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Pour aller vite en MotoGP, il faut savoir freiner. Dit comme ça, on nage en plein paradoxe, et pourtant, c’est bel et bien la technique du freinage qui fait la marque des champions. Au siècle dernier, un certain Alex Barros était redoutable dans l’opération, tandis qu’aujourd’hui, les observateurs s’accordent à dire que Marc Márquez et Valentino Rossi font partie des meilleurs freineurs. Celui qui offre le matériel pour ces exploits, en l’occurrence Brembo, explique que tout est une question de doigté. Démonstration avec Valentino Rossi…

Chacun a sa technique pour freiner en MotoGP. Le but étant de stopper son élan le plus tard possible pour mieux le reprendre aussi rapidement qu’il est à envisager. Sur une moto, tout est notamment dans la main, et plus exactement avec les doigts… Ainsi, certains actionnent le frein avant avec deux doigts, d’autres uniquement avec un seul, tel que le champion du monde Marc Márquez. D’autres encore font varier le nombre de doigts, par exemple en fonction de l’intensité de la manœuvre de freinage.

Le pilote Yamaha Valentino Rossi a surpris lors de la dernière saison de MotoGP, en changeant soudainement son style de freinage, appliqué de longue date, à Motegi. « Maintenant, je ne freine qu’avec deux au lieu de trois doigts. Je veux charger la fourche de manière plus homogène », avait alors expliqué le pilote de 40 ans qui se mettait aussi au diapason de ses plus jeunes adversaires.

Son coéquipier actuel, Maverick Viñales, fait ainsi comme son ancien voisin de box Jorge Lorenzo en freinant également avec deux doigts, à savoir l’index et le majeur. Jusqu’à présent, Rossi avait toujours ajouté l’annulaire, et cela tout au long de sa carrière. Pourquoi a-t-il choisi le basculement tardif en 2019 ?

« Je pense que tout tourne autour de la sensation avec la moto », explique Andrea Pellegrini, ingénieur de Brembo, dans un entretien avec ‘Motorsport-Total.com‘. Depuis l’introduction du MotoGP en 2002, le constructeur italien équipe la majorité du plateau de son systèmes de freinage et a observé les différentes préférences des pilotes.

Pellegrini commente : « de nos jours, tous les pilotes qui viennent du Moto2 ou d’autres classes n’utilisent qu’un seul doigt. Valentino a beaucoup d’expérience et a commencé à utiliser une certaine technique très tôt. Je pense donc qu’il est difficile pour lui de s’adapter Mais c’est un pilote qui travaille dur et essaie beaucoup. »

Mais quels sont les avantages spécifiques ? « Le gros avantage est que vous pouvez mieux contrôler la moto », explique l’expert de chez Brembo. « Si vous n’avez qu’un ou deux doigts sur le levier de frein, vous avez trois ou quatre autres doigts libres pour garder le reste sous contrôle. »

Plus il reste de doigts sur le guidon, mieux la moto peut être tenue et dirigée sous les forces d’accélération négative. Pellegrini souligne également : « avec ce style, l’accélérateur peut être ouvert plus tôt après la courbe. Je pense que c’est aussi l’objectif de Valentino quand il utilise deux au lieu de trois doigts pour freiner. »

 

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