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BMW

L’année dernière, et avant même que la saison ne se termine, Scott Redding savait qu’il ne serait pas reconduit chez Ducati. Ses 12 victoires n’ont pas biffé la déception d’un objectif de sacre mondial raté, et l’Anglais a trouvé refuge chez BMW. Mais il faut croire qu’entre une Panigale V4R et une BMW M1000RR au moteur quatre cylindres en ligne, il y a une vraie grosse différence. Tellement qu’après seulement deux meetings, c’est déjà la crise entre le pilote et son constructeur avec des échanges sur la place publique qui ne cache même pas un agacement mutuel…    

Entre BMW et Scott Redding, l’aventure est mal partie avec des déceptions et des incompréhensions de plus en plus profondes au fur et à mesure que les commentaires fusent sur la M1000RR. Sur Speedweek, l’Anglais pose clairement le problème : « j’ai mes opinions et mes idées, mais elles vont un peu à l’encontre de leur concept », dit Scott Redding qui a piloté une Ducati V4 ces trois dernières années. « Ce que je veux et ce que je ressens est différent de ce qu’ils pensent être juste. Ce n’est pas une mauvaise chose, ce n’est pas une question de bien ou de mal. C’est leur projet et ils savent ce qu’ils veulent. Mais il faut aussi me faire confiance quand je leur donne mes impressions. Parfois, vous ne pouvez pas simplement faire confiance aux ordinateurs. Les ordinateurs sont très bons, ils vous donnent beaucoup de données, beaucoup d’informations. Mais l’ordinateur ne s’assoit pas sur la moto et ne tourne pas la manette des gaz ».

Dans l’ambiance feutrée BMW, c’est le genre d’approche qui marque les esprits chez BMW si bien que patron des sports Marc Bongers s’est fendu d’une mise au point, ce qui n’est jamais bon signe… « Une moto a son propre ADN et le nôtre est différent de ce à quoi il est habitué » dit-il. « Les motos ont simplement un caractère différent. Je ne dirais pas qu’après quelques tests il peut déjà indiquer une direction de développement. Bien sûr, nous réagissons à ses besoins, mais cela ne peut se faire que dans le cadre de la réglementation et de l’ADN de la moto ».

Scott Redding

BMW : « nous avons vu que la moto était capable de plus que ce que Scott Redding était capable de faire »

Et il précise : « A Aragon, nous avons vu que la moto était capable de plus que ce que Scott était capable de faire. Ce n’est pas une accusation, c’est une déclaration. Nous avons des approches en développement pour résoudre les problèmes avec lesquels il se débat. Scott ne peut pas encore en tirer le maximum, mais les choses semblaient beaucoup mieux à Assen qu’à Aragon. Maintenant, nous avons des approches sur lesquelles nous appuyer au lieu d’être complètement perdus ».

Sur l’écoute des pilotes dont l’opinion compterait moins que des données numériques sorties d’un ordinateur, le patron de BMW Motorsport se montre ferme : « bien sûr que nous écoutons les pilotes. Vous devez entendre le pilote et comprendre ce qu’il peut faire avec la moto, ce qui fonctionne bien et ce qu’il ne peut pas faire. À partir des choses qu’il ne peut pas faire, vous devez tirer des conclusions sur ce que vous voulez changer. C’est pourquoi vous prenez les commentaires et ensuite regardez la technologie. Parce que c’est la seule façon de trouver une solution ou une direction. Vous ne pouvez pas contourner l’ordinateur. Il y a des pilotes qui préféreraient ajouter d’autres composants d’autres fabricants à la moto car ils avaient une meilleure sensation avec eux dans le passé. Mais ce n’est pas du développement, c’est de la course en amateur ».

Sur ce, le responsable BMW ne cache pas que d’être privé de son pilote référence Michaël Van der Mark, blessé, lui coûte tandis qu’au classement, c’est bien le pilote du team satellite Bonovo Loris Baz qui donne le plus de satisfaction à tous les points de vue…

Le directeur de course BMW Marc Bongers (à gauche) avec Scott Redding

 

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