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En ce dimanche 4 avril 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Losail en conclusion du Grand Prix de Doha.

La conférence a réuni Fabio Quartararo, Johann Zarco, et Jorge Martin.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme.


Félicitations Johann ! Vous êtes le leader du championnat du monde et vous terminez deuxième aujourd’hui. Racontez-nous votre course…

Johann Zarco : « Avant le départ, je me suis demandé comment je gérerai. Nous savons que les Ducati partent très fort, mais qui mènera la course ? Avec Jorge qui menait la course, je m’attendais peut-être avoir un rythme moins rapide que la semaine dernière car c’est un rookie et peut-être qu’il aurait été stressé ou quelque chose d’autre. Mais au final, nous avons été encore plus vite car, comparé à Pecco, il a continué à rouler en 55 après la mi-course. Mais de ça, j’étais content car je me sentais bien derrière lui, et chaque fois que quelqu’un me doublait j’étais en mesure de redevenir deuxième grâce au moteur. Pour moi, c’était la course parfaite par rapport à la semaine dernière, en ayant ce contrôle et en gardant de l’énergie pour avoir une chance de me battre peut-être pour la victoire en fin de course. Là, j’ai pu penser un peu davantage à la victoire car quand Fabio est arrivé, à trois ou quatre tours de la fin, je m’en sentais très bien et je pense que le pneu n’était pas mauvais pour avoir une chance pour la victoire. Mais quand il a doublé Jorge et qu’il a immédiatement créé cet écart, j’ai voulu également doubler mais Jorge allait un peu trop vite. Il était difficile de le doubler. J’ai alors fait de mon mieux pour trouver le bon endroit, et lors des derniers tours j’ai dû garder les gars dernière moi parce que je savais qu’il y avait beaucoup de monde derrière moi. Je ne voulais pas perdre le podium et en même temps je devais faire un dépassement sur Jorge. J’ai passé le virage 15 à la perfection et pris la deuxième place au virage 16. C’était donc juste parfait. Quant à mener le championnat, je ne m’y attendais pas en arrivant ici il y a 35 jours. Je venais simplement pour le test, pour être concentré, faire un bon travail et continuer à apprendre la Ducati. Je mène maintenant le championnat mais je sens que j’ai encore des choses à mieux contrôler pour me sentir plus à l’aise et avoir plus d’options durant la course. Si je peux continuer à progresser dans ce domaine et utiliser le vrai potentiel de la Ducati même sur d’autres circuits, je pourrais alors également profiter d’autres pistes. »

Après des moments plus difficiles ces derniers temps, vous semblez vous épanouir dans le team Pramac et être aussi heureux avec votre équipe que sur la piste. Racontez-nous…

« Être heureux fait partie de l’équilibre d’un homme (rires). En tant qu’être humain, vous devez être comme ça. Clairement, il n’est parfois pas facile d’avoir ce sentiment dans la vie mais actuellement, ça va bien. Et l’équipe favorise cela car, comme je le dis, vous pouvez prendre une pause café et vous amusez, mais ensuite ils travaillent très bien et vous vous allez bien. Plus Ducati qui donne la bonne moto. Donc cette ambiance latine, et comme je suis très à l’aise avec l’italien, me convient bien, et quand tout se met ensemble l’objectif est d’être au top, là où nous sommes actuellement. Nous devons donc continuer à vivre ce moment. »

L’équipe Pramac bat à nouveau l’équipe d’usine. Qu’est-ce que ça dit sur vous et sur l’équipe d’usine ?

« Pour expliquer pourquoi nous avons été devant les pilotes d’usine aujourd’hui, nous avons chez Pramac la chance d’avoir les mêmes motos que l’équipe d’usine avec peut-être un peu moins de pression que pour les pilotes d’usine. Cela nous aide à avoir parfois ce surplus de mental, comme pour la pole position que Jorge a faite hier et la belle course que nous avons faite ensemble aujourd’hui. Je pense donc que c’est pour cette raison car au final on ne peut pas dire qu’ils ont fait une mauvaise course. Quand vous voyez que les 15 premiers gars sont en huit secondes, aucun de ses 15 gars n’ont fait une mauvaise course, car c’est très serré. C’est donc simplement un bon moment à apprécier maintenant. C’est tout, je ne vois aucun problème. »

On vous a vu à votre point bas il y a deux ans avec une autre usine. Peut-on considérer qu’il s’agit aujourd’hui d’une sorte de rédemption par rapport à ces deux dernières années ?

