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S’il est impossible de dissocier Johann Zarco de son ami, mentor et associé, Laurent Fellon, il est également très difficile de le faire de Guy Coulon, son chef-mécanicien au sein du team Tech3.

Aussi, après avoir recueilli le point de vue du premier au terme de la saison de rookie en catégorie reine du pilote français (voir ici), il nous semblait intéressant de faire de même avec le second.


On sait que Johann avait demandé à travailler avec vous cette année. À la fin de cette saison, le bilan est bien sûr extrêmement positif…

« Bien sûr (rires) ! »

Mais qu’est-ce qui vous a le plus fasciné ou qu’avez-vous le plus aimé en travaillant avec lui ?

« Tout d’abord, qu’il a été vite. Je rigole, mais ça se résume à ça : il a rapidement été efficace ! »

Comment l’expliquez-vous ? Parce qu’il est doué, ou par une méthode de travail ?

« Il est doué et il nous facilite le travail. Et sans doute, par la même occasion, le sien. Quand il descend de la moto, d’une part il est très lucide, et d’autre part, il a sans doute dans sa tête déjà fait le tri de ce qu’il va nous dire, c’est-à-dire une ou deux choses importantes. On n’est pas abreuvé de 100 informations parmi lesquelles il y en aura 98 sans grand intérêt. Parce que si on traite proprement les une ou deux choses importantes, il y a des chances que tous les petits problèmes périphériques soient traités en même temps. Donc ça, il sait le faire, et très bien. Ça nous facilite donc la tâche sérieusement, et par répercussion, si on est assez judicieux dans notre travail, ça lui facilite le sien également. Ce qui est difficile à appréhender, c’est quand un pilote te donne trop d’informations, surtout quand elles sont toutes données sur le même ton. On a alors l’impression qu’elles sont toutes de la même importance, ce qui est rarement le cas, et ça peut te faire partir dans de mauvaises directions. Lui, il il sait très bien hiérarchiser les informations. »

Ces informations, il les donne en tant que pilote-observateur, du genre « ça patine » ou « ça sous-vire », ou avec déjà une indication technique comme « Il faut assouplir » ?

« Non, non, jamais ! Il ne veut pas savoir ce que l’on fait et il ne donne jamais d’informations comme ça. Il donne uniquement son impression, et il localise le virage où il ressent le plus cette impression. Comme ça, on peut bien observer avec l’acquisition le phénomène qu’il nous indique. Par exemple, s’il rencontre un problème sur cinq virages, il va nous dire « contrôlez à l’acquisition le virage 3, c’est là où vous le verrez le mieux ». Ce qui fait que c’est encore un peu plus précis que ce que je disais auparavant. Ça, c’est net ! »

Cette façon de hiérarchiser les choses, vous l’aviez déjà rencontrée dans le passé ?

« Comme je le dis souvent, cette façon de travailler ressemble à celle de Dovizioso. Il était dans le même style. »

Avec vous, Johann communique en anglais ou en français ?

« Alors, on débriefe tout en anglais, avec le gars de chez Öhlins, les deux ingénieurs japonais que l’on a avec nous, « Meumeu » qui fait l’acquisition et Pascal (Sasso) de chez Michelin. Ensuite, avec son ingénieur acquisition et gestion moteur, qui est français, et moi, il fignole un peu en français des petites nuances qu’on aurait plus de mal à faire en anglais. Là, entre le pilote, le chef-mécano et l’ingénieur, c’est important de parler la même langue. Ça donne un petit plus. »

Au vu de ce qu’on avait observé en Moto2, avec en particulier deux titres mondiaux, vous vous attendiez à une si belle saison ?

« On pouvait toujours l’espérer mais cela a plutôt été mieux que ce qu’on pouvait espérer, oui. »

Donc, vous repartez pour un tour…

« Pas le choix (rires) ! »

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