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Le projet Aprilia en MotoGP prend enfin une certaine envergure. Depuis 2015, les Italiens sont dans la catégorie reine et leurs prestations jusque-là étaient loin de la réputation d’une marque faisant partie du géant européen Piaggio. Il y a deux ans, Massimo Rivola est arrivé pour superviser la compétition laissant Romano Albesiano à son cœur de métier, la technique. Une redistribution des tâches qui a donné cette dernière mouture de la RS-GP, et qui permet à la marque de Noale d’obtenir des résultats encourageants.

Aprilia a fait un pas décisif dans son projet MotoGP avec sa nouvelle RS-GP. Une machine qui ne doit plus grand-chose à ses devancières selon Romano Albesiano, mais cette situation l’oblige à travailler comme s’il partait quasiment d’une page blanche. Heureusement, les points de concession au règlement permettent de redoubler d’efforts. Mais avec un seul pilote au niveau du nom d’Aleix Espargaró, il y a des opportunités qui se perdent. Néanmoins,

En tant que seule « équipe de concession », Aprilia est autorisée à effectuer davantage d’essais et à développer davantage le moteur : plus de puissance, fiabilité améliorée, passage en courbe facilité et meilleur aérodynamisme… cette machine est à prendre au sérieux !

 

 

La liste est longue concernant les évolutions de la RS-GP cette année : nouveau châssis, nouveau moteur, nouvelle admission et boîte à air, nouveau package aérodynamique, nouveaux échappements, bras oscillant en carbone – une première pour Aprilia – , Salad Box totalement repensée, nouveau carénage et enfin nouveaux réglages électroniques. En résumé, la moto a été entièrement repensée et peu de pièces de la version 2020 ont été conservées.

Jusqu’à présent, cela semble avoir fonctionné à bon escient. On peut considérer que toutes ces améliorations expliquent en grande partie la grande forme d’Aprilia cette saison. Grâce au nouveau châssis, Aleix Espargaro est content de la maniabilité de sa machine, qui lui semble plus facile et agile au pilotage, même s’il s’agit d’une machine à moteur V4. Il attribue également les bonnes caractéristiques de maniabilité à l’aérodynamique, qui, selon lui, a rendu la moto extrêmement précise à haute vitesse en raison de l’appui prononcé, mais également très stable lors des changements de direction et en entrée de virage.

Le nouveau moteur a également été apprécié. Du propre aveu de la marque de Noale, il leur manque encore de la puissance et de la vitesse de pointe, mais la douceur et la fiabilité du moteur ont été plébiscités, ce qui n’était pas le cas l’année dernière.

 

 

A l’arrière de la moto, on voit bien ici la Salad Box, qui ressemble fortement à celle de la Ducati, ainsi que le bras oscillant en carbone. La Salad Box abrite un amortisseur de masse, qui est un poids qui repose autour d’une tige verticale. En fonction de la taille et de la masse du poids, il oscillera de haut en bas à certaines fréquences, ce qui signifie que ces amortisseurs de masse peuvent être utilisés pour éliminer certaines fréquences/vibrations particulières qui se produisent lors d’un tour de piste.

Le bras oscillant en carbone est la première version que l’on observe sur un prototype MotoGP de la marque de Noale. Le carbone est un matériau intéressant car il est extrêmement léger et extrêmement rigide lorsqu’il est superposé. Faire un bras oscillant en carbone, au lieu d’utiliser l’aluminium, permet d’atteindre la même rigidité de la pièce globale avec beaucoup moins de poids. Les deux principaux retours des pilotes à propos des bras oscillants en carbone sont qu’ils contribuent souvent à la durée de vie du pneu arrière, car ils imposent moins de masse sur celui-ci, et ils aident également à changer de direction car la moto est plus vive.

Fait intéressant, le plus gros inconvénient de la RS-GP en ce moment est la durée de vie des pneus arrière en fin de course, Aleix Esparagaro se plaignant souvent du comportement de son pneu arrière en fin de course comparé aux autres pilotes.

 

 

On observe ici le nouveau package aérodynamique qu’Aprilia a dévoilé cette saison, aperçu ici au test de Barcelone, avec Matteo Baiocco au guidon du prototype de la marque de Noale. La taille de cet aileron est assez impressionnante. Selon les pilotes, la machine serait très lourde lors des changements de direction en raison de tout l’appui apporté par, mais avec cette lourdeur vient la stabilité, c’est donc encore une fois un compromis. Mais en début de saison, Aprilia avait un aileron encore plus imposant à essayer.

 

 

Comparé à la photo précédence, cet aileron est encore plus imposant. On voit de chaque côté qu’il rétrécit de plus en plus en allant vers l’arrière. Néanmoins, il semble qu’il apportait beaucoup trop d’appui aérodynamique et a été abandonné pour le moment.

 

 

Sur les deux dernières photos, on observe bien le tube de pitot, qui se situe au-dessus de l’admission d’air. Ces capteurs sont souvent utilisés en aéronautique pour mesurer la vitesse et la pression de l’air relatives, mais ici, ils sont utilisés pour en savoir plus sur la façon dont la pression de l’air et la vitesse évoluent tout au long d’un circuit.

C’est une petite chose intéressante en fait, car les ailerons sur les machines MotoGP sont très complexes. Sur l’angle ou en sortie de courbe, le pilote est penché et peut se placer derrière un aileron latéral. Dans ce cas, son travail de production d’appui est rendu inutile pendant quelques instants. Il semble donc qu’Aprilia utilise ce capteur pour analyser les variations de la pression de l’air et sa vitesse évoluent lorsque des changements d’angle, mais aussi à plus faible vitesse.

 

 

A l’instar de Yamaha, Aprilia travaille également sur un garde-boue avant aérodynamique. Il a une forme lisse et arrondie, semblant avoir été conçue pour guider l’air vers les étriers de frein, puis également en douceur jusqu’au radiateur. En compétition, chaque détail compte !

Voici à peu près toutes les évolutions de la RS-GP 21, qui est une révolution par rapport aux années passées : cette année, elle pointe souvent dans le top 6, s’est hissée sur la première ligne lors des qualifications et est bien plus fiable qu’auparavant. Aprilia étant la seule équipe ayant encore des concessions, les ingénieurs de Noale peuvent encore y apporter des évolutions tout au long de l’année et nous pourrions voir une Aprilia sur le podium avant la fin de l’année.

Photos : Dorna Sports

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