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Pour obtenir sa victoire devant la Cour d’Appel de la FIM, Luigi Dall’Igna a dû expliciter devant les plaignants, c’est à dire Aprilia, Honda, Suzuki et KTM, ce qu’engendrait réellement le spoiler fixé sous le bras oscillant des Ducati GP19.

Mais pour cela, les affirmations ne suffisaient pas : Il fallait des preuves !

Celles-ci ont été dévoilées à la FIM, mais aussi à la concurrence présente à l’audience, sous la meilleure forme possible, à savoir des résultats numériques, et c’est assurément parce que ces résultats sont maintenant en possession de ses adversaires que le patron de Ducati Corse les a rendus publiques vendredi, lors d’une conférence de presse tenue dans l’hospitality Ducati à Termas de Rio Hondo.

Gigi Dall’Igna« Cela fonctionne bien pour amener un peu d’air sur le pneu arrière, et les résultats de nos tests, au Qatar avant la course, sont que nous pouvons réduire la température du pneu d’environ 7 degrés en moyenne. C’est, de l’avis de Ducati, un résultat important en termes de performances de la moto. »

L’appui n’est pas nul mais reste un effet secondaire quasiment négligeable, surtout si on le compare à la quarantaine de kilos d’appui engendré par les ailerons des Ducati en 2016…

« Le becquet que Yamaha a utilisé à la fin de l’année dernière avait également bien cet effet secondaire. Dans notre cas, je pense que nous pouvons vous dire que nous avons plus ou moins 3 ou 4 Newtons à 180 km/h, soit plus ou moins 300 grammes. Ducati a eu cette idée en copiant Yamaha. Parce que Yamaha a utilisé un système comme celui-ci à Valence, et peut-être aussi avant lors de certains essais, mais à coup sûr lors de la course à Valence. Ducati a donc eu cette idée de regarder ce qu’un de nos concurrents faisait. Je pense que les autres vont nous copier. »

« Honnêtement, nous n’avions effectué aucun test en soufflerie avec le système, car notre objectif n’était pas l’appui exercé par le dispositif. C’était uniquement l’effet thermique sur le pneu arrière. Nous avons donc produit nos résultats issus des tests, lors du test au Qatar, avec les essais appropriés sur la moto de course ainsi que nos simulations en termes de coefficient d’échange thermique avec le pneu arrière. »

L’ingénieur italien déplore évidemment cette affaire, ainsi que la réticence des autres constructeurs à développer l’aérodynamique des motos…

« Ducati Corse ne consacre que 1% de son budget à l’aérodynamique. Donc, si nous y réduisons quelque chose, cela est ridicule par rapport aux autres coûts du MotoGP. Pour l’avocat et tout ce qui s’est passé à la Cour d’appel, nous avons passé environ cinq jours dans la soufflerie. En 2018, nous avons développé le carénage de notre MotoGP avec dix jours de soufflerie. Donc, 50% du budget de la soufflerie aérodynamique a été épuisé uniquement pour la Cour d’appel. Je pense que le coût de l’appel est trop bon marché. 1300 € pour l’appel et 600 € pour la protestation. Je pense donc que ce n’est rien si vous le comparez au coût total engendré par un passage devant la Cour d’appel. »

Quant à Aprilia, principal initiateur de cet appel…

« Honnêtement, je ne suis pas sûr qu’ils aient présenté quelque chose au directeur technique. Je pense qu’ils n’ont envoyé qu’un courrier électronique au directeur technique pour savoir s’ils devaient homologuer le déflecteur d’eau comme celui que Yamaha a utilisé à Valence. Mais je n’ai pas vu de pièces. Mais vous devez en parler à Aprilia et au directeur technique. J’ai lu quelque chose pendant l’audience, et j’ai donc mon idée, mais je ne peux pas tout vous dire, car ce n’est pas sur le compte-rendu de l’audience. »

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