l’autre. Il y a seulement eu un petit contact dans le dernier virage mais cela fait partie de la compétition et c’est quelque chose que j’aime. Mais pour parler franchement, nous avons commis une erreur car nous n’avons pas parfaitement compris les conditions du jour concernant le pneu arrière. Mais Dovi fait très belle course et j’avais déjà vérifié à 6 ou 7 tours de la fin qu’il jouait avec moi : il fermait parfois les gaz dans la ligne droite. Il avait beaucoup plus d’adhérence en sortie de virage. J’étais plus fort au freinage mais c’est là où vous prenez beaucoup de risques. Je me suis alors dit « OK, on va essayer mais en restant sous la limite et on ne va rien faire de fou ». C’est pour cette raison que j’ai entamé le dernier tour en tête, pour essayer de défendre car je n’étais pas en mesure d’attaquer. Mais même comme ça, j’avais une petite chance de gagner la course et je l’ai tentée, mais ce n’était pas possible. Le plus important est que nous avons souffert mais nous avons terminé ensemble avec Dovi dans le dernier tour. C’est le plus important pour le championnat ».

On vous a vu rétrograder dans le premier tour à la 4e ou 5e place, ce qui est plutôt inhabituel, puis ne rien lâcher contre Dovi au freinage du virage 3…

« Oui ! Dès que je suis sorti du premier virage, je me suis aperçu que l’adhérence n’était pas là. Je savais alors que Dovizioso était avec le pneu tendre et il m’a tout de suite doublé dans la ligne droite, mais nous sommes arrivés ensemble au freinage du virage et je me suis dit « je vais freiner quand il va freiner ». J’ai vu que c’était tard mais je me suis dit « OK, on va élargir tous les deux » (rires). Voilà la principale raison. J’ai pu rester à l’intérieur mais j’ai ensuite subi un gros wheelie à la sortie et j’ai perdu l’avant jusqu’au milieu de la ligne droite. J’ai perdu beaucoup de positions mais je suis bien revenu. J’ai attaqué à la mi-course mais le pneu arrière n’était pas là et on a commencé à se doubler et à jouer. Mais il avait une meilleure vitesse aujourd’hui ».

Vous dîtes que vous n’aviez pas le pneu arrière pour attaquer. Aviez-vous également un problème de surchauffe avec l’avant ?

« Non, le pneu avant était OK : c’est celui qui m’a permis de survivre durant cette course et d’avoir cette petite chance. Parfois, avec les pneus Michelin, ils fonctionnent très bien mais ils sont très similaires et il est parfois difficile de comprendre. Un tout petit changement de température et cela change le choix pour l’arrière. Par exemple, Dovi était avec un médium à Brno alors que j’étais avec un tendre, et j’ai eu un meilleur rythme sur la fin et j’ai pu m’échapper. Aujourd’hui, c’était l’opposé j’étais avec le médium et il était avec le tendre, et à nouveau le tendre est apparu plus fort que le médium à la fin. C’est donc quelque chose d’important à savoir pour le futur ».

Pouvez-vous nous parler un peu davantage de ce qui s’est passé au 3e virage du premier tour cela a un peu compromis aux chances ? Le Red Bull Ring est le seul circuit où vous n’avez pas gagné. Cela vous a-t-il motivé davantage aujourd’hui ?

« Bien sûr, ma mentalité est une mentalité de gagnant, et à chaque week-end mon objectif est d’essayer de gagner. Nous avons travaillé très très dur ce week-end car nous savions qu’il s’agissait d’un des meilleurs circuits pour Dovi. Nous avons essayé jusqu’au bout, et j’ai déjà appris il y a quelques années que si vous remportez le championnat en fin de saison, personne ne se souviendra de cette course jusqu’à l’année prochaine quand nous reviendrons ici ».

Cette course a été bien plus rapide que celle de l’année dernière. Pourquoi ?

