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Tous les Européens sont distraits sur la route et avouent quitter la route des yeux même à grande vitesse, et perdre leur concentration au volant. C’est ce qui ressort de la douzième édition du « Baromètre de la conduite responsable » signé par la Fondation Vinci Autoroutes, créé par Ipsos, auprès d’un échantillon de 12 400 personnes résidant dans 11 pays européens. Déconcertant, mais pas inattendu.

L’étude a révélé que la distraction est la principale menace pour la sécurité routière : 82% des personnes interrogées ont admis avoir regardé loin de la route pendant plus de deux secondes (ce qui à 130 km/h équivaut à au moins 72 mètres en roulant à l’aveugle). En France, ce nombre a grimpé jusqu’à 84% des conducteurs avec cet aveu alarmant. Mais ce n’est pas tout, car 53% ont avoué porter parfois peu d’attention à la conduite et laisser vagabonder leur esprit. 75% des personnes interrogées ont confirmé utiliser leur smartphone au volant, et 12% avoir déjà eu ou risqué d’avoir un accident à cause du téléphone.

La Fondation Vinci s’est penchée sur les automobilistes français, car de janvier à aujourd’hui pas moins de quatre gendarmes sont décédés dans l’exercice de leur fonction sur les autoroutes, et la moyenne des accidents impliquant des véhicules d’urgence est de deux par semaine.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne montre pas l’exemple : 61% des automobilistes avouent utiliser le téléphone au volant pour téléphoner (7% de plus qu’en 2018), la plupart (55%) le font avec un système Bluetooth, mais un bon 20% le tient à la main. 31% des Français de l’échantillon utilisent leur smartphone pour lire ou envoyer des messages (pas de grande surprise, plus de la moitié ont moins de 35 ans) et 11% l’utilisent pour assister à des réunions à distance. Le chiffre le plus surprenant est cependant que 8% des Français interrogés avouent utiliser leur smartphone pour regarder des films ou des vidéos en conduisant !

 

 

Un autre facteur sur lequel Vinci a enquêté est celui de la somnolence : 42 % de l’échantillon européen admettent conduire même lorsqu’ils sont très fatigués et 39% pensent le faire aussi bien qu’en étant reposés. 42% préfèrent continuer à conduire sans arrêt lors de longs trajets et 14% reconnaissent avoir eu ou risqué d’avoir un accident dû à la fatigue au volant.

Cependant, 97 % de l’échantillon estiment bien conduire, la moitié admet avoir insulté les autres conducteurs et 84 % avoir peur des comportements agressifs de la part des autres conducteurs. 22% ont révélé avoir tendance à sortir du véhicule pour s’expliquer en cas d’incompréhension sur la route.

La Fondation Vinci a constaté qu’un pourcentage trop élevé d’automobilistes se comportent de manière incorrecte et potentiellement à risque sur la route. Notamment, 60 % ne respectent pas la distance de sécurité, 53 % oublient de mettre le clignotant pour dépasser ou changer de direction, 52 % circuler dans la voie du milieu sur autoroute quand celle de droite est libre.

 

 

Bernadette Moreau, déléguée régionale de la Fondation, conclut : « Attirés par les sollicitations extérieures et faussement rassurés par les équipements connectés, les conducteurs oublient une règle fondamentale : en conduisant, il faut surveiller la route et être pleinement attentif à l’environnement routier afin de réagir à tout moment face à un événement inattendu. Ce besoin est absolument incompatible avec une perte d’attention due aux conversations téléphoniques, à la fatigue ou aux distractions qui font détourner le regard de la route ».

Les accidents et les presqu’accidents liés à l’utilisation du smartphone pourraient être l’un des meilleurs baromètres du comportement du conducteur – et apparemment, les rédacteurs de l’enquête de Vinci le pensaient également. En 2022, l’enquête a révélé que 12 % des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà eu ou évité de justesse un accident qui, selon elles, pourrait être imputé à l’utilisation du téléphone mobile.