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La 16e manche du championnat du monde Moto3 accueillait sur le circuit de Twin Ring Motegi au Japon deux wildcards dont l’un était Sho (ou Sei) Hasegawa qui roulait sur une Honda du Team Anija Club Y’s.

Sho Hasegawa a remporté la catégorie J-GP3 du championnat de course sur route au Japon et a voulu se confronter à l’élite mondiale de la catégorie avec sa NSF250R qui, reconnaissons-le, est très différente des habituelles NSF250RW présentes en Mondial.

Nous l’avions suivi à l’issue de la première journée et la dure réalité n’avait pas tardé à faire surface, puisque le numéro 36 n’avait fait que 7 tours lors de la FP1 (le plus petit nombre de tours de la catégorie) et 11 tours en FP2, avant que sa machine ne s’arrête suite à un problème technique.

Hélas, si le pilote japonais gardait espoir le vendredi soir, la pluie souhaitée lors des qualifications a fait son apparition bien plus tôt et le représentant du pays du soleil levant a dû l’affronter lors d’une FP3 qui s’est déroulée sur un asphalte mouillé. Et là, la galère vécue s’est perpétuée, avec une accumulation de coups du sort… mais aussi d’inexpérience.

« Nous n’avions pas les réglages pour la pluie et nous ne connaissions pas du tout les Dunlop » confesse Sho Hasegawa qui roule habituellement avec des Bridgestone. Dans de telles circonstances, l’inexpérimenté pilote tombe dans le virage #5 lors du troisième tour.

Il semble y avoir peu de dégâts causés par cette chute et il retourne au box, fait réparer sa machine et reprend la piste. Cependant, au septième tour, un nouveau problème survient et la machine s’arrête après avoir traversé le secteur 1. A ce moment, le pilote est de toute façon mis hors course par un drapeau noir et orange car de la fumée blanche semble s’échapper de sa moto.

Certes, avec un chrono de 2’17.954 alors qu’il ne fallait pas faire plus de 2’17.372, il ne lui a manqué au final qu’une bonne demi-seconde, mais aussi frustrant cela soit-il, cela ne lui a pas permis de faire descendre son chrono dans la zone des 107% indispensable pour pouvoir continuer son parcours.

C’est donc vendredi matin que s’est arrêtée l’aventure du Mondial pour le champion du Japon en titre qui, bien que déçu, essaie néanmoins mettre en valeur le positif de cette première expérience.

Sho Hasegawa : « Je suis tombé et j’ai fait un peu réparé la moto, puis je suis retourné en piste. À ce moment-là, j’ai dû arrêter la moto sur le bas-côté à cause d’un problème. Et ça a fini de cette façon. »
« En un mot, c’est frustrant, mais il y a des moments où c’est comme ça. J’aimerais accepter ce résultat et me préparer pour la dernière manche du Suzuka All Japan. J’ai découvert beaucoup de choses, donc j’aimerais les utiliser pleinement à l’avenir. »
« Je m’attendais à vivre des moments difficiles en raison de la météo et de la différence de pneus, et je m’étais préparé dans une certaine mesure, mais je n’ai pas eu assez de temps pour me préparer par rapport à ceux qui avaient participé en 2018. Après la manche à Autopolis, je n’ai eu que 10 jours pour me préparer pour le Grand Prix du Japon. Comme je n’avais fait aucun pré-test, j’ai démarré le moteur pour la première fois à mon arrivée à Motegi. On a commencé par connecter l’ECU en premier, mais on m’a dit qu’il n’y avait pas de données pour la NSF; j’ai donc fonctionné à partir d’une page blanche et j’ai dû revenir au garage plusieurs fois pour examiner différentes données. »

« La fumée blanche est apparue après la réparation. La machine qui est revenue était en fait en bon état. Peut-être que le sol humide s’est évaporé autour de la machine à cause de la chaleur du moteur et que de la vapeur d’eau en est sortie. Je regrette tout particulièrement la fumée blanche, mais je savais qu’il y avait beaucoup de choses que je ne connaissais pas. J’espérais pouvoir montrer quelque chose à ceux qui courent au Japon, et j’avais un rêve. Mais le résultat a été comme ça, et c’est donc très décevant. »

Une première expérience que l’on peut aisément qualifier de « grosse galère » pour Sho Hasegawa, mais qui restera sans nul doute gravée dans sa mémoire à tout jamais.

Le pilote japonais s’est alignée avec une Honda NSF sensiblement équivalente à celles que l’on trouve en European Talent Cup, et qui rendait pas moins de 27 km/h à la RW de Lorenzo Dalla Porta

Courageux, le garçon !