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L’avancée de la réglementation anti-pollution a entraîné avec elle la fin générale des gros moteurs, au grand dam de nombreux passionnés. Mais Yamaha veut trouver une chance pour sa survie. A l’occasion de la dernière manche du championnat Super Taikyu à Okayama, la marque aux diapasons a présenté un prototype de V8 propulsé directement à l’hydrogène au lieu de l’essence, et qui n’émet que de l’eau à l’échappement.

Une vidéo de la chaîne YouTube LoveCars TV ! révèle le look et certaines des spécifications de ce bloc. Il est basé sur le Toyota 2UR que Lexus utilise dans le coupé RC-F, a une cylindrée de cinq litres et peut délivrer jusqu’à 442 chevaux à 6 800 trs/min, et est modifié de manière pratique pour s’adapter aux caractéristiques de fonctionnement de la combustion de l’hydrogène.

Les changements les plus évidents dans cet aspect sont les nouveaux injecteurs, conduites de carburant ou sièges de soupape. Cependant, la modification qui le différencie véritablement du V8 à essence concerne le travail méticuleux réalisé sur les collecteurs d’échappement. Ceux-ci ont la même longueur pour tous les conduits qui sortent des deux culasses, ce qui fait que l’eau expulsée parcourt la même distance de chacun des cylindres et avec la même vitesse. De cette façon, il parvient à extraire le maximum de puissance possible.

Cette configuration acoustique liée à la longueur de l’échappement parvient également à améliorer le couple à bas régime, ainsi que la vitesse de réponse du moteur à bas régime. De plus, ce moteur peut fonctionner avec un mélange pauvre – c’est-à-dire avec un faible niveau de carburant par rapport à celui de l’air – grâce à la forte volatilité de l’hydrogène, un atout qui permet d’obtenir une courbe de couple presque plate, celui-ci étant constant dans la plage de 500 Newton mètres de 2 000 à près de 6 500 trs/min !

 

 

Yamaha, pour sa part, n’est pas étranger au développement de moteurs pour véhicules bien qu’il s’agisse d’une marque plus dédiée aux deux-roues. Sans surprise, la marque au diapason était chargée de développer la mécanique de la Toyota 2000 GT à partir de 1967, considérée comme la première supercar japonaise et désormais vendue à un prix exorbitant. Sans aller jusque-là, ils étaient également chargés de peaufiner le magnifique moteur V10 de la Lexus LFA, qui pourrait toutefois faire son retour tant en format électrique qu’avec le moteur V8 précité en développement.

Ce moteur s’inscrit dans la continuité de l’accord que Yamaha a signé avec Toyota, Mazda, Subaru et Kawasaki pour promouvoir la compétition utilisant les énergies alternatives. Dès lors, il ne serait pas étrange de la retrouver à l’avenir dans un prototype du championnat japonais Super GT ou même sous le capot d’une hypercar.

Mais pour cela ils doivent d’abord trouver un moyen de pallier les inconvénients actuels de ce type de moteur, comme le stockage encombrant d’hydrogène ou le moindre rendement de cette combustion par rapport à la pile à combustible.