pub

L’activité ne manque pas en hiver pour le service compétition Pirelli, avec les Championnats du Monde Superbike et Supersport, la F1 automobile, le motocross, les rallyes, les courses de GT et les formules comme les F2 et F3. Giorgio Barbier, le Directeur de la compétition pour Pirelli Moto, fait ici pour nous le point en ce début d’année après les essais de Jerez et de Portimão.

Comment se sont déroulés les tests de Jerez, rendus difficiles pour un manufacturier de pneus de course par un tout nouveau revêtement ?

« En fait, lors des quatre jours de test qui viennent de se dérouler, le plus important s’est passé à Portimao parce que les conditions à Jerez n’étaient pas très favorables. Le revêtement de Jerez a été refait il y a à peine deux semaines, et encore, pas toute la surface dans son intégralité. Il n’y a eu que plusieurs virages qui ont été resurfacé.

« Les pilotes ont déclaré que dans les virages qui étaient auparavant bosselés, maintenant les bosses étaient toujours là. Le problème n’a manifestement pas été résolu.

« Quand on refait un nouvel asphalte, il est toujours nécessaire initialement de le nettoyer. Il y a en effet de l’huile qui remonte à la surface au bout de quelques jours et cela crée une sorte de film gras sur le pneu qui pénalise son adhérence. Même s’il fait sec, les pneus ne sont alors pas à même d’absorber toute la poussière qui se trouve sur l’asphalte.

« On peut dire avec certitude que le grip est meilleur qu’il y a deux ans, et même que lors de la course de l’année dernière, mais les conditions étaient insuffisamment bonnes pour que l’on puisse effectuer des tests comparatifs efficaces et de bonne qualité. Les résultats ont toutefois été bons concernant les impressions. Au sujet du comportement des motos, les deux journées de Portimao ont été plus instructives que celles de Jerez. »

Quels ont été les enseignements des tests de Portimao ?

« Comme tu le sais, Portimão est le circuit le plus bosselé de tout le Championnat du Monde Superbike ! Mais il n’en est pas moins intéressant. Il y a eu du vent qui n’a pas toujours permis aux pilotes de s’exprimer de manière efficace et en toute sécurité. Mais la première journée a été différente dans ce domaine, ce qui nous a permis d’enregistrer de nombreuses informations que nous sommes en train de traiter actuellement après notre retour au Service Compétition.

« Pour ces essais hivernaux nous avons utilisé quatre pneus avant et sept arrière différents. Nous apprenons sur les pneus bien sûr, mais aussi sur les nouvelles motos, les pilotes, le niveau de compétition que l’on rencontrera au début de la saison, et tout cela est très intéressant.

« Nous avons recueilli beaucoup d’informations utiles pour préparer les premières courses en Europe, quand les températures seront assez voisines de celles que nous avons eues pendant ces quatre jours. Nous allons comparer différentes gommes pour les nouvelles tailles. L’année dernière, nous avons utilisé une spécification pour l’avant et une spécification pour l’arrière. Nous mettrons sur la marché par exemple cette année un nouveau SC1 pour l’avant et un SC0 pour l’arrière afin que chacun puisse les acheter et les essayer afin de les comparer avec les produits commercialisés actuellement.

« Nous souhaitons maintenant proposer différentes gommes disponibles dans le monde entier afin que tout le monde puisse disposer de produits adaptés aux conditions qui règnent dans sa région. »

Il va y avoir une troisième course « sprint » sur 10 tours cette saison en Superbike. Quels types de pneus vas-tu utiliser pour cette course supplémentaire ?

« Je n’attache pas beaucoup d’importance à la raison pour laquelle Dorna change le format en ajoutant une course courte le dimanche. La seule chose positive est que la grille de la deuxième grande course du dimanche ne sera plus inversée au niveau des trois premières lignes. Les spectateurs qui avaient vu la course du samedi trouvaient ce procédé étrange. Désormais, c’est le résultat de la première course courte du dimanche qui va déterminer l’ordre de la deuxième longue course.

« Avec ses dix tours, la course courte aura environ la moitié de la durée de chacune des deux autres courses normales. Il n’est pas facile de déterminer quels seront les pneus les mieux adaptés à cette situation nouvelle, car les conditions varient selon l’endroit où on se trouve dans le Monde.

« A partir de la troisième course en Aragón (car pour Phillip Island et Buriram, les pneus ont déjà été expédiés par bateau), nous serons opérationnels pour ces nouvelles circonstances. Laisse-moi t’expliquer rapidement : Nous avons dans notre gamme des pneus tendres, ainsi qu’un pneu de qualification destiné à la dernière dizaine de minutes.

« Cette année, nous n’avons plus qu’une seule séance de Superpole d’une durée de 25 minutes, pour déterminer les positions sur la grille de départ de la Course 1. Pour réaliser leur meilleur chrono, les pilotes n’ont besoin que d’un seul tour et d’un seul pneu. Donc nous envisageons de leur proposer une solution entre le pneu tendre et le pneu de qualification, afin qu’ils puissent éventuellement effectuer plusieurs tours. Cela permettra aux pilotes de se préparer et aux techniciens de préparer les motos pour effectuer leur temps le plus rapide en fin de séance. A mon avis, ils auront ainsi une meilleure opportunité de réaliser un tour rapide lorsqu’ils utiliseront le pneu de qualification.

«  Il nous faut par ailleurs tenir compte d’une hypothétique situation où nous aurions en course une interruption au drapeau rouge, avec par exemple encore 7 tours jusqu’à l’arrivée. Vous pouvez monter alors un pneu tendre qui aura éventuellement du mal à bien finir la course. C’est pourquoi il semble judicieux de concevoir un pneu capable de faire 10 tours à un rythme plus élevé qu’un pneu de course normal.

« Nous n’amènerons que 4 de ces pneus par pilote car nous ne voulons pas créer de confusion avec la préparation des deux autres courses qui sont nettement plus longues. C’est la solution que nous avons adoptée afin que les pilotes et les équipes puissent se conformer au nouveau règlement voulu par l’organisateur. »

Vidéo « hivernale » Pirelli : No Rest for a Tyre Man, Even When Engines Are Off

Photos © Pirelli, worldsbk.com