« À cause des pneus. Pour moi, Michelin a changé les pneus, la carcasse des pneus, et cela fonctionnait mieux. Les températures étaient également plus fraîches. L’adhérence était faible mais même dans ces conditions les motos étaient plus rapides ».

Vous avez utilisé votre nouveau châssis durant la course. Pourquoi ?

« Nous l’avions essayé vendredi et le feeling était meilleur. C’est pour cette raison que nous l’avons utilisé : son potentiel était meilleur sur cette piste. Mais maintenant, peut-être que nous le comparerons à nouveaux à Silverstone car le châssis habituel a également des aspects très positifs. Mais c’était parce que nous avions vu des côtés positifs le vendredi ».

Vous attendiez-vous à la manœuvre de Dovizioso dans le dernier virage où cela a-t-il été une surprise ?

« Je m’attendais à ce qu’il le fasse là ou à celui d’avant, mais j’avais déjà entendu qu’il y était très proche. Je me suis dit que si je rentrais dans le dernier virage trop vite, il me doublerait avant la ligne d’arrivée car je n’avais pas de motricité et je devais conserver de la vitesse de passage. J’ai essayé de faire quelque chose entre les deux, et quand il m’a doublé, j’ai pensé que je pourrais freiner la moto et repasser à l’intérieur comme il avait fait il y a 2 ans. Mais ma protection de levier de frein s’est accrochée à son cuir ou à une partie de sa moto, et je suis alors parti au large avec lui car ma moto suivait la sienne. J’ai pensé que j’allais chuter mais heureusement la protection s’est cassée et j’ai alors pu bien freiner la moto sans chuter. Voilà, dans ce petit contact la protection du levier de frein s’est accrochée quelque part sur sa moto ».

Il faisait beaucoup plus frais aujourd’hui. Comment cela a-t-il affecté les performances de votre moto et de vos pneus ?

« Je suis d’accord avec Dovi. Hier, en FP4, le pneu médium fonctionnait mieux que le tendre. Aujourd’hui, nous avons d’abord pensé travailler avec le tendre mais nous avons finalement décidé de prendre le médium car les températures commençaient à s’élever un peu. Nous pensions que le médium allait mieux fonctionner dans les derniers tours mais cela a été complètement l’opposé. C’est pour ça que le principal problème en course a été le choix du pneu arrière, mais cela ne veut pas dire que Dovi n’était pas plus rapide que nous, et il a fait une course incroyable ».

En même temps que votre nouveau cadre, vous avez utilisé une nouvelle aérodynamique ainsi que le spoiler sous le bras oscillant. Pouvez-vous brièvement nous en décrire les avantages ?

« Oui. La « cuillère » est là pour donner de l’appui durant le freinage. Cela a été d’une petite aide. Les nouveaux éléments aérodynamiques sont là juste pour contrer le wheelie, et cela a été une autre petite aide. C’est pour cela que nous avons pu rester avec Dovi. Concernant le châssis, nous avions encore quelques doutes mais dès le vendredi il a été très bien car il a des points très positifs. Il a aussi des points faibles mais sur ce circuit, le positif l’a emporté sur le négatif ».

Qu’avez-vous vérifié à propos de la Ducati quand vous en étiez très proche ?

« Non, c’était au moment où il jouait avec moi dans la ligne droite (rires). Il coupait les gaz et je me demandais ce qu’il se passait : est-ce qu’il avait un problème sur la moto ou autre chose ? (Rires). Mais j’ai alors tout de suite réalisé qu’il fermait simplement les gaz conformément à la stratégie qu’il utilisait. Oui, son allure était meilleure aujourd’hui, mais même comme ça, le plus important pour moi est que quand nous souffrons, nous sommes capables de terminer à 2 dixièmes de la victoire. Et quand nous avons un feeling fort, nous pouvons nous échapper. C’est la meilleure façon de se battre pour le championnat ».

 

Classement Grand Prix d’Autriche MotoGP :

Crédit classement et photo de couverture : MotoGP.com

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