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Quatre marques, dix équipes. dix-sept pilotes. Voilà ce que le championnat du monde MotoGP 2011 avait à proposer. Ces chiffres sont ridiculement bas, même en comparaison de la situation actuelle – grille à 22 pilotes -. La raison, toujours la même. L’argent. Introduits en 2007 pour remplacer les 990cc, les 800cc ne convenaient à personne. Cette cylindrée assez étrange, en plus d’être brutale et difficile à mettre au point, coûtait extrêmement cher à fabriquer.

Ainsi, à l’époque, Honda, Yamaha, Ducati et Suzuki sont les seuls en mesure de concevoir des MotoGP. Les privés ne peuvent plus s’imposer, tant la place de l’argent est importante. La dernière victoire d’un team satellite remonte à Estoril 2006, lorsque Toni Elias vint à bout de Valentino Rossi pour deux millièmes de secondes.

Pour la Dorna, la situation n’est pas viable. Le spectacle en pâtit terriblement; il est nécessaire de réagir. Ainsi, 2012 verra l’apparition de nouveaux ‘prototypes’ sur la grille. Les CRT. L’introduction d’une nouvelle « catégorie dans la catégorie » pose les fondations du grand changement prit par les instances, aboutissant en 2016 avec l’introduction de l’E.C.U unique.

L’ère des CRT (renommés Open à partir de 2013) ne dura que quatre saisons, mais quelles saisons. Il est l’heure de se pencher sur le cas de ces machines moins puissantes, mais qui marquèrent à leur manière l’histoire récente des Grands Prix.

Le principe des « Claiming Rule Team » est finalement assez complexe, mais nous allons le résumer le plus simplement possible. Des écuries, privées uniquement, pourront adapter un moteur de série ou dérivé de 1000cc, tout en l’introduisant dans un châssis libre. Ces équipes doivent acheter un moteur pour 15 000 €, ou 20 000 € transmission incluse. Elles bénéficieront par le fait d’avantages (carburant supplémentaire et 12 moteurs contre 6 pour les usines et satellites).

Le but est simple : attirer des moteurs de Superbike en MotoGP, afin de remplir la grille. Le pari est réussi puisque les écuries se bousculent au portillon au moment des inscription. Au total, ce ne sont pas moins de neuf escouades supplémentaires qui prendront le départ au Qatar, début 2012.

Michele Pirro, lors du Grand Prix d’Australie 2012, sur une FTR-Honda du team San Carlo Gresini. Photo : Andrew Napier

Parmi eux, on retrouve bon nombre de noms connus : Suter, FTR, IodaRacing et même Aprilia, par l’intermédiaire d’ART. De nouveaux moteurs fleurissent également, puisque Aprilia, Kawasaki et même BMW sont de la partie.

Chez Came IodaRacing Project (Ioda/Aprilia), un italien du nom de Danilo Petrucci fait son apparition. En effet, c’est ici, au fin fond de la grille MotoGP, que l’ex officiel Ducati débuta sa carrière au plus haut niveau.

Des noms d’équipes comme Gresini, Avintia Blusens (Esponsorama) ou Aspar donnent du crédit à la catégorie. D’ailleurs, sur le papier, Power Electronics Aspar (ART/Aprilia) semble plus fort. Ils s’offrent les services de notre Randy de Puniet national ainsi que d’Aleix Espargaró. Un titre de « meilleur pilote CRT » sera même décerné en fin de saison. Que la bataille commence !

Dès le début de saison, le duo Aspar mène la danse. Espargaró, rapide quoi qu’il arrive, tire le meilleur de la moto, qui rend pourtant des dizaines de chevaux. Il se classe en 12e place au général, comptant pour meilleur résultat une 8e place, acquise en Malaisie. De Puniet, juste derrière, ne fait pas pâle figure.


Une année prometteuse, qui laisse entrevoir de grandes choses. La suite demain à la même heure !

 

Photo de couverture : Andrew Napier

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