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En ce jeudi 24 juin 2021, Valentino Rossi a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit d’Assen, en prélude du Grand Prix des Pays-Bas.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote italien, dont il a été annoncé aujourd’hui que la structure VR46 sera présente l’an prochain dans la catégorie reine en partenariat avec Aramco et Ducati. Sur le plan sportif, après un début de saison délicat le Docteur tentera de redresser la barre ce weekend à Assen, sur un tracé qu’il affectionne tout particulièrement et où il a remporté jusqu’ici dix succès.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Valentino Rossi sans la moindre mise en forme.


 

Valentino, vous affichez un palmarès impressionnant à Assen. Vous avez tant de souvenirs ici, tant de belles batailles, vous devez être très heureux à chaque fois que vous revenez ici ? Par ailleurs, donnez-nous plus de détails sur votre future équipe qui sera en lice en MotoGP à compter de 2022.

« Assen est un endroit incroyable, c’est une piste que plus ou moins tous les pilotes adorent. Pour commencer, c’est la piste qui dispose de la plus grande Histoire de toutes les compétitions motos, et elle est présente au calendrier depuis le début. Ensuite, on peut dire que le tracé est fantastique. Et même s’il a été modifié, il reste toujours cette touche du vieil Assen, et c’est donc toujours un grand plaisir de piloter ici. »

« Pour répondre à votre deuxième demande, c’est en effet maintenant officiel que l’équipe VR46 sera présente en MotoGP. Nous sommes tous très contents et très fiers de ce projet, qui remonte à 2011 avec la mise en place de la Riders Acadamy ainsi que les équipes en Moto3 et Moto2. Beaucoup de personnes compétentes ont été impliquées dans ce projet, et tout le monde est vraiment très excité. Nous allons utiliser une Ducati, donc une moto italienne qui sera confiée à des pilotes italiens. Je pense que c’est quelque chose de bénéfique et qu’on va bien s’amuser. »

Vous avez dit qu’une décision serait prise concernant votre futur, soit juste avant la trêve estivale ou durant celle-ci. Êtes-vous arrivé à une quelconque conclusion là-dessus et si non, est-ce que le fait de piloter pour votre propre équipe l’an prochain fasse partie de vos possibilités ?

« Je n’ai toujours pas pris de décision, et je vais y réfléchir plus profondément durant cette pause, car je dois aussi en discuter avec Yamaha et toute l’équipe. Ce qui est sûr c’est que nous voulons de meilleures performances et de meilleurs résultats. La première partie de saison n’a pas été fantastique de ce point de vue jusqu’ici, et donc ce sera très difficile pour moi de piloter encore l’an prochain. C’est vrai qu’il y a le Prince [Abdulaziz bin Abdullah Al Saud, qui soutient le projet] qui me soutient dans l’équipe avec Ducati, mais pour le moment je dois dire que ce sera très difficile. »

« Nous voulons de meilleures performances et de meilleurs résultats »

Comme vous venez de le dire, le Prince fait tout pour que vous continuiez à courir l’an prochain avec Luca [Marini] dans votre équipe. Saviez-vous qu’il allait dire cela dans le communiqué de presse ? Par ailleurs, il y a quelques semaines vous aviez dit qu’il n’y avait pour ainsi dire aucune chance que vous pilotiez sur une Ducati, et maintenant vous vous cantonnez à dire que ce sera difficile. Peut-on en conclure qu’il y a tout de même plus de chances pour que vous courriez encore l’an prochain ?

« On a discuté plusieurs fois, et il m’a toujours poussé à continuer de piloter l’an prochain, mais honnêtement je ne m’attendais pas à ce qu’il s’épanche dans la presse. Je sais qu’il aimerait bien mettre ça en place avec moi et mon frère, mais je maintiens ce que j’ai dit : Ce sera vraiment très difficile pour moi de piloter encore l’an prochain, que ce soit sur une Ducati ou non. »

Comment voyez-vous votre relation avec Yamaha évoluer une fois que vous aurez terminé votre carrière ?

« Mes relations avec Yamaha sont très bonnes. Je pense avoir passé les plus belles années de ma carrière avec eux. Mais après nous être tous mis autour de la table nous avons pris la décision de nous tourner vers Ducati car c’est la meilleure option pour tout le monde. La moto est très rapide, et ils ont toujours soutenu notre Riders Academy, donc ce sera bien comme ça. Mais dans mon cœur je resterai toujours un pilote Yamaha, car nous avons partagé de nombreux moments ensemble. »

« Dans mon cœur je resterai toujours un pilote Yamaha »

Nous savons qu’il y a eu des discussions avec Suzuki, mais aussi avec Aprilia ou bien encore Yamaha. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi Ducati au final ?

