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Roberto Locatelli, ancien champion du monde 125cc, nous parle de l’étonnante victoire d’Aron Canet en Moto2 lors du GP du Portugal, la toute première victoire de « Loca » en tant que Team Manager de l’équipe Fantic Motor.

Pour Aron Canet, né en septembre 1999 à Valence, il aura fallu attendre le 70e départ en catégorie Moto2 pour pouvoir monter sur la plus haute marche du podium, après avoir obtenu 6 succès dans en Moto3 au long des 72 GP qu’il y a effectués.

Malchanceux et souvent blessé, le numéro 44 a enfin brisé à Portimao une sorte de malédiction qui le voyait souvent aux avant-postes sans jamais concrétiser, « Je n’arrive pas à y croire, c’est le résultat de plusieurs années de travail. Aujourd’hui il y avait trois personnes avec moi sur ma moto, mon grand-père, celui de ma femme et ma femme. Ils me regardent de là-haut et je leur dédie cette victoire. »

Roberto Locatelli, le team manager de la structure alignée par Fantic Motor, retrouve les joies de sa carrière en 125cc concrétisée par 9 victoires et un titre mondial en 2000.

« J’ai vécu cette expérience neuf fois en tant que pilote, mais gagner pour la première fois en tant que directeur d’équipe m’a redonné l’impression d’être un gamin dans un parc d’attractions. Monter sur le podium et voir mon pilote s’émouvoir pendant l’hymne national m’a fait ressentir toutes les émotions, c’était comme entrer dans Disney World, avec un film qui démarre dans la tête ». Les yeux de Roberto Locatelli s’illuminent lorsqu’il se remémore les émotions ressenties lors de la première victoire d’Aron Canet en Moto2, qui a permis à l’Espagnol de se hisser en tête du classement pour son deuxième Grand Prix avec le Fantic Racing Team.

 « C’est comme toucher quelque chose qui vous donne l’impression d’être invincible. Cela ne durera pas longtemps, mais pendant que tout le monde courait, j’ai ralenti en marchant du mur des stands au parc fermé. Je voulais que ce moment dure le plus longtemps possible. Je me souviens du jour où j’ai remporté mon titre de champion du monde au Japon. J’ai ralenti dans le tour de rentrée pour être sûr de vivre toutes les émotions encore plus longtemps. J’ai fait la même chose à Portimao pour Aron Canet. C’était un sentiment tellement fort, avec Aron qui n’avait jamais gagné en Moto2 auparavant, avec Fantic qui m’a confié ce rôle de team manager, et nous l’avons fait lors de la deuxième course de la saison ! Gagner avec eux m’a semblé aussi spécial que mes propres victoires. Il y avait aussi un peu de pression après l’occasion manquée lors de la première course, mais il ne faut jamais le montrer parce qu’il faut enlever la pression au pilote. C’est un peu comme être un parent et Aron Canet est comme mon fils sur le plan sportif. »

Ce qu’Aron Canet et Casey Stoner ont en commun

« De mon point de vue, ce que nous avons en notre faveur, c’est le meilleur pilote de Moto2. Si vous le mettez sur la moto, juste par instinct, il me fait penser à Casey Stoner », déclare Locatelli en évoquant le double champion du monde de MotoGP avec lequel il a partagé le box lors de la saison 2005. « Nous étions coéquipiers, et lorsqu’il y avait encore une séance de qualification le vendredi et le samedi, le temps qu’il avait réalisé le vendredi était encore en tête du classement le samedi. C’était tout simplement sa performance explosive. Je ne dis pas qu’Aron est le même, mais il me rappelle cela. Il y a parfois des similitudes entre les coureurs – comme cela arrive à chacun d’entre nous dans la vie de tous les jours – et dans la façon dont il exprime sa vitesse, Aron me rappelle Casey. C’est quelque chose dont je me suis rendu compte depuis que j’ai commencé à travailler avec lui, depuis cette première journée d’essais après le GP 2023 de Valence. »

« Aron est très explosif et cette explosivité doit être gérée. J’ai l’impression qu’il montre qu’il peut la gérer. C’est son propre Traction Control, pas un bouton électronique mais un bouton mental. S’il continue à l’activer au bon moment, il est très probable que nous le verrons se battre constamment pour les premières places, comme à Portimao. »

On ne peut que lui souhaiter…

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