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Dans le très riche programme que propose la Sunday Ride Classic les 11 et 12 juin figure une exceptionnelle exposition des motos françaises de Grand Prix.

Évidemment, la Mistral M610 construite par l’équipe Tech3 y tiendra une place de choix, d’autant que son créateur, Guy Coulon, sera présent sur l’événement pour partager son savoir et sa passion.

Seulement, pour l’avoir vécu à maintes reprises, nous savons déjà que l’homme sera extrêmement sollicité par le public qui trouve là une occasion unique d’approcher, de saluer voire de converser avec les professionnels de la compétition. Nous avons donc pris les devants et demandé à Guy Coulon de nous narrer l’histoire de la Mistral M610, ce qu’il a bien voulu faire avec sa gentillesse et son franc-parler habituel…


Guy Coulon : « Au début de 2009, il a été décidé qu’il y aurait les Moto2 en 2011 et qu’en 2010 chaque équipe pourrait faire une wild card ou deux, mélangée avec les 250cc. C’était l’idée. Donc au printemps, on a attaqué le dessin avec l’équipe MotoGP, à temps perdu, en se disant qu’on allait faire une wild card ou deux en 2010.pour juger l’affaire. Au début, on avait donc neuf mois devant nous pour faire un prototype, le tester pendant l’hiver, fignoler un peu et faire nos wild card la saison suivante. Mais finalement, trois mois plus tard, à la fin du printemps, ils ont dit « les deux et demie c’est fini, l’année prochaine c’est Moto2 ! « . Donc là, à six mois de l’échéance, on se retrouve évidemment à toujours faire le prototype, mais il faut aussi faire assez de motos pour faire rouler deux pilotes, il faut trouver un camion, il faut trouver équipe, l’infrastructure et tout le bazar ! C’était carrément la panique ! En plus, personne n’avait de base dans quoi que ce soit, ni même une idée du moteur : on savait que ça serait le Honda mais on nous l’avait annoncé avec 150 chevaux. Alors heureusement, personne n’y croyait vraiment mais on est parti sur ces bases là pour le concept de la moto, car tu es bien obligé de partir sur un truc: s’il y a tant de puissance, on fait un bras oscillant de cette longueur là.  Après, en fonction de ça, ça va nous déterminer l’empattement et l’empattement va déterminer le centre de gravité, Donc la base géométrique de la moto part de la puissance, en passant par les étapes que j’ai décrites dans l’ordre : Longueur du bras, empattement, centre de gravité.

Il n’y avait pas de constructeurs qui avaient déjà fait des motos, et c’est pour ça qu’on s’est retrouvé la première année avec 13 constructeurs pour une trentaine de pilotes. Un peu tout le monde avait fait son truc puisque personne n’avait l’avantage. Donc là, il a fallu se bouger le cul, surtout qu’on faisait ça à temps perdu avec l’équipe MotoGP. Heureusement, cette année-là, il n’y avait pas d’essais le vendredi matin : il n’y avait que trois séances et pas d’essais le vendredi matin, donc quand on était sur place, tous les vendredis matin on travaillait le concept sur l’ordinateur. En tout cas, les délais ont été tenus et on a roulé dernière semaine de novembre/première semaine de décembre. »

À l’époque, il avait été écrit que la Mistral était une Yamaha M1 en plus petit…
« Pas du tout !. Pas du tout ! Forcément, les gens ont dû se dire « ils ont pompé sur la Yam« . Mais comme je te l’ai expliqué précédemment, il y avait beaucoup moins de chevaux que dans une MotoGP, d’autant plus que quand on a eu les moteurs, on avait au mieux 121 chevaux. Donc là, aussitôt, panique chez tout le monde ! Tout le monde a raccourci le bras oscillant, etc. Il a fallu tout redéfinir, le mieux et le plus vite possible. En fait, à cause de ça, on a fait trois types de châssis en cours de saison 2010 et autant de types de bras, pour se réajuster au plus vite à la très faible puissance. »

On se souvient de chiffres assez impressionnants concernant l’usinage des éléments dans la masse…
« Oui, on partait d’environ 300 kg d’aluminium pour faire le cadre et le bras complet. A la fin, le cadre pesait 8,5 kg, et le bras 4,2 kg. »

L’usinage était réalisé par une entreprise française en Haute-Savoie…
« Pour l’usinage oui, par contre à cette époque là, les deux premières années, on assemblait et on soudait tout nous-mêmes. »

Vous deviez aussi faire vos réservoirs, vos carénages, etc.…
« On fabriquait les réservoirs, on a fait les modèles de carénage et on a même fait les protos de carénage, tout. Un gros travail. »

A suivre… (oui, on est sadique !)

Sunday Ride Classic
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Florian Marino pour le premier roulage à Lédenon (1/12/2009)…

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