« Ce qui s’est passé il y a deux ans fait partie de la vie j’ai pris des décisions. Je suis très heureux maintenant d’être de retour dans le groupe de tête. J’ai vraiment apprécié les deux premières courses car je me suis beaucoup amusé et j’avais un très bon feeling pour les contrôler. Donc je ne pense pas que ce soit le moment de penser à une sorte de rédemption. Il faut vivre juste l’instant, et pour le moment, il s’agit de Pramac et Ducati. Ce que j’ai décidé il y a deux ans est passé, donc je suis heureux. Je ne peux pas dire si j’ai pris une bonne décision ou pas, j’ai pris une décision et j’ai alors suivi mon chemin, et grâce à Ducati je suis ici. »

Comment cela a-t-il été de vous battre contre un Français ? (Fabio Quartararo a répondu avant ici)

« C’est vrai. Nous avons parlé avec Claude pour savoir ce qui pourrait se passer si nous étions tous les deux dans le dernier virage, et je crois que j’ai dit que je ne prendrai pas le risque car j’attendrai la ligne droite (sourire). Mais cela n’est pas arrivé et clairement, que Fabio gagne la course et que je termine deuxième me procure le même bonheur. C’est pourquoi j’ai vraiment chanté à tue-tête (sur le podium) parce que nous devions réaliser à quel point cela a été phénoménal ce que nous avons fait aujourd’hui pour la moto française. Nous devions apprécier et nous l’avons vraiment apprécié. Il a dit qu’il s’agissait peut-être d’un de ses meilleurs moments de sa carrière, et je ne l’avais pas réalisé de cette façon, mais c’est vrai que c’est un des meilleurs, peut-être avec les titre mondiaux il y a quelques années. Mais ce moment était unique. »

La dernière fois que deux Français sont montés sur le podium de la catégorie reine remonte à 1954 avec Pierre Monneret et Jacques Collot qui ont terminé premier et troisième. Connaissez-vous ces noms et qu’est-ce que ça vous fait de terminer premier et deuxième ?

« J’aime l’histoire de la moto mais c’est vrai que les années 50 sont vraiment loin. Monneret est un nom célèbre en France, puisque son fils (son demi frère) a ensuite travaillé pour la télévision et donne encore des cours de pilotage dans le sud de la France. Donc oui, le nom de Monneret est célèbre pour les pilotes français, mais nous avons fait encore mieux aujourd’hui, et premier et deuxième c’est simplement parfait pour l’histoire. »

Êtes-vous surpris de la performance de Jorge Martin ?

« J’ai été impressionné par sa pole position. Le tour qu’il a fait, avant tout il l’a fait tout seul donc c’était formidable, et je pense que cela lui a procuré une bonne confiance pour la course. Je pense Fabio et moi, en tant que rookies, nous avons fait de bonnes choses, de très bonnes choses. Quand vous voyez un rookie à cette position, vous êtes surpris, mais comme il s’agissait de mon coéquipier j’étais aussi très content que ce soit lui. Je n’étais pas nerveux en pensant « c’est mon coéquipier et il est peut-être plus rapide que moi. Il mène la course et je stresse ». Non ! Je suis vraiment resté calme et j’étais heureux qu’il puisse avoir ce très gros rythme car cela était aussi un avantage pour moi. Ce qu’il a fait, on ne peut pas dire qu’il l’a fait grâce à son expérience puisque c’est seulement sa deuxième course, mais il a fait grâce à son feeling, et celui-ci était bon aujourd’hui. C’est donc très impressionnant. »

Classement du Grand Prix MotoGP de Doha : 

Crédit classements et photo: MotoGP.com

 

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