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Puig (prononcer Poutch, à la catalane) qui va célébrer son 51e anniversaire ce 16 janvier, remplace Livio Suppo en tant que team manager de l’équipe Honda Repsol MotoGP pour le compte de la HRC sous les ordres de Tetsuhiro Kuwata, tout en continuant à diriger les Asian et British Talent Cups. On espère pour ceux qui vont devoir le supporter chez Honda que son caractère s’est un peu calmé, parce qu’il a laissé quelques souvenirs peu diplomatiques.

Alberto a effectué 7 saisons en GP 250 cm3, dont 4 complètes, sur Rieju, Honda, Yamaha et Aprilia. Entre Assen 1987 et Jarama 93 il est monté 4 fois sur le podium, mais jamais sur la plus haute marche. Il participa ensuite avec brio à 4 saisons en 500 cm3. Il a été très bon en 1994 (cinquième du Championnat) puis jusqu’au GP de France en 1995, quand il chutait de sa machine à l’entrée du Ralentisseur Dunlop au Mans alors que sa Honda NSR continuait à rouler. C’était d’autant plus dommage que sa carrière en 500 venait de décoller de main de maître avec la victoire chez lui au GP d’Espagne, plus deux podiums au Mugello et à Assen en 7 courses, pour sa saison rookie. Son année était finie, et s’il roula de nouveau en 96 et 97, les résultats ne furent plus jamais les mêmes, à l’unique exception de la troisième place au Mans en 96.

Depuis la fin de sa carrière en Grand Prix après la saison 1997, Puig a joué un rôle actif dans le développement de la carrière de Casey Stoner, Toni Elias et plus particulièrement Dani Pedrosa, dont il a été le manager personnel jusqu’en 2013. Pedrosa poursuit sa collaboration avec Sete Gibernau cette année, après s’être séparé de la gestion de Wasserman (anciennement Wasserman Media Group).

Puig peut parfois être cynique dans ses déclarations, impoli, désagréable, et jamais timide pour exposer ses pensées. A l’époque où Pedrosa partageait le stand Repsol Honda avec Nicky Hayden, il n’épargnait aucune attaque contre le pilote du Kentucky : « La seule chose que je peux dire est que Hayden peut être dérangé en ne pouvant plus accéder aux données de télémétrie de Pedrosa. Il a beaucoup amélioré son pilotage quand il avait toutes les références de Dani à sa disposition, et maintenant il ne peut plus… »

« Il a simplement copié parce qu’il n’a jamais été capable de régler sa moto. Un pilote professionnel ne peut pas se plaindre parce qu’il ne peut pas accéder aux informations de l’autre pilote. Il doit chercher le meilleur par lui-même, c’est son travail, ce n’est pas à l’autre de le faire pour lui ».

Hayden ne leva même pas le petit doigt pour commenter.

Il se contenta de faire réaliser un petit autocollant qu’il appliqua sur le carénage de sa moto au GP suivant, avant que la HRC ne lui demande de le retirer.

Maintenant, Alberto Puig va devoir non seulement coordonner le stand de l’équipe, mais aussi gérer l’avenir contractuel de Marc Marquez par rapport à Honda (sera-t-il capable de le persuader de rester ? Et comment ?) et celui de Dani Pedrosa (préférera-t-il un jeune talent ?)

Il y a moins de deux ans, Alberto n’épargnait aucune critique à son ex-élève Pedrosa. « Je ne sais pas ce qu’il fait, les données actuelles comparées à celles de  ces dernières années ont montré un effondrement brutal. Mais Honda a eu ses raisons de renouveler avec lui pour deux années de plus : une course négative peut arriver mais quand cela arrive souvent, cela nuit mentalement ». Actuellement, sa préférence pour Marquez n’est pas un secret : « Si la moto était un désastre comme on le dit, Marc ne serait pas le vainqueur du Championnat du Monde ». Ce côté parfois abrupt a fait qu’à une certaine époque Honda avait préféré la diplomatie et la filouterie d’un Livio Suppo. On appréciait alors les formes d’expression des commerçants, comme Jarvis chez Yamaha ou Ciabatti chez Ducati. Mais Alberto Puig a d’autres talents, et une manière très claire de les exprimer. Ça peut devenir intéressant.

Des années après que Casey Stoner a pris sa retraite de la course, il a publié une autobiographie intitulée Pushing The Limits. Dans ce document, Stoner raconte sa relation avec Alberto Puig, qui l’a aidé au début de sa carrière en Espagne et au Royaume-Uni.

Stoner a écrit sur la fois où, quand il a travaillé avec Puig, il (Stoner) a terminé à quelques positions de la victoire. Stoner a écrit que Puig lui avait demandé pourquoi il n’avait pas gagné. Stoner a répondu que c’était le meilleur que pouvaient faire sa moto et ses pneus et qu’il ne pouvait pas non plus dépasser sans danger les pilotes devant lui. Selon le livre de Stoner, Puig a dit à Casey qu’il devait percuter n’importe qui pour l’emporter.

Après l’incident infâme où Dani Pedrosa a renversé le regretté Nicky Hayden à Estoril en 2006 (Pedrosa et Hayden étaient coéquipiers, Hayden menait le Championnat du Monde), le manager de Pedrosa Alberto Puig réagissait à la critique mondiale de Pedrosa pour avoir renversé son coéquipier en attaquant et critiquant Nicky Hayden pour l’incident, disant que c’était la faute de Hayden même si ce dernier menait clairement quand la paire est entrée dans le virage. À l’époque, beaucoup soupçonnaient Puig d’avoir ordonné à Pedrosa de percuter Hayden, une allégation que Pedrosa avait niée.

La chute d’Alberto au Mans en 1995 :

Ci-dessous : Alberto Puig au sujet de la course Shell Advance Asia Talent Cup du Qatar

Ci-dessous :

Alberto Puig et l’entraînement pour la Shell Advance Asia Talent Cup

Photos © Honda

Sources partielles : Honda Racing Corporation, Repsol Media, Autosport.com, Repsol Honda Team

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