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Les 10 jours de repos dont ont bénéficié les pilotes MotoGP après le Grand Prix de Teruel arrivent doucement à leur échéance, et il est temps d’en profiter pour analyser la situation avant les trois derniers Grands Prix de cette atypique saison 2020. Du moins, en espérant que celle-ci aille jusqu’à son terme, malgré les incertitudes liées à la position gouvernementale du Portugal après que le Grand Prix de Formule 1 qui s’est déroulé à Portimao n’ait vraiment pas fait bonne impression dans la situation sanitaire actuelle : 14 cas positifs dans le paddock et, surtout, certains des 27500 spectateurs agglutinés les uns contre les autres en dépit des gestes barrières en vigueur actuellement.

On verra bien et, en attendant, c’est donc un maximum de 75 points que peut encore remporter un pilote avant le terme de la saison.

Sur un plan purement mathématique, cela laisse encore une chance théorique à Takaaki Nakagami, Pol Espargaró, Jack Miller, Miguel Oliveira, Danilo Petrucci, Brad Binder, Álex Márquez et Johann Zarco d’arracher le titre au Portugal, mais avec une approche plus conservatrice nous considérerons que celui-ci ne devrait pas échapper à Joan Mir, Fabio Quartararo, Maverick Viñales, Franco Morbidelli, Andrea Dovizioso ou Álex Rins.

Ces six prétendants ne sont séparés que par 32 points, et les 11 premiers Grands Prix nous ont bien montré, avec 8 vainqueurs différents, que la stabilité n’était guère de mise en cette saison 2020…

A cet égard, Joan Mir s’en sort le mieux avec un seul résultat blanc à Brno et une plus mauvaise place de 11e au Mans. Seuls accrocs à ce parcours très solide, le pilote Suzuki n’est encore jamais monté sur la plus haute marche du podium en catégorie reine et ne réussit généralement pas des qualifications extraordinaires. Toutefois, avec 14 points d’avance sur son plus proche rival et une GSX-RR qui paraît incroyablement maniable, le Majorquin sera sans aucun doute un adversaire coriace à rattraper sur le tourniquet de Valence…

Fabio Quartararo, le leader du championnat dès l’ouverture à jerez, en a perdu le commandement à deux reprise : La première à Misano-1 contre Andrea Dovizioso, la seconde à Aragón-1 contre Joan Mir. Seul pilote à avoir remporté 3 victoires cette année à Jerez-1, Jerez-2 et Barcelone, le Français concède 2 résultats blancs à Misano-1 et Aragón-1 mais aussi une modeste 13e place en Styrie. Ces résultats très irréguliers sont dans l’ensemble imputables à des problèmes techniques mal maîtrisés par son équipe (freins, surpression du pneu avant, adhérence arrière). Le diable se cache toujours dans les détails et, cette fois, les choses sont claires : Plus aucun droit à l’erreur n’est accordé à El Diablo qui subit forcément une pression supplémentaire !

 

Avec une seule victoire à Misano-2, Maverick Viñales a également connu son lot de péripéties, en particulier lors de la tournée autrichienne où il a inscrit un résultat blanc. Le pilote Yamaha connaît souvent des spectaculaires changements de rythme en course mais reste un adversaire d’autant plus solide qu’il a repris des points sur Fabio Quartararo lors des deux manches en Aragón.

 

Dernière pointe du trident Yamaha, Franco Morbidelli reste sur une 2e victoire à Aragón-2 après celle obtenue à Misano-1. La confiance est donc de mise, dans une dernière partie de saison où cela aura son importance, d’autant que le pilote italien dispose d’une M1 A-spec qui ne rend rien aux modèles d’usine des autres pilotes d’Iwata sur un circuit comme le Ricardo Tormo…

 

Ave trois Yamaha aux basques de Joan Mir, on pourrait croire que l’avantage est dans le cas d’Iwata. Attention toutefois au deux points faibles de la M1 : Très sensible  aux conditions d’adhérence, celle-ci a besoin d’une piste libre pour établir son rythme, d’où l’importance des qualifications et des départs…

Trois fois vice-champion du monde ces dernières années et leader du classement à Misano, Andrea Dovizioso comptait beaucoup sur la longue ligne droite d’Aragón pour se rapprocher de la tête du classement. Mais au grand dam de l’Italien, ce sont les 4 cylindres en ligne qui s’y sont imposés et le pilote officiel Ducati possède maintenant 28 points de retard sur Joan Mir : C’est beaucoup en arrivant sur une double manche à Valence et le futur pilote d’essais doit amèrement regretter son résultat blanc à Barcelone !

 

Enfin, Álex Rins est toujours officiellement dans la course, bien qu’à 32 points. Avec une victoire à Aragón-1 et deux résultats blancs en Autriche et au Mans, le pilote Suzuki n’a plus rien à perdre et se fera un malin plaisir de venir jouer les trublions au milieu de ceux qui jouent vraiment le titre. Et ça pourrait même fonctionner !

Au final, bien téméraire serait celui qui s’avancerait à un pronostic quant au résultat qui conclura cette saison sans son champion en titre. Il va sans doute falloir attendre l’épreuve finale pour célébrer un nouveau champion du monde …et c’est tant mieux !