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Sous l’impulsion de François Ribeiro et d’Eurosport Events, le Championnat du Monde d’endurance a considérablement évolué depuis qu’ils en ont pris les rênes de l’organisation en 2015. Les équipes sont globalement satisfaites, le spectacle et la couverture télé se sont considérablement améliorés.

Comment François Ribeiro s’y est-il pris pour que les écarts soient aussi faibles à l’arrivée ? Voici sa conception du Championnat du Monde d’endurance.

François, pourquoi avez-vous choisi d’inclure dans le Championnat les 8 Heures de Sepang qui auront lieu ce 14 décembre ?

« L’ouverture vers l’Asie du Sud-Est est un enjeu important du Championnat du Monde d’Endurance. C’est la région au monde où la population se déplace majoritairement à 2 roues, il y a de nombreux pilotes qui montent dans les catégories mondiales sprint, et il y a un véritable appétit des filiales nationales des constructeurs à amener des teams asiatiques à courir au niveau mondial. »

« Jusqu’ici, ces teams courraient surtout en 600 cm3 dans l’Asia Road Racing et les 4H de Suzuka, mais la catégorie 1000 cm3 a été introduite cette année en ARRC et cette épreuve de Sepang est une aspiration pour tous ces teams et pilotes de la région, à une période où il n’y a pas de MotoGP, de Moto2, de Moto3, de WSBK ou JSBK. »

En quoi cette épreuve est-elle qualificative pour les 8H de Suzuka ?

« J’ai proposé aux organisateurs des 8H de Suzuka de réformer leur mode d’accès à leur grille puisque nous avions un objectif commun : développer notre notoriété de l’EWC et des 8H de Suzuka en Asie. Plutôt que le top 20 des classés à Suzuka soit automatiquement qualifiés pour l’année suivante, seul le vainqueur et les 5 meilleurs privés recevront leur invitation. »

« Les 20 premiers de Sepang recevront leur invitation à Suzuka, plus les 3 premiers EWC et les 3 premiers Stock d’Asie du Sud-Est. Les teams Japonais auront deux séances de rattrapage en 2020, il n’y en aura plus qu’une l’année suivante en plus de Sepang. »

Envisagez-vous d’augmenter le nombre de courses constituant le Championnat du Monde d’endurance dans le futur ? Y aura-t-il plus de courses de 24 heures ?

« Les 24H de Spa Motos EWC arriveront en juin 2022. Ça sera un gros morceau pour les teams permanents tant en effort budgétaire que de contraintes d’organisation. Il n’y a pas d’autres épreuves de 24H dans les cartons. Je verrai plutôt une autre course en Asie au mois de janvier à moyen terme. »

Quel est votre bilan général depuis qu’Eurosport Events a repris le mondial d’endurance en 2015 ?

« A la signature de notre premier contrat, on naviguait un peu à vue et le Championnat n’était pas en bonne santé. On a mobilisé une petite équipe en mode « commando » chez Eurosport Events pour mettre tout le paddock sur la même feuille de route. J’avais dit à la FIM que si le Championnat repartait de l’avant avant le terme de notre premier bail de 5 ans de promoteur, on leur demanderait un deuxième bail plus long pour pouvoir travailler dans la durée. »

« C’est pourquoi notre deuxième contrat nous emmène jusqu’en 2030. Il reste tant à faire ! Les réformes ne m’ont jamais effarouché, et on travaille la main dans la main avec la FIM et les organisateurs pour faire monter le niveau sportif du Championnat, sa popularité et son développement. »

Nous sommes dans une période charnière puisque vous venez de signer un nouvel accord de promotion avec la FIM qui renouvelle sa confiance à Eurosport Events pour les dix prochaines années. Quels vont être les grands axes de l’évolution du Championnat du Monde d’endurance dans cette prochaine décennie (jusqu’en 2029) ?

« Paradoxalement, la médiatisation du Championnat n’est pas mon souci premier. Avec les ressources d’Eurosport et Discovery, la couverture TV du championnat augmente de 30% par an. En distribuant les courses au-delà de nos antennes comme sur La Chaîne L’Équipe en France, l’EWC grandit rapidement aussi en dehors d’Europe : le premier groupe média Japonais diffuse toutes les courses EWC, les 8H de Suzuka ont dépassé les audiences de GP au Japon, et nous avons de la diffusion câble ou free to air sur tous les grands pays asiatiques. »

« La priorité des priorités, c’est de continuer à faire monter le niveau sportif des teams et pilotes sans casser toute la grille. Nous avons la chance d’avoir toutes les courses extrêmement serrées, des finishs à quelques secondes, c’est ce qu’attendent le public et les téléspectateurs. J’attends l’arrivée d’autres très grands teams non-européens qui continueront de tirer l’EWC vers le haut. On parle de notre championnat dans les paddocks MotoGP et SBK, des pilotes de vitesse viennent faire des piges et se confronter au niveau de nos top teams. Ça fait des belles histoires de sport et de pilotes à raconter. »

« Il va falloir veiller à l’évolution des coûts pour les teams au fur et à mesure que le niveau montera : le règlement EWC est très permissif sur l’électronique. Si les coûts dérapent, on prendra les mesures techniques nécessaires avec la FIM. »

« On aide aussi la FIM et les circuits à l’amélioration de la sécurité sur piste, en pitlane et dans les boxes : le risque zéro n’existera jamais en sport mécanique et les courses représentent un challenge à ce niveau avec 60 motos / 180 pilotes par rapport à d’autres catégories. »

« On est très enthousiaste dans notre travail de promoteur, on se retrousse les manches tous les jours, on essaye de rester très proches de tous les acteurs du championnat. ».

Vidéo : « FIM EWC – We Love Endurance »

Vidéo : “Races of Malaysia – 13-15 December 2019 – One week-end, two international series”

 

Erwan Nigon, Freddy et Kenny Foray, et François Ribeiro

Photos © Eurosport Events Limited

Merci à Valérie Moréno.