pub

À l’image du Grand Prix de Doha, le Grand Prix du Portugal fut beau, même s’il nous a offert un spectacle bien différent.

Nous avons donc souhaité revenir dessus et, parmi les mille façons de le faire, nous avons choisi de nous intéresser au duel qui a opposé pour la victoire Fabio Quartararo et Álex Rins.

La première ligne était constituée de Fabio Quartararo, Álex Rins, Johann Zarco, la deuxième de Jack Miller, Franco Morbidelli et Marc Márquez.

A l’extinction des feux rouges, les deux pilotes ont réagi avec le même temps de réflexe mais, immédiatement, la Suzuki a pris le pas sur la Yamaha. Pour rappel, la GSX-RR possède un holeshot device seulement à l’avant, la YZR-M1 seulement à l’arrière. Ce sont les deux seules marques qui n’en possèdent pas (pour l’instant) à l’avant et à l’arrière.

Les deux pilotes ont failli se toucher mais Álex Rins a donc pris le commandement de la course, bénéficiant sans doute d’une meilleure cartographie et/ou d’un meilleur relâché d’embrayage (voir article ici).

En bout de ligne droite, Fabio Quartararo se fait d’abord dépasser par Jack Miller puis freine très prudemment et se fait passer par Marc Márquez, pendant que Johann Zarco s’empare du commandement grâce à la puissance de sa Ducati. Au premier virage, on a donc Johann Zarco devant Álex Rins, Jack Miller, Marc Márquez et Fabio Quartararo.

Dans le troisième virage, Johann Zarco élargit ce qui ralentit un peu tout le monde sauf Joan Mir qui en profite pour passer Fabio Quartararo. Dans le virage cinq, les images d’hélicoptère montrent que Marc Márquez et Jack Miller vont quasiment au contact, ce qui semble déstabiliser l’Australien qui se fait dépasser par Joan Mir. Quelques centaines de mètres plus tard, celui-ci prend également l’avantage sur Marc Márquez dans le droit avant le toboggan.

Au premier passage, on observe donc Johann Zarco devant Álex Rins, Joan Mir vraiment auteur d’un excellent premier tour, Marc Márquez, Jack Miller et Fabio Quartararo.

Au tour suivant, Marc Márquez manque de tomber sur Joan Mir, ce qui gêne Jack Miller et ce dont profite Fabio Quartararo pour passer la Honda et la Ducati. La piste est dégagée pour le Français, contrairement à Álex Rins qui bute sur la Ducati de Johann Zarco.

Durant les tours deux et trois, la Yamaha reprend donc du terrain sur la Suzuki, ou plutôt sur les deux Suzuki calées derrière Johann Zarco, ce qui permet à Fabio Quartararo de doubler Joan Mir au bout de la ligne droite à l’entame du quatrième tour. Quelques virages plus loin, Álex Rins prend le meilleur sur Johann Zarco, et tout le monde perd un peu de temps dans l’opération.

La Ducati fait parler la poudre dans la ligne droite et reprend le leadership avant de s’incliner quelque virages plus loin non seulement devant la Suzuki mais également devant la Yamaha.

Au prix d’un freinage très retardé, Fabio Quartararo conserve sa deuxième position en bout de ligne droite mais perd du terrain sur la Suzuki qui, seule en tête, a accéléré en 1’40.190.

À partir de là, Fabio Quartararo accélère progressivement son rythme jusqu’en 1’39.472 en perdant seulement un peu de temps au huitième tour en dépassant Álex Rins.

Le pilote Suzuki accuse un peu le coup puis se ressaisit et la guerre entre les deux motos japonaises est déclarée : Malgré l’usure des pneus, le rythme ne cesse de s’accélérer jusqu’au 17e tour où Fabio Quartararo réalise 1’39.472 et Álex Rins le record du tour en 1’39.471 !

Au passage suivant, Álex Rins continue à attaquer et inscrit le meilleur tour en course en 1’39.450 grâce à ses deux meilleurs secteurs T2 et T4 alors que Fabio Quartararo se contente d’un déjà très rapide 1’39.532.

Le pilote Suzuki a-t-il trop forcé ? Toujours est-il qu’il ne finira pas le 19e tour en chutant au virage #5, permettant à Fabio Quartararo de relâcher un tant soit peu son effort et de filer vers la victoire après être sorti de la piste dans le secteur 1 au 20e tour (baisse de concentration?).

Selon Álex Rins, aucune erreur n’a été commise, argumentant que l’analyse des données n’a rien montré de mal.

Álex Rins : « C’est vraiment dommage car nous avons analysé les données de la chute et je n’ai rien fait de mal dans ce virage : Même point de freinage, même pression sur les freins. Mais oui, ça arrive parfois.»

À noter tout de même que le tour précédant était celui où il a réalisé le meilleur tour de la course. La limite ne devait pas être très loin… et Shinichi Sahara n’a eu qu’un commentaire laconique dans le parc fermé à ce sujet: « Alex a été de plus en plus vite et… (Chute). Parfois, nous devons apprendre de ça. »

Mais au-delà de cela, ce que l’on remarque surtout c’est que les deux pilotes ont non seulement été très rapides et très corrects lors de leur affrontement, mais aussi extrêmement réguliers avec des chronos consécutifs généralement contenus dans les deux dixièmes de seconde.

Chapeau bas à ces deux pilotes, avec bien sûr un grand respect pour la maîtrise démontrée par Fabio Quartararo, mais aussi une pensée pour Álex Rins qui a tout perdu après une prestation de toute beauté…

 

 

Tous les articles sur les Pilotes : Alex Rins, Fabio Quartararo

Tous les articles sur les Teams : Monster Energy Yamaha MotoGP, Team Suzuki Ecstar