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Norton est une marque mythique, que tout fan de moto qui se respecte connaît. Cependant, il faut bien l’avouer : Le nom légendaire n’est plus, de nos jours, aussi flamboyant qu’auparavant. Le championnat du monde de vitesse moto, créé en 1949, vit l’expansion et la consécration de la marque. Pendant vingt années, la technologie britannique imposa le respect au plus haut niveau, un exploit rarissime. Vous l’aurez compris, une rétrospective complète s’impose.

Pour ce faire, nous devons remonter la trotteuse et se rendre au XIXe siècle : Oui, Norton est une vieille enseigne, ce n’est rien de le dire. C’est en 1898 que James Lansdowne Norton fonde son entreprise, basée à Wolverhampton. Après quelques années passées à fabriquer de la pièce de rechange, il se lance dans la création de châssis de motocyclettes légères.

Nous sommes en 1902, soit quelques décennies seulement après l’invention du moteur thermique. Ainsi, la fabrication de moteurs en est à ses balbutiements. Les français, rodés, sont choisis par la firme. Norton achète des moteurs à Peugeot et démarre ainsi la production.

Très rapidement, la compétition devient une priorité. En 1907, Harry Rembrandt Fowler remporte le tout premier Tourist Trophy de l’histoire, catégorie bicylindre, au guidon d’une Norton-Peugeot de cinq chevaux. Un an plus tard, les britanniques décident de fabriquer leurs propres moulins au vu du succès.

Après un bond dans le temps, nous voici en 1929. Norton accumule les succès sur l’île de Man, et se spécialise au fur et à mesure dans la construction de moteurs. Ne vous y trompez pas, les cadres restent performants dans le même temps. Une idée germe dans les esprits des ingénieurs, Joe Craig en tête. Ce genre d’idée qui révolutionne le monde.

Un modèle de 1937. Photo : Lars-Göran Lindgren Sweden


Les plans d’un engin à simple arbre à cames en tête se dessinent. Le but est simple : Remporter le Tourist Trophy. Sept années plus tard, une moto qui va bouleverser l’histoire se présente au départ du TT.

La mythique « Manx » est née. Certes, elle se perfectionnera au fil des années, pour devenir une machine monocylindre dotée d’un complexe système d’entraînement des arbres à cames. « Manx » se traduit par « Mannois » en français, soit le gentilé et la deuxième langue officielle de l’île. Cela montre l’attachement à la compétition et aux traditions. Un nom fort, pour une histoire folle.

La Seconde Guerre mondiale met le travail entre parenthèses. La Manx et sa technologie est soigneusement préservée, et renaît un an après la signature de l’armistice. À l’entame du premier championnat du monde, Norton montre les crocs. La saison, longue de six épreuves, s’ouvre avec le Tourist Trophy.

Artie Bell, au guidon d’une Norton lors du premier TT Assen de l’histoire. Photo : Daan Noske / ANEFO

Quelle meilleure place pour faire briller la Manx ? Le britannique Harold Daniell s’impose à l’occasion de la toute première course mondiale 500cc de l’histoire, au guidon d’une Norton. Cependant, la fête est de courte durée.

Il faut rappeler que la firme aligne des machines déjà vieillissantes, a contrario de Gilera et AJS, largement favorites. Leslie Graham, au guidon d’une AJS « Porcupine » ou (porc-épic en français) remporte le championnat. En 350cc, rien de fulgurant non plus. En revanche, Eric Olvier accompagné de Denis Jenkinson triomphent en side-car, épaulés par Norton. Un lot de consolation qui n’est pas à négliger.

Oliver remportera quatre autres titres par la suite grâce à la technologie britannique. Les hostilités sont lancées, et le rendez-vous est donné pour 1950. Retrouvez-nous demain, même heure, pour la suite de cette rétrospective.