pub
Mandalika

Avec un duel entre Rea et Razgatlioglu qui commence à tourner à la joute personnelle, le championnat WSBK Superbike n’a rien à envier en intensité cette année à la saison du MotoGP, et autres catégories des Grands Prix. Le dernier rendez-vous de Portimao a marqué une étape supplémentaire dans l’affaire entre hommes qui se dessine entre l’officiel Kawasaki et le pilote d’usine Yamaha, une étape d’abord franchie par la réclamation posée par les premiers au terme de la course sprint de Magny Cours qui a enlevé la victoire aux seconds. Une rancœur clairement exprimée au Portugal par le Turc, mais en célébrant son rétablissement lors de la deuxième course à Portimao, L’Irlandais du Nord en a remis une couche…

On se chauffe et on s’engraine en mondial Superbike entre Razgatliolu et Rea qui ne font plus que se bousculer sur la piste. On se charrie aussi après l’arrivée. Le Turc avait passé un coup de balai sur la partie verte du tracé de Portimao après sa victoire dans une première manche où son rival avait chuté, pour lui rappeler la sanction subie en France à cause de la réclamation qu’il avait suggérée à son équipe dans le parc fermé.

On pensait que le coup de grâce avait été donné après une nouvelle chute lors de l’épreuve sprinte, mais lors de la dernière manche, c’est Toprak qui se flanquait par terre. Une chute qui n’était pas de son fait, mais on y reviendra… Reste que Jonathan Rea, dans son tour d’honneur, s’est arrêté sur la partie verte précédemment balayée pour la salir de sa gomme avec un geste de la main qui semblait comme demander de se taire…

Rea a commenté sur ce 110è succès de carrière : « j’ai fait ce qui est probablement le meilleur départ de la saison, j’étais quatrième ou cinquième dans le premier virage et deuxième après le premier tour ». On rappellera qu’il s’était élancé dixième. « Ma moto est allée exactement où je voulais. Toprak a tout fait pour perturber mon rythme, mais j’ai réussi à rester devant. Ensuite, j’ai été informé qu’il était hors course. Cela a changé ma stratégie, je n’avais plus à rouler à un rythme aussi élevé, j’étais beaucoup plus détendu ».

« J’ai beaucoup appris ce week-end, j’ai fait plusieurs erreurs stupides », a reconnu Jonathan Rea, en larmes à l’issue de la deuxième manche. « J’étais trop impatient. Je dois juste croire que mon rythme est élevé et que je peux me battre avec les autres jusqu’au dernier tour. Avec la malchance de Toprak, je suis revenu dans le jeu… J’étais en colère contre moi-même. Je peux accepter la chute de samedi, mais pas celle de dimanche matin… Maintenant il y a 24 points, ça ne me semble rien ».

Il termine : « nous ne pouvons pas penser à des stratégies ou rouler prudemment, je pilote toujours à la limite et je dois me donner à 100% dans chaque virage pour pouvoir suivre. J’ai des difficultés dans certains domaines, il n’y a pas de place pour la détente ».

Rea

24 points séparent Rea et Razgatlioglu avec six courses à faire et 124 unités en jeu

Il reste six courses à disputer et 124 points à distribuer. Tout est donc encore très ouvert dans ce championnat. De son côté Razgatlioglu a connu un étrange accident avec des pièces de sa Yamaha qui se sont envolées juste avant de s’effondrer…Des témoins oculaires ont rapporté que Yamaha travaillait déjà frénétiquement sur l’avant de la Yamaha R1 sur la grille. Les mécaniciens savaient-ils qu’il y avait un problème avec le garde boue ? « Nous ne pouvons pas déterminer la cause exacte car la moto a été gravement endommagée dans l’accident », a commenté Yamaha après l’incident inhabituel. « Il est difficile de trouver la raison originale ».

Le Turc, lui, sait qu’il n’y est pour rien : « je n’ai pas eu de chance » dit-il. « Cette année, j’ai pu construire plusieurs fois une avance au championnat, qui s’est ensuite réduite à nouveau. Mais je ne suis pas en colère. C’est juste de la malchance ». Il développe : « peut-être que j’aurais pu gagner, peut-être que j’aurais terminé deuxième. J’ai senti ma limite en course. Je n’ai pas pu tourner si vite dans le dernier virage à cause du vent. J’ai essayé d’entrer à l’intérieur du virage à chaque fois ».

« J’ai senti ma limite, mais aussi celle de Johnny », explique le Turc et résume : « j’ai eu quelques soucis techniques cette saison, mais je suis content. Ça va. Je regarde l’Argentine et pas en arrière Nous serons à nouveau dans le combat lors de la prochaine course et nous voulons gagner. J’aime l’Argentine. J’y ai piloté la Kawasaki la dernière fois. Ce ne sera pas un problème de piloter la R1 cette fois. J’aime le circuit. J’espère que le tarmac est bon car c’était problématique la dernière fois ». La suite de l’histoire se déroulera durant les 15 et 17 octobre et il nous tarde d’y être ! Le titre WSBK se décidera dans les contrées lointaines puisque, après l’Argentine, ce sera le grand début de l’Indonésie…

Tous les articles sur les Pilotes : Jonathan Rea, Toprak Razgatlioglu