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Après un début des essais retardé le matin par un vent violent et une température assez fraîche, la deuxième et dernière journée des tests portugais commençait à un bon rythme. A l’heure du déjeuner, Alex Lowes (Yamaha) était le plus rapide en 1’41.814, suivi par Jonathan Rea (Kawasaki) en 1’42.094, Leon Haslam (Kawasaki) en 1’42.256, Michael van der Mark (Yamaha) en 1’42.488, Alvaro Bautista (Ducati) en 1’42.631 et Tom Sykes (BMW) en 1’42.718. La présence des quatre marques aux avant-postes pouvait laisser espérer une saison disputée.

Dans l’après-midi, Johnny Rea réalisait la meilleure performance en 1’41.187, ce qui était plus rapide que le record du tour établi en 1’42.385 par Marco Melandri sur sa Ducati Panigale bicylindre, mais moins vite que le record des essais détenu en 1’40.705 par Eugene Laverty sur son Aprilia RSV4 RF depuis l’année dernière. A une heure de la fin, les écarts étaient relativement conséquents, avec Alex Lowes pointé en deuxième position à 0.6 de Rea, Alvaro Bautista troisième à 0.7, avec tous les autres à plus d’une seconde. Une belle lutte opposait alors pour la quatrième place Michael van der Mark à 1.004, Tom Sykes à 1.059 et Leon Haslam à 1.069. Mais il pleuvait légèrement sur certaines parties du circuit, ce qui bloquait toute tentative d’amélioration. Parmi ceux qui s’étaient fait surprendre, réservant peut-être un pneu de qualification pour la dernière demi-heure, figuraient Sandro Cortese à 1.2, Marco Melandri à 1.3, Toprak Razgatlioglu également à 1.3, puis l’écart se creusait nettement avec Markus Reiterberger à 1.9 et Chaz Davies (souffrant du dos) à 2.1. Les Ducati privées n’étaient pas non plus à la fête, avec celle du Barni Racing pilotée par Michael Ruben Rinaldi à 2.6 et celle de Go Eleven pour Eugene Laverty à 2.7.

A 15 minutes de la fin de la séance, les organisateurs la prolongeaient soudainement d’une demi-heure, alors que plusieurs équipes avaient rangé le matériel et que quelques pilotes avaient déjà pris le chemin du retour, par la route ou vers l’aéroport. Puis Ducati en profitait pour renvoyer en piste Chaz Davies et Michael Ruben Rinaldi. Le circuit s’asséchant, Leon Haslam faisait de même et passait en quatrième position en 1’42.144. Johnny Rea tentait sa chance dans le tout dernier quart d’heure sur un revêtement désormais sec et parvenait à réaliser un tour exceptionnel en 1’40.855 avec un pneu de qualification. Il tentait d’améliorer mais chutait sans gravité dans son dernier tour. Les écarts étaient alors énormes, avec Alex Lowes à 0.9, Alvaro Bautista à 1.0, Leon Haslam à 1.2, puis Michael van der Mark et Tom Sykes à 1.3. Plusieurs reprenaient la piste en toute fin de séance, dont Haslam, Melandri, Cortese, Rinaldi et van der Mark. Mais Rea gardait sans conteste le meilleur temps et pouvait envisager avec optimisme la première course de l’année à Phillip Island.

Du côté de Kawasaki Jonathan Rea était positif : « Je commence à me sentir bien avec la Kawasaki 2019 », a déclaré Rea. « Je commence à remarquer le régime supplémentaire dont nous disposons désormais. Nous avons un peu plus de puissance, ce qui est bien, car il semble que nous en ayons eu de moins en moins au cours de la saison passée. Ce nouveau moteur est un pas en avant par rapport à l’année dernière, il va donc dans la bonne direction. » Rea ne sait pas encore quelle sera son régime moteur maxi en 2019 en vertu de la réglementation. « Je sais ce à quoi nous revenons maintenant, mais je ne suis pas sûr qu’une règle soit en place actuellement. Je pense que nous suivons la formule qu’ils ont appliquée et c’est là où nous en sommes ».

Selon son nouveau coéquipier Leon Haslam, « Nous n’avons jamais essayé la configuration de Johnny (Rea) à Jerez. Nous avons commencé avec elle en Aragon puis avons essayé ensuite celle de Tom (Sykes). Je préférais cette direction, mais nous avons maintenant trouvé un compromis au milieu. Il y a une fenêtre où la moto fonctionne et les techniciens savent comment ça se passe. Nous n’avons pas trop joué avec le châssis car il n’y a pas énormément de choses que je recherche du point de vue du châssis, c’est juste de le comprendre pour que je puisse en tirer le meilleur parti. »

Sur la troisième Kawa présente, engagée par l’équipe de Manuel Puccetti basée Via Bonvicini à Reggio Emilia, Toprak Razgatlioglu a bien roulé à Jerez comme à Portimao. Il continue de progresser régulièrement et il est indéniable que le soutien financier (« Turkish Puccetti Racing » au lieu de « Kawasaki Puccetti Racing » l’année dernière), ne peut que le motiver, avec les conseils et les encouragements de son mentor Kenan Sofuoglu, qui siège désormais au Sénat turc.

