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En Grands Prix motos, la première course de l’année est décisive. Elle donne le ton pour toute une saison, et se doit de marquer les esprits afin d’embarquer le spectateur pour une vingtaine d’autres rendez-vous. En 2023, Losail n’ouvrira pas la campagne, une première depuis 2006. La primeur est laissée à Portimão, qui rejoint une longue liste composée de tracés mythiques.

Cet épisode fait suite à la première partie, parue hier, trouvable en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Suzuka, premier Grand Prix de l’année depuis 1987, faisait son petit effet. Les bagarres étaient monnaie courante, sans compter l’engouement croissant des japonais. Il fallut attendre 1993 pour voir un changement, à savoir l’introduction du Grand Prix d’Australie à Eastern Creek. Le pays océanique bénéficiait d’un statut particulier, puisque la passion relative au sport moto était portée par Wayne Gardner à la fin des années 1980, puis Mick Doohan. Cela facilitait la logistique, puisqu’on se rendait ensuite à Shah Alam en Malasie, avant de retrouver Suzuka au Japon. Le tracé, désormais nommé Sydney Motorsport Park, perdura à cette position jusqu’en 1996.

En effet, on pouvait désormais se permettre de faire deux tournées outre-mer par an, comme de nos jours  C’est la Malaisie qui se chargea du remplacement. Puis, l’éternel Suzuka fit une nouvelle apparition. C’était l’occasion pour d’innombrables wildcards japonaises de s’y révéler, et peut-être, d’accrocher un guidon à temps complet pour la saison suivante. Mais en 2003, Daijiro Kato y perdit la vie peu après le virage « 130R ». Jugé trop dangereux, il fut retiré du calendrier.

 

Eastern Creek en 1993, définitivement un circuit oublié. Photo : Stu Newby


Toujours dans la recherche d’optimisation, c’est Phakisa en Afrique du Sud qui prit le relais, suivi de Jerez. Le Grand Prix d’Espagne n’avait plus la primeur de voir évoluer les nouveaux modèles depuis longtemps, mais il intervenait toujours très tôt dans la saison, ce qui est encore le cas de nos jours. Souvent, il servit de roue de secours quand les circuits à l’autre bout du monde ne pouvaient pas accueillir le paddock, comme ce fut le cas en 2020 pour la catégorie reine.

Puis, en 2007, vint le Qatar, mais pas encore de nuit. Losail avait été introduit en 2006, et immédiatement, marquait le début d’une nouvelle ère. Les pays du golfe persique accordent une grande importance à la symbolique, bien plus que les européens. Ainsi, grâce aux moyens quasi-illimités, ces pays arabes peuvent se permettre de créer des vrais spectacles uniques, comme l’introduction du premier GP de nuit en 2008. Débuter la saison est important, car cela signifie quelque chose. Nul doute que les qataris ont été les premiers à appréhender au mieux l’image renvoyée par un tel évènement. D’ailleurs, en Formule 1, cela fait maintenant de nombreuses années que l’on commence l’année sous ces latitudes, à Bahreïn, et qu’on la termine non loin, aux Émirats arabes unis.

 

Le Qatar est presque à part, et la nuit offre une dimension très appréciable. Photo : Michelin Motorsport


Losail installa une véritable tradition, et, ce, jusqu’en 2022, soit la plus longue période passée en tant que Grand Prix d’ouverture sans discontinuer. Le tracé ne produisait pas des courses légendaires, il est vrai, mais toujours plus intenses que celles offertes par Portimão depuis son introduction en 2020. Ne vous inquiétez pas : DORNA et le Qatar ont un contrat jusqu’en 2031, et il pourrait bien reprendre sa place dès 2024.

Quel est votre Grand Prix d’ouverture préféré ? Êtes-vous plutôt Suzuka, Losail ou Eastern Creek ? Dites-le nous en commentaires !

 

Le Portugal n’a jamais proposé un spectacle grandiose, une fois l’impression laissée par l’aspect « montagnes russes » derrière nous. D’ailleurs, le taux de remplissage l’an dernier était relativement inquiétant. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : daly3d abd