« Nous avons discuté avec beaucoup de marques différentes, mais quand vous menez ce type de négociations, il y a une myriade de choses différentes à prendre en compte. Il faut prendre en considération le prix de la moto, le soutien dont vous pouvez jouir… Sur ce point-là c’étaient surtout Yamaha et Ducati qui offraient le plus de garanties. »

« Quand nous avons discuté, je dois dire que nous avons eu de bonnes relations avec Paolo Ciabatti [le directeur sportif de Ducati], qui a toujours travaillé sur ce projet, mais aussi avec Gigi Dall’Igna [Directeur de Ducati Corse]. Ils vont fournir un gros effort l’an prochain, avec beaucoup de motos sur la grille. La moto est compétitive, et je crois qu’au final la décision a été prise car nous partageons plus de choses avec Ducati, notamment la volonté d’offrir une pépinière aux jeunes pilotes italiens. Au final, c’est la principale raison de cette décision. »

« Nous partageons plus de choses avec Ducati »

Maintenant que les pneus et l’électronique sont standardisés et qu’il y a la présence du holeshot device, peut-on dire que la part du pilote dans la performance est devenue mineure ? Le facteur humain est-il moindre que par le passé ?

« Je pense que c’est différent. Je ne suis pas sûr que le côté humain soit devenu moins important. Je pense qu’à peu de choses près c’est la même chose. Peut-être que par le passé le pilote pouvait faire un peu plus de différence, et que la performance dépendait de 60% du pilote et de 40% de la moto. Maintenant ce serait plus du 50/50, donc je ne pense pas que cela change beaucoup les choses. Quoiqu’il arrive, les pilotes les plus forts sont les gars qui sont devant, et la situation est plus ou moins la même car si vous avez un meilleur pilote, au final c’est lui qui arrivera devant. »

 

Valentino Rossi, German MotoGP race, 20 June 2021

 

Vous venez de devenir citoyen d’honneur d’Assen. Avez-vous déjà eu l’occasion de visiter la ville et avez-vous des souvenirs particuliers, notamment de célébrations dans la foulée de l’une de vos dix victoires ici ?

« Je suis très fier, c’est un grand honneur, car selon moi Assen est un nom important pour tous les pilotes ainsi que pour tous les fans de courses moto car c’est une piste magique, c’est l’une des plus célèbres. Je dois dire que j’ai également les clés de la ville de la Laguna Seca ! Mais pour rester sur Assen, tous les pilotes vous le diront, ici on ne voit que la piste et le paddock, car on est là pour travailler ! Mais il m’est arrivé par le passé de risquer une sortie dans Assen même, et c’était toujours très sympa. »

Lors des dernières années Assen a beaucoup investi à la fois au niveau de la piste, avec la pose d’un nouvel asphalte, mais aussi au niveau des fans avec de nouvelles tribunes. D’autres pistes en revanche sont en difficulté, par exemple Brno qui a disparu du calendrier. Pensez-vous donc qu’Assen soit un exemple pour les autres circuits en MotoGP ?

« C’est difficile de comprendre ce qu’il se passe pour chaque piste, car chaque tracé dispose de son propre budget, de sa propre histoire, mais ce qui est clair c’est qu’Assen est un circuit formidable. Ils ont modifié la première partie de la piste, ce qui est bien, mais au final le tracé est un peu plus court et un peu moins bien, même si on garde encore de superbes sensations. L’asphalte est aussi très bien dans toutes les conditions et les tribunes forment comme un stade. C’est quelque chose que vous pouvez retrouver sur d’autres pistes, qui offrent vraiment une bonne ambiance, mais ici les tribunes débutent dès le dernier secteur et se prolongent jusqu’au premier virage. Ils ont vraiment fait du bon travail au fil des années. »

« Assen est un circuit formidable »

Max Biaggi a livré une interview pour son cinquantième anniversaire, et il est bien sûr revenu sur votre rivalité. Il a notamment déclaré que c’était la passion qui vous faisait lever le matin, et qui vous incitait à continuer à piloter. Votre passion est-elle toujours la même que par le passé ?

« Je pense que ce qu’on fait, ce n’est pas un travail. C’est quelque chose qui vous permet de vivre une vie superbe. Je pense que la plupart des pilotes sont mus par la passion et par ce qu’ils ressentent au guidon d’une moto de course. C’est quelque chose que vous percevez quand vous êtes très jeune, sitôt que vous grimpez sur votre première moto. »

« Me concernant la passion est toujours très forte, et je prends un plaisir incommensurable, mais les résultats sont aussi très importants de ce point de vue. Ce mode de vie est très stressant, vous devez beaucoup vous entraînez et vous ressentez toujours une grosse pression de l’extérieur et de vous-même. La passion me concernant n’est pas un problème, mais c’est également important que d’obtenir de bons résultats, car comme dans tous les sports c’est ça qui fait la différence. »

« La passion n’est pas un problème pour moi, mais il faut aussi obtenir des résultats »

 

Valentino Rossi, German MotoGP race, 20 June 2021

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