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Jusqu’à présent exemptés de contrôle technique, les deux et trois-roues motorisés seront bientôt logés à la même enseigne que les voitures. En effet, la commission des transports et du tourisme du Parlement Européen a voté un projet de résolution en faveur de cette mesure, qui pourrait rendre le contrôle technique obligatoire en 2022 pour ces véhicules.

L’année dernière, il semblait inéluctable que la France n’allait pas échapper au contrôle technique obligatoire pour les motos et scooters. Le but de cette mesure est simple : réduire le nombre d’accidents de la route. En effet, selon les chiffres publiés par la Commission Européenne, environ 22.800 personnes sont mortes et quelque 135.000 ont été gravement blessées sur les routes européennes en 2019 (23% de moins qu’en 2010).

Malgré la baisse des accidents mortels, le Parlement Européen veut à tout prix réduire le nombre de morts sur les routes. Les députés européens estiment que les motocyclistes sont des usagers vulnérables de la route. Ainsi, le « nombre de décès parmi eux diminue le plus lentement parmi tous les utilisateurs de véhicules dans l’Union européenne. » En 2012 et 2017, celui-ci avait déjà essayé d’instaurer le contrôle technique obligatoire pour les deux roues et trois-roues, mais sans succès. C’est désormais chose faite, puisque le projet de résolution a été adopté le 25 février dernier, à 48 voix pour et une voix contre.

« Cette harmonisation à l’échelle européenne va permettre de rendre la route plus sûre », s’est félicité le rapporteur de la commission Benoit Lutgen.

Il faudra encore attendre quelques mois avant que certains centres de contrôle technique s’équipent avec le matériel nécessaire pour faire passer les tests aux motos : l’entrée en vigueur de cette réforme ne devrait pas avoir lieu avant le 1er janvier 2022. Le contrôle technique devra probablement être effectué tous les deux ans, et devrait également être obligatoire lors de la revente d’un deux-roues, trois-roues ou d’un quad.

 

 

Des associations telles que la FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) essayent tant bien que mal de lutter contre ce contrôle technique obligatoire, qu’ils jugent comme étant une « taxe supplémentaire sans intérêt pour la sécurité ». En effet, selon l’association, moins de 1% des accidents de motos sont dus à des problèmes techniques.

La FFMC a également mis en lumière un souci de rentabilité de cette mesure. Pour eux, l’investissement des centres de contrôle technique dans du matériel adapté ne serait pas rentabilisé avant longtemps, à moins de faire payer les contrôles au prix fort. De plus certains motards pourraient être obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour passer ces contrôles si tous les centres ne s’équipent pas avec le matériel adapté.