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Malgré une opposition ferme de la FEMA – la Fédération des Associations Européennes de Motocyclistes – la règlementation adoptée par le Parlement européen et publiée mercredi au Journal Officiel prévoit que tout nouveau modèle de véhicule particulier ou commercial vendu dans l’Union Européenne soit équipé d’un régulateur de vitesse d’ici juillet 2022 pour être homologué. Et d’ici juillet 2024, tous les véhicules commercialisés dans l’Union Européenne devront être équipés d’un système ISA.

Le système d’adaptation intelligente de la vitesse (ISA) est un dispositif de sécurité qui agit comme un régulateur et un limiteur de vitesse, réduisant automatiquement la vitesse d’un véhicule. Les spécifications exigent un système d’avertissement (visible et/ou sonore) ou une fonction de limitation de vitesse empêchant l’excès de vitesse en décélérant automatiquement, mais le conducteur pourra toujours passer outre en exerçant une pression plus forte sur la pédale d’accélérateur. Selon l’Union Européenne, cette technologie pourrait permettre de réduire les accidents de 30 % et les décès de 20 %.

Pour connaître la limitation de vitesse en vigueur sur le tronçon en question, l’Union Européenne disposait de deux pistes principales : la vision par ordinateur, ou la localisation directe. La première consiste à faire “lire” les panneaux à l’aide d’une caméra embarquée et d’un système de reconnaissance d’image. La seconde consiste tout simplement à extraire la position via GPS, puis à extraire la vitesse maximale en ce point d’une base de données. Les deux méthodes comportent leurs avantages, mais aussi leurs inconvénients. l’UE a donc choisi de miser sur une solution hybride développée par TomTom sous le nom Virtual Horizon.

Une fois la vitesse réglementaire confirmée, le système la comparera en permanence à la vitesse du véhicule. Si cette limite est dépassée, le système va agir automatiquement afin de mettre fin à l’excès de vitesse. Dans un premier temps, il s’agira d’un simple système d’alerte comme il en existe déjà dans de nombreux véhicules. Il pourrait par exemple s’agir d’une tonalité et d’un voyant sur le tableau de bord.

Mais la partie qui fait le plus débat arrive ensuite : le texte de loi ouvre également la porte à un système de contrôle de la vitesse. Si l’utilisateur ne lève pas le pied après quelques secondes d’excès, l’ISA pourra agir de lui-même. Le texte officiel précise que la pédale pourrait devenir progressivement plus dure à enfoncer : une façon d’empêcher les excès par inadvertance, ou de dissuader ceux qui voudraient le faire de manière intentionnelle.

Ce système sera ainsi suspendu si le conducteur accélère encore davantage, par exemple lors d’un dépassement. Il cessera aussi de fonctionner si l’utilisateur relâche entièrement l’accélérateur, ou si un système de freinage d’urgence est activé. Il sera aussi possible de désactiver l’ensemble du système au démarrage. Le conducteur reste donc maître à bord en toutes circonstances, ce qui est notamment crucial dans des situations d’urgence.