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13Au cours des 20 dernières années, bien au-delà des progrès des moteurs, les performances de l’huile se sont améliorées. La durée de vie de celle-ci a été considérablement allongée et les performances en termes de consommation de carburant, deux propriétés antinomiques qui sont donc une histoire de compromis, ont été bien équilibrées. En effet, en raison de la demande d’augmentation d’efficacité énergétique dans le monde entier, l’huile doit également connaitre une évolution dans ses performances.

La lubrification est essentielle lorsque les métaux entrent en contact les uns avec les autres, ce qui est le cas dans le fonctionnement d’un moteur. En formant un film d’huile ultra-mince sur la surface métallique, celle-ci empêche les métaux d’entrer en contact direct les uns avec les autres. La lubrification est très importante, en particulier dans les machines exposées à des températures élevées, comme les moteurs, car lorsque le film d’huile se brise, il se produit un grippage. La capacité de lubrification dépend en grande partie de la capacité de la pompe qui envoie l’huile de lubrification ainsi que des performances de l’huile de lubrification elle-même, de sorte que les performances de l’huile de lubrification sont très importantes.

La durée de vie de l’huile moteur diffère selon le type de moteur, son utilisation, mais en regardant en arrière sur les 20 dernières années, il y a eu un espacement entre les vidanges. Dans le passé, le remplacement de l’huile tous les 5.000 km était la norme, mais ces dernières années, un moteur peut allègrement parcourir jusqu’à 30.000 km sans problème. C’est l’effet de l’amélioration des performances antioxydantes de l’huile. Bien évidemment, pour une moto de piste, il ne faut pas attendre 30.000 km avant d’effectuer la vidange !

 

 

De plus, un additif dispersant et nettoyant est également indispensable car les dépôts générés par l’huile sur une longue distance affecteront le carburant s’ils s’accumulent à l’intérieur du moteur. Cependant, le dispersant va à l’encontre des propriétés lubrifiantes de l’huile : c’est un facteur qui détériore le rendement énergétique. Néanmoins, ces dernières années, la demande d’une amélioration de l’efficacité énergétique est croissante, et la raison est simple.En effet, lorsqu’il s’agit de réduire les pertes par frottement, les engrenages et les roulements nécessitent un traitement de surface ou même un changement de matériau, et les pièces deviennent plus chères. On dit souvent que si la réduction des pertes par frottement dans les pièces mécaniques est de l’ordre de 100 €, dans le cas de l’huile, elle est de l’ordre de 1 €. Le choix est vite fait.

Dans la norme SAE (American Society of Automotive Engineers), qui est utilisée afin de classer la viscosité des huiles, le nombre avant le W est la viscosité a basse température (W signifie Winter, ou hiver) et le nombre après est la viscosité à température élevée. Ainsi, on a une huile multigrade, et plus la différence entre les deux nombres est grande, plus la plage de fonctionnement de cette huile est importante. Ainsi, par exemple, une huile 0W20 garantit la capacité de démarrage à froid à une température de -40°C tout en conservant ses propriétés de lubrification. Néanmoins, elle ne peut être utilisée sur circuit, car ses pouvoirs de lubrification à chaud sont plus limitées.

Il est difficile d’obtenir à la fois des performances antioxydantes et une efficacité énergétique intéressante. Si l’accent est mis sur l’antioxydant, on mise sur une plus longue durée de vie, la quantité d’additifs sera élevée, par conséquent, la résistance visqueuse augmentera et le rendement énergétique se détériorera. Lors de la conception de l’huile, il est important d’équilibrer ces éléments antinomiques pour améliorer les performances globales. Ces dernières années, la précision des simulations s’est améliorée et les effets de la combinaison d’additifs peuvent être prédits dans une mesure considérable, mais même ainsi, ils ne sont souvent pas 100% connus avant les premiers tests réels.

 

 

Dans le passé, l’additif à base de molybdène a été utilisé pour améliorer l’efficacité énergétique de l’huile moteur, mais s’il est utilisé à hauteur de 500 ppm ou plus, les dépôts de dérivés de molybdène seront importants. Les normes sur les huiles ont évolué, leur conception également avec une quantité d’additif qui ne produit pas de dépôt, et cela réduit la viscosité. La diminution de la viscosité de l’huile est efficace pour le rendement énergétique a basses températures, mais il devient difficile de maintenir le film d’huile a des températures élevées.

Actuellement, l’efficacité énergétique du carburant est pointée du doigt. Naturellement, l ‘huile est également nécessaire pour améliorer le rendement du moteur. Dans le passé, la longévité était la plus haute exigence, mais ces dernières années, l’efficacité énergétique est devenue une priorité absolue. Cependant, l’huile usée est un déchet qu’il faut également réduire au maximum. Les ingénieurs pétroliers doivent désormais et établir un nouvel équilibre entre une durée de vie plus longue et une consommation de carburant moindre.