Chez Yamaha, pour Alex Lowes, « J’ai essayé de faire une simulation de course à Jerez, mais après environ 12 tours, le pneu avant a été complètement détruit. Toutefois je ne pense pas que quiconque ait essayé de faire un roulage de longue durée. Au moins, c’était une bonne information pour les gars et un bon entraînement pour moi avant le début de la saison. Il y avait trois ou quatre choses, certaines à l’avant et d’autres à l’arrière, avec lesquelles je me sentais bien lors de ce test, que j’ai essayé de confirmer ici au Portugal. J’ai les mêmes sensations ici et j’en suis assez heureux. C’était donc ce que nous devions essayer de réaliser. Nous avons terminé la totalité de notre  programme à Jerez, mais nous avons dû presque refaire la même chose à Portimão, car la piste est très différente. Nous avons donc confirmé ces réglages ici. »

Chez Ducati, pour Alvaro Bautista, « Ce lundi, nous avons poursuivi notre travail car la configuration n’était pas encore parfaite. Nous avons également essayé le nouveau pneu Pirelli. Ce pneu sera utilisé en Australie, il était donc logique de le tester. Entre-temps, je me sens un peu plus familiarisé avec la Superbike, mais je ne suis certainement pas à cent pour cent. Avec moi et avec la moto, il y a encore matière à amélioration. Sur un circuit inconnu, cela est encore plus perceptible. Si j’avais dû courir ce matin, je n’aurais eu aucune idée de ce à quoi m’attendre. Pour moi, c’est vraiment un avantage que la saison commence à Phillip Island et non en Thaïlande. Pour les pneus Pirelli, j’ai trouvé quelques inconvénients, mais j’ai également identifié certains avantages par rapport aux pneus de MotoGP. Mais ils ne me donnent toujours pas une sensation optimale. Je dois encore apprendre à les gérer dans différentes conditions ».

Chez BMW, pour Tom Sykes, « Les sensations émanant de la nouvelle S 1000 RR ont été très cohérentes à Jerez et toute l’équipe a travaillé dans la bonne direction. Par conséquent, à Portimão, nous avons continué à travailler de la même manière ».

Après avoir roulé pendant dix ans avec des freins Brembo sur sa Kawasaki, l’Anglais ne savait trop quoi penser en découvrant des Nissin sur la BMW. « C’était un peu nouveau pour moi, mais l’équipe et Nissin ont un contrat », a déclaré Tom Sykes. « Avec les freins, c’est comme avec les éléments de suspension, chaque pilote préfère une sensation spéciale qui lui est personnelle. J’utilise beaucoup le frein arrière, maintenant beaucoup plus que je ne pouvais le faire ces dernières années. Ce que je peux déjà dire, c’est que Nissin offre un très bon service. Après avoir testé avant Noël, j’ai demandé certaines choses et ils ont répondu immédiatement. Je suis un perfectionniste et tout le monde dans l’équipe l’a vite compris ».

Résultats de la deuxième journée d’essais :

Chronos de référence en Superbike :

Record des essais : 1’40.705 par Eugene Laverty (Aprilia RSV4 RF) en 2018

Record du tour : 1’42.385 par Marco Melandri (Ducati Panigale R) en 2018

En Supersport, la fin de la matinée voyait Jules Cluzel dominer en 1’45.316 devant Lucas Mahias en 1’45.803. Raffaele de Rosa était troisième en 1’46.162 devant Corentin Perolari en 1’46.280. Dans cette catégorie, Cluzel n’était alors pas loin du record du tour établi en 1’45.180 par Michele Pirro sur une Honda Ten Kate CBR600RR en 2010, c’est-à-dire il y a neuf ans.

Puis Jules faisait exploser cette antique barrière mythique en réalisant un chrono de 1’44.810, ce qui le rapprochait même nettement de son propre record des essais établi en1’44.554 sur sa MV Agusta F3 675 d’alors en 2015. Raffaele de Rosa était deuxième avec un temps de 1’45.383, Lucas Mahias troisième en 1’45.689 devant son coéquipier japonais du Puccetti Racing, Hikari Okubo en 1’45.919 et Corentin Perolari en 1’46.280.

Jules Cluzel appréciait le team GMT94 de Christophe Guyot qu’il continuait de découvrir après de bons essais à Jerez : « Christophe est un gars cool, que je connais depuis des années et il gère très bien sa structure qui est très sérieuse et bien organisée. En plus de ça, il y a une ambiance assez relax, tout en étant professionnelle, ce qui est super important. Je pense que c’est la clé du succès en Supersport. »

Rendez-vous maintenant le week-end du 22 au 24 février pour la première épreuve du Championnat du Monde qui aura lieu en Australie sur le circuit de Phillip Island.

Chronos de référence en Supersport :

Record des essais : 1’44.554 par Jules Cluzel (MV Agusta F3 675) en 2015

Record du tour : 1’45.180 par Michele Pirro (Honda Ten Kate CBR600RR) en 2010

Vidéo : Johnny Rea s’apprête à repartir à quelques minutes de la fin

Vidéo : Essai de départ pour Jules Danilo

Vidéo : Sandro Cortese prend la piste

Photos © Kawasaki, circuit de Portimão, Yamaha Racing, Ducati