Les premiers tests de Marco Bezzecchi ont été loin d’être impressionnants. C’est le moins que l’on puisse dire. Scotché au fond de la feuille des temps, celui qui a terminé troisième du dernier championnat Moto3 après l’avoir disputé contre Jorge Martin a retrouvé l’anonymat. Ou presque…
Certes, le Champion du Monde du dernier exercice de la discipline d’entrée des Grands Prix se débrouille bien mieux que lui sur la même KTM. Tout comme son dauphin au général 2018 Di Giannantonio, pas maladroit sur une Speed-Up. Mais ces deux-là ont plus d’expérience personnelle tandis que le team Tech3 de l’Italien, apprend la KTM avec deux débutants. Mais derrière Bezzecchi, il y a aussi l’académie.
Une intendance VR46 qu’il faudra prendre en compte dans l’évolution du pilote. Les hommes du ranch de Valentino Rossi ont élevé deux Champions du Monde de Moto2 consécutifs. Le nouveau manager des jeunes pousses est à présent Roberto Locatelli qui remplace Idalio Gavira. Une mission qui consiste justement à gérer ce genre de situation délicate. Une sorte de premier cas pour Loca. Il explique : « Marco est l’un des pilotes qui est passé dans une nouvelle catégorie. Tout d’abord, il faut commencer par oublier les instincts de la classe Moto3. S’il ne fait pas de chrono ce n’est pas parce qu’il n’est pas bon. Il travaille pour adapter son style de pilotage à la Moto2. C’est le style qui change. Il faut un certain temps pour changer de catégorie ».
Au delà de la situation actuelle, d’aucuns pensent déjà qu’il aurait peut-être été préférable de faire une campagne de plus en Moto3. « Parfois, si vous avez l’occasion de monter d’une catégorie, vous le faites » commente sombrement Locatelli qui écarte les dangers d’un éventuel découragement qui ferait sombrer son moral : « non, non. Il a maintenant un objectif, il veut progresser rapidement dans cette nouvelle catégorie. Tout le monde veut arriver au sommet le plus rapidement possible. Il doit juste être patient ».
L’Italien ajoute : « ne soyez pas inquiet parce que cela prend plus de temps que prévu. Vous devez travailler patiemment et bien, étape par étape. C’est l’une des nombreuses bonnes choses que l’Académie enseigne aux pilotes : être patient et travailler. C’est le moyen d’atteindre tous les objectifs. Les faits le prouvent : deux champions du monde avec Morbidelli et Bagnaia et voilà que Luca Marini s’est épanoui. Les pilotes Moto3 sont devenus compétitifs grâce à un travail soutenu. Vous n’avez pas à croire que vous pouvez tout faire en une journée. Tu dois travailler »
« Il fera des progrès au Qatar. Ce qui trompe souvent dans les tests, c’est que, après une journée, deux ou trois, beaucoup sont rapides. Si seulement 40 minutes sont disponibles, ce sera difficile même pour ceux qui ont bien travaillé pendant une journée entière. Donc, il y aura un nivellement des valeurs » a déclaré Locatelli.
En 2018, « Bezz » a surpris avec trois victoires en Moto3 et six autres podiums. « Pourquoi ne devrait-il pas créer une surprise en Moto2 », a déclaré son entraîneur avec optimisme sur Speedweek.
