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Champion du Monde d’endurance en 2004, 2014 et 2017, le GMT94 est une des principales équipes françaises qui font briller les couleurs tricolores tout autour du globe depuis 1989. Début 2018, Christophe Guyot se lançait en Championnat du Monde Supersport avec une R6 pilotée par Mike di Meglio, rapidement remplacé par Corentin Perolari.

Ce jeune pilote, né le 12 avril 1998 à Pont-Saint-Esprit et formé par Laurent Fellon, terminait les 3 dernières courses de 2018 (Magny-Cours, Argentine, Qatar) aux 6e, 5e et 6e places. Ce n’était pourtant pas la première tentative du GMT 94 en mondial Supersport, car il y fit courir en 2006 Sébastien Gimbert et David Checa. Cela valut au paddock Superbike d’être honoré de la visite de son frère Carlos, alors pilote Honda en MotoGP, et futur Champion du Monde Superbike en 2011, le dernier à avoir décroché le titre suprême sur Ducati.

Après donc un parcours honorable pour son retour dans la discipline, le team du Val-de-Marne passe au rythme supérieur en engageant deux motos pour Jules Cluzel et Corentin Pérolari, et en visant le titre. Beaucoup de choses ont changé, comme nous l’explique ici Christophe Guyot.

Quelle est l’évolution de ta position par rapport à Yamaha entre cette année et l’an prochain ?

« Nous retrouvons en fait un statut identique à celui que nous avions en endurance. C’est un statut particulier dans lequel on est considéré comme officiel parce que nous sommes soutenus par Yamaha, mais en même temps indépendants parce que nos motos sont préparées dans notre atelier. Nos mécaniciens sont ceux du GMT94. Tout est réalisé chez nous.

« Toutefois, par rapport à l’endurance, il y aura un atout supplémentaire : il y aura une collaboration avec Yamaha au sujet des moteurs. Nous travaillons l’électronique et les moteurs en concertation avec Yamaha. »

On dit qu’un team manager préfère souvent associer un pilote d’expérience à un jeune espoir. Dans ton cas, Jules Cluzel a 30 ans et Corentin Pérolari 20. Donc ça correspond à peu près à une solution idéale ?

« Bien évidement, car nous associons ainsi l’expérience à la jeunesse. Un élément qui a beaucoup joué pour la construction de cette équipe, c’est la complicité qui a uni Jules Cluzel et Corentin dès la fin de saison. Jules avait peut-être un peu survalorisé Corentin à ce moment-là, quand on commençait à espérer travailler ensemble. On pensait alors que Corentin pouvait se mêler au groupe à la lutte pour les 5e ou 6e places, ce qu’il a fait en fin de course en Argentine et au Qatar. Mais il avait réussi à être au contact de Jules et des meilleurs en début de course.  

Corentin a été très bien perçu et accueilli par les pilotes français, qu’il s’agisse de Lucas Mahias comme de Jules Cluzel.  D’ailleurs, quand on a commencé à discuter avec Jules, il m’a dit « moi, c’est sûr que je vise le titre, et si je peux aider Corentin à monter sur le podium, ça serait super. Je serai content de contribuer à sa progression. »

Les deux pilotes vont-ils disposer exactement des mêmes Yamaha R6 ?

« Oui. A 100%. Il n’y aura aucune différence, elles seront strictement identiques. »

Quand ils vont se retrouver en bagarre, ce qui arrivera tôt ou tard, comment vas-tu gérer la situation ?

« On fait du sport, donc il n’y aura rien à gérer (rire). La course moto est un sport individuel et il n’y aura pas à donner de consignes. Je pense simplement que Corentin devra dans un premier temps être lucide. Jules Cluzel est quand même le meilleur pilote de la catégorie : 17 victoires, 40 podiums et 20 pole positions en 69 départs, mais aussi trois fois deuxième et deux fois troisième du Championnat du Monde Supersport. Il a manqué le titre de peu à plusieurs occasions mais il reste le pilote actuel permanent le plus capé dans la catégorie en termes de victoires et de podiums. Il faut considérer ça et tenir compte du fait que dans l’équipe, la locomotive c’est Jules.

« Corentin est en phase de progression, de façon d’ailleurs étonnante et spectaculaire. Il a réussi à faire plusieurs fois les premiers tours de course avec le paquet de tête, pour terminer finalement pas si loin. A trois courses de la fin, il a terminé à Magny-Cours à 14 secondes du vainqueur (Jules, d’ailleurs). A deux courses de la fin, il a fini en Argentine à 9 secondes du premier (Jules, de nouveau) et enfin lors de l’ultime course au Qatar il a franchi le drapeau à damier 6 secondes derrière le vainqueur (Mahias). Donc c’est une progression qui ne s’est jamais arrêtée puisqu’il s’est rapproché à chaque fois du premier. Mais bien sûr quand on termine cinquième, comme il l’a fait, on vise ensuite la troisième place, ce qu’il fera parce qu’on sait qu’il est lucide.

« Corentin sait qu’il a du temps. Il a 20 ans. Oui, il y a des moments où certainement il sera amené à se bagarrer en piste avec Jules. Il progresse si vite. C’est la course qui décidera. Je n’ai que le désir de voir les deux motos figurer aux avant-postes. »

Justement, quels sont tes objectifs pour la saison 2019 ?

« L’objectif, c’est clairement le titre avec Jules. Il vise la première place du Championnat et mon but est de l’aider dans sa quête du titre mondial. L’autre objectif de l’équipe est d’amener Corentin sur les podiums. Je pense que pour nos deux pilotes, ces objectifs sont réalistes ».

Corentin Pérolari et l’équipe du GMT94

Eric de Seynes, Corentin Pérolari et Christophe Guyot

Corentin Pérolari

Ci-dessous : Le communiqué officiel du GMT94 :

JULES CLUZEL REJOINT CORENTIN PEROLARI AU SEIN DU GMT94

Corentin Perolari (20 ans) et Jules Cluzel (30 ans) seront au départ de la saison 2019 en championnat du monde Supersport au sein du GMT94 YAMAHA.

L’équipe française, basée en Val de Marne (94), sera soutenue par Yamaha Racing qui confirme son engagement dans la discipline. Corentin Perolari portera le numéro 94 et Jules Cluzel, le numéro 16.

Christophe Guyot : « Merci à Yamaha Racing et à l’ensemble de nos partenaires qui s’associent à notre projet pour renforcer notre équipe en réunissant jeunesse et expérience.

Auteur de 40 podiums et de 17 victoires (record dans la catégorie), Jules Cluzel est toujours en quête du titre mondial et nous ferons tout pour l’amener à atteindre cet objectif. Jules rejoindra Corentin Perolari et une équipe française qui a l’ambition d’amener de jeunes
pilotes au plus haut niveau. Nous pouvons compter sur l’expérience et la vitesse de Jules Cluzel pour emmener le jeune Corentin sur les podiums. Bienvenue à Jules. »

Corentin Perolari : « Merci au GMT94 et à Christophe Guyot de me faire confiance. Le rêve continue pour moi. Me voici maintenant aux côtés de Jules Cluzel qui fait partie des meilleurs du championnat du monde.

Je m’entends super bien avec lui et il m’a déjà bien aidé l’an passé dans ma progression. C’est une belle opportunité pour moi. Je ferai tout pour m’inspirer de son expérience et viser maintenant le podium. »

Jules Cluzel : « En remportant 5 victoires, j’ai réalisé de belles choses cette année. Mais une saison chaotique, et un accrochage au Portugal m’ont écarté de la lutte pour le titre.

Intégrer le GMT94 est ma plus belle opportunité. Pour m’avoir aidé en 2018, je sais que je peux compter sur eux pour m’emmener au titre mondial. J’ai pu constater leur progression cette année et je comprends pourquoi ils ont été trois fois champion du monde d’Endurance. Ces gars ne lâchent rien et donneront tout pour réussir. Je réalise ma chance et saurai la saisir.

Je suis également ravi d’apporter mon expérience au jeune Corentin Perolari qui mérite la confiance que lui accorde Christophe.

Vivement 2019. »

Photos © GMT94, Yamaha

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