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Gigi

L’homme de Ducati Corse Gigi Dall’igna a donc fait son choix pour les deux prochaines années dans son box. Il aura une paire italienne, composée de Pecco Bagnaia, actuellement le favori clairement désigné pour la conquête d’un titre, et d’Enea Bastianini qui a gagné ses galons lors de ces deux dernières années dans le clan de Borgo Panigale, et notamment face à Jorge Martin dont le poste semblait lui être acquis il y a seulement quelques mois. Battu sur la piste après 13 joutes, ce dernier s’est aussi battu lui-même avec son verbe haut.

Il y a eu le tumultueux couple entre Andrea Iannone et Andrea Dovizioso, à la relation marquée par un accrochage dans un Grand Prix d’Argentine qui a tourné dans un dernier virage au suicide collectif, une scène qui a marqué à jamais Gigi Dall’Igna. La paire Andrea Dovizioso-Danilo Petrucci a suivi, qui s’est séparée moins bons amis qu’elle ne s’affichait au début. Aujourd’hui, Ducati a remis le couvert pour un duo de compatriotes, fait de Pecco Bagnaia et d’Enea Bastianini.

Les deux expériences passées ont montré que ce type de relation pouvait mal tourner. Et c’est un paramètre qui a déjà été pris en compte à Borgo Panigale. D’ailleurs, les mots prononcés par Gigi Dall’Igna pour accueillir Bastianini et son staff sont, à ce titre, édifiants : « Enea est un pilote très talentueux qui a beaucoup mûri au cours de ces deux années avec Ducati. Certes nous aurons des phases critiques à résoudre, mais ce sont des gens avec qui il est plus facile de raisonner ».

Ces phrases sont aussi pour le manager Carlo Pernat et peut-être aussi surtout le chef mécanicien qui revient avec « Bestia » dans l’antre des tuniques rouges. Il s’agit d’Alberto Giribuola, qui a officié auprès d’Andrea Dovizioso lors de sa période rouge. Pour ce qui est du manager et aussi chroniqueur, le bon boulot est fait. Il se contente donc de commenter ainsi la promotion de son poulain : « quand j’ai dit que Ducati n’avait pas encore décidé, ils ne m’ont pas cru. Enea le méritait, maintenant c’est à lui de prouver que le choix était le bon ». On se souviendra que Loris Caprirossi et Andrea Iannone étaient aussi managés par Carlo Pernat lorsqu’ils sont arrivés chez Ducati.

Gigi Dall’Igna anticipe : « nous aurons des phases critiques à résoudre« 

Pour Giribuola, on est déjà dans l’action : « ça fait 14 ans que nous travaillons pour Ducati. On connaît parfaitement les gens à qui on a affaire. Le plus important est de savoir que les gens autour de vous travaillent dans un but commun.  Notre but n’est pas de déranger qui que ce soit, juste de gagner le Championnat. Tout dépend de la façon, dont les autres considèrent Enea. Nous nous donnerons à fond et si c’est un problème pour Pecco Bagnaia, ben ça sera à lui de gérer. Je pense qu’il a une bonne équipe autour de lui. Il a déjà obtenu de très bons résultats, donc je ne pense pas qu’il sera sous pression ».

On comprend pourquoi Gigi Dall’Igna accorde autant d’importance au fait d’anticiper « des phases critiques à résoudre » et de « raisonner ». Une impérieuse nécessité que Jorge Martin avait apparemment oublié en Autriche avec un discours déjà martial à l’égard de Pecco Bagnaia et une attitude indépendante et agressive à l’égard de ses collègues de marque sur la piste qui a donné des sueurs froides au staff Ducati. Cela étant dit, la docilité espérée du nouvel arrivant n’a été qu’un élément parmi d’autres dont le principal a tout de même été celui-ci : l’Italien, à ce stade de la campagne MotoGP, a récolté trois victoires et deux podiums et le Madrilène cinq podiums mais une seule victoire, qui date déjà de l’an passé.

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