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En ce dimanche 13 septembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis Misano après le Grand Prix de Saint-Marin.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie (vouvoiement) est traduite de l’anglais.


Johann Zarco : « Cela a été une course vraiment difficile, en particulier sur la fin où j’ai beaucoup peiné. Si on regarde le résultat, je peux être déçu, mais ce n’est pas aussi négatif car nous avons trouvé de bonnes choses ce matin. Je pense que je n’aurais pas pu faire un bon début de course si nous n’avions pas trouvé ces solutions. C’est pourquoi il y a des choses positives. Du départ jusqu’au 15e tour, j’ai pu suivre Dovi assez bien, même s’il me manquait un ou deux dixièmes pour me sentir vraiment bien derrière lui. Puis, quand le pneu a commencé à se dégrader, j’ai rencontré plus de problèmes et j’ai perdu énormément de temps dans les 7 derniers tour, et cela a été difficile. Ce n’est pas un grand drame car, comme je l’ai dit, si on regarde les résultats, je ne les aime pas, mais le rythme n’était pas mauvais du tout et bien plus proche que ce qu’on peut croire en regardant les résultats. Il faut apprendre et c’est très bien que nous ayons des tests mardi, car j’étais très rapide au moins sur un tour, mais il est très compliqué de faire 27 tours ici. Je sens que je peux être rapide si je force la moto pour la mettre là où je veux, mais je ne peux pas le faire durant toute la durée de la course. L’objectif maintenant est vraiment d’être rapide mais avec un feeling plus facile. C’est ce que nous recherchons tout le temps, même si parfois on cherche simplement à être rapide, comme ce qui nous manquait au début de la saison. Maintenant, même si j’ai des problèmes sur la moto, je peux être très rapide. C’est donc intéressant mais je n’étais pas encore assez préparé pour la course, comparé aux autres. C’est pourquoi je veux retenir du positif d’aujourd’hui mais je suis déçu de la fin de cette course car j’ai perdu trop de temps. J’ai marqué un point, mais c’est un point symbolique, juste pour dire que ce n’était pas complètement mauvais. »

À quel point est-ce important pour vous de disposer de la dernière version de la Ducati l’année prochaine ?

« Avoir les spécifications 2020 sera une évolution pour moi. Ce sera très positif, car, pour les autres pilotes, ils auront le même feeling sur la même moto et pourront en tirer le maximum. Ici, d’après le règlement, nous ne pouvons pas changer la moto mais grâce à cette évolution, cela procurera un petit plus mentalement. Je serai donc heureux, mais techniquement, je ne peux pas dire qu’avec la moto 2020 j’aurai plus d’adhérence et que je serai plus fort : Je n’aime pas parler technique car je sais que la part du pilote est grande. »

À quel point est-ce important de se battre pour la victoire en Moto2 pour arriver en MotoGP ?

« Nous venons tous de la Moto2 mais certains pilotes ont besoin de plus de temps, et d’autres moins. Je dirais que le dernier champion en Moto2 est Álex Márquez et qu’il a piloté avec le moteur Triumph. Mais les gars qui sont devant (en MotoGP) n’ont pas utilisé ce moteur, mais ont utilisé le moteur Honda 600, comme moi. Je pense toutefois que la catégorie Moto2, avec le moteur Triumph, a élevé le niveau et est beaucoup plus proche du MotoGP qu’elle ne l’était avant. L’écart entre la Moto3 et la Moto2 est plus grand. Avec la vitesse qu’ils atteignent en Moto2, ils apprennent beaucoup plus : vous pouvez voir de quelle façon Marini a gagné aujourd’hui, la façon dont Bastianini est revenu, comment il a perdu l’avant et il s’est rattrapé ! Vous devez tout donner pour être sur le podium, et c’est également le cas en MotoGP : Vous devez donner le meilleur et si vous n’êtes pas parfait ou que vous commettez une erreur, vous perdez énormément, comme cela m’est arrivé aujourd’hui. Je ne suis pas encore complètement à l’aise sur la moto, et comme en Moto2 j’essaie tout, mais à la première erreur, et avec les pneus, la course est finie. C’est la catégorie ultime, où le niveau est très élevé pour tous les pilotes. »

Pouvez-vous nous expliquer la progression que vous avez faite ce matin ? Était-ce lié aux bosses ?

« Nous avons trouvé de la stabilité sur la moto, grâce à quelques réglages concernant la géométrie de la moto. Et je pense que nous avons franchi de petits pas en avant durant le weekend, car nous ne voulons pas perdre la bonne direction et nous voulons être sûrs que le pilote pilote correctement. Et moi aussi, car je suis toujours honnête pour dire ce que je peux bien faire et ce que je ne peux pas faire. J’ai quelques limites, comme tout pilote qui à son feeling. Mais le pas en avant que nous avons franchi ce matin m’a beaucoup aidé, et j’en suis heureux car je pense que je n’aurais pas pu faire ce bon début de course si nous n’avions pas progressé ce matin. Il s’agit de ce que j’aurais dû tester lors de la FP4, mais nous avons connu un problème technique et nous avons dû attendre jusqu’au warmup pour l’essayer, car il aurait été fou de le tester pendant la qualification. Cela m’a procuré de la stabilité plus un feeling différent. J’ai vraiment vu ça. Quand je peux être stable sur la moto, je peux être relâché et très fort. »

Aujourd’hui a été très positif pour l’académie de Valentino Rossi. En France, il y a toi, il y a Fabio, mais personne derrière. Ça suscite quoi chez toi ?

« Ça suscite que je félicite la VR 46 : Ils ont fait du très grand travail. Après, ici à Misano, ils sont tous chez eux, donc même avec une piste bosselée, ils roulent avec des R6 et des R1 et connaissent la piste vraiment vraiment par cœur. J’ai vu que j’avais des problèmes avec les bosses. Il fallait régler la moto mais on peut parfois éviter les bosses en passant à des endroits différents : Mais quand on est à plus de 200 km/h, ce n’est pas simple de toujours bien savoir au millimètre où il faut passer, en comprenant s’il s’agit d’une bosse ou si ça a bougé parce qu’on a glissé. À mon avis, ici à Misano, ils avaient vraiment ce plus de rouler à domicile sur leur piste d’entraînement. Aujourd’hui, dans les trois catégories, les rythmes de course ont été très réguliers, comme pour moi sur les 17 premiers tours, pas du tout comme à Brno, et dans ce cas là on voit qu’ils arrivent à trouver leur rythme, et une fois qu’ils ont leur rythme, ils sont très durs à battre. Je pense que c’est une des explications et ça commence à payer, parce que finalement ça fait un moment qu’il s’entraîne tout le temps. »

T’occuper de jeunes pilotes est une chose que tu pourrais envisager à l’avenir ?

« Je ne gagnerai jamais assez d’argent pour créer un empire comme VR 46, surtout que je vis en France (rires) ! Mais non, pour l’instant je ne me vois pas créer des choses comme ça, et quand je vois les pilotes Moto3, la seule personne que j’aiderai et que j’aurai envie d’aider, ce sera le petit Lorenzo Fellon s’il passe en Grand Prix. Je sais qu’il y a toujours du cœur pour lui. On avait vraiment un très bon feeling. Je pense que je peux rendre très fort une personne, mais pour l’instant pas 10. »

Tu conserves le côté globalement positif du weekend ?

« Oui, complètement ! Quand on regarde le résultat de la course, on peut la comparer à une course comme Jerez. Là, je termine 15e à 20 secondes, et à Jerez ce n’était pas bien. Mais là, en comparaison de Jerez, si j’ai besoin d’aller vite, j’arrive à sortir le chrono. Ça, c’est déjà une grosse évolution par rapport au début de la saison. Et clairement, ici, tout le monde a été très fort : Le rythme de course était en 1’33 alors que pendant les essais, oui je faisais des 1’33, mais une fois tous les cinq tours. En course, on ne peut pas se permettre de faire un tour et de ralentir : Il faut tous bien les faire, car tout le monde a quand même roulé bien bien vite. Techniquement, avec les personnes de Ducati, on a vu qu’il ne manque finalement pas grand-chose. À 2 dixièmes près, je serais resté avec Dovizioso, et cela aurait changé toute la course parce que j’aurais lâché le groupe de derrière, et après on n’est plus dans la même galère. Donc, à un moment de la course, ça se joue à 2/10 près. C’est pour ça que c’est très motivant. On se dit que ça va le faire et ça me motive beaucoup. C’est comme pour Bagnaia aujourd’hui : Lui aussi a été inexistant une année, puis dès qu’il a eu le feeling, il a fait quelque chose de grandiose. Il était aussi très fort à Jerez et il a retrouvé ce feeling de Jerez, et ça a payé. Donc ça me motive beaucoup : Oui, je dois progresser, mais quand on va mieux comprendre mes commentaires, je crois que je vais être avec les autres. Ça, c’est ultra motivant. »

Regrettes-tu ton choix de pneu ?

« Je ne pense pas que ce soit lié à mon choix de pneus, sinon je n’aurais pas fait un si bon début de course avec un pneu médium ou hard. De toute façon, le hard avait été exclu pendant les essais parce que je n’ai pas réussi à l’utiliser correctement, même si on a vu que Viñales est très fort avec, ce qui était intéressant. À mon avis, le fait de forcer encore, et de ne pas pouvoir placer la moto tout le temps comme je veux, c’est ça qui m’a fait bouffer un petit peu plus de pneu, en général et surtout à gauche.Donc on verra la semaine prochaine, mais je crois que ce choix de pneus reste quand même intéressant : Hard avant et soft arrière. »

Comment va le poignet ?

« Bien. Ça c’est positif ! C’est vrai que Jérôme a tout de suite appelé en me demandant si j’avais eu mal au poignet. Mais j’ai dit « non, adrénaline plus anti-inflammatoire, ça serait mentir de dire que j’ai galéré à cause de mon poignet ». Ça, c’est très bon, et là, on l’a déjà soigné et mis du froid pour la prévention. C’est bien. Ce n’est pas à 100 % mais ça ne me gêne pas sur la moto. »

Classement Grand Prix Lenovo de Saint-Marin et de la Riviera de Rimini MotoGP à Misano :

Crédit classements : MotoGP